Église de la Mission de France

L'église de la Mission de France est une église construite à la fin du XVIIe siècle et rénovée au XIXe siècle. Elle est située au 44 rue du Tapis-Vert, dans le 1er arrondissement de Marseille, en France.

Cette église fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire

Les prêtres de la Mission de France, congrégation religieuse fondée au XVIIe siècle par Saint Vincent de Paul, s'installent modestement dans le quartier de l'arsenal des galères. Cette congrégation existe toujours et s'appelle prêtres de la Mission ou Lazaristes. Pendant les travaux d'agrandissement de la ville réalisés sous le règne de Louis XIV avec la construction de nouveaux remparts effectuée sous la direction de Nicolas Arnoul, ils construisent une église et divers bâtiments entre 1648 et 1673 sur un terrain délimité par les rues du Tapis-vert, Thubaneau, de la Mission de France et Longue-des-Capucins.

À la Révolution, les bâtiments de la Mission de France deviennent biens nationaux. L'église est alors utilisée de 1791 à 1794 par les protestants, libres d'exercer leur culte depuis l'édit de tolérance de 1787 et qui louent ce bâtiment en tant que leur premier temple officiel à Marseille[2]. En 1795, les bâtiments sont vendus à l'exception de l'église[3].

Église jésuite

En 1839, deux ans après avoir pris possession de son siège épiscopal de Marseille, Mgr Eugène de Mazenod réalise son désir de faire revenir les jésuites dans son diocèse et leur confie l'église de la Mission de France. Les jésuites entreprennent de 1841 à 1865 une véritable reconstruction de l'église. Ils font communiquer l'entrée de l'église avec la rue du Tapis-Vert ; en 1860 le cimentier Désiré Michel réalise la façade très originale de l'église, telle qu'elle se présente aujourd'hui ; Le , c'est dans l'une des chambres de cette maison de la compagnie de Jésus que mourut Jean-François-Régis Barthès S.J. fondateur de la congrégation des sœurs de Notre Dame de la Compassion[4]. En , le maître-autel est consacré par Mgr Petagna, évêque de Castellamare ; en 1865, la maison Puget de Toulouse y place un orgue dont le buffet est dessiné par l'architecte et ingénieur marseillais Henry Condamin[5].

XXe siècle : église désaffectée

Les Jésuites sont expulsés par les lois anticongrégationnistes de la IIIe République et l'église, qui devient propriété de la municipalité, est fermée au culte en 1901. Elle devient salle de concert, puis école de maçonnerie et enfin entrepôt de matériel scolaire jusqu'en 1979.

Retour au culte

L'église est rendue au culte par la ville de Marseille à la fraternité sacerdotale Saint-Pie-X qui la consacre au pape saint Pie X[6]. Le maître-autel aujourd’hui disparu est remplacé par un autel d'une chapelle latérale de l'ancienne église Saint-Martin rasée en 1887 pour la réalisation de la rue Colbert.

En 2006, la fraternité achète un orgue d'esthétique baroque d'occasion en Allemagne qui sera adapté dans le buffet originel par Yves Cabourdin, facteur d'orgue à Carces dans le Var. La transmission mécanique des notes est entièrement refaite et l'orgue réharmonisé. Quelques transformations s'étalent sur plusieurs années: deux jeux de trompette en chamade sont ajoutés, un cromorne et une voix humaine remplacent la gambe et le hautbois qui est décalé en chalumeau au pédalier. La quinte du récit est remplacée par un nasard et la mixture de VI rangs recomposée. Cette nouvelle composition permet d'aborder les répertoires allemands et français des XVII° et XVIII° siècles.

En , une chaire en sapin provenant du couvent des Victimes du Sacré Cœur de Jésus, situé jusqu'en 2016 au 52 rue Levat (13013), y est installée. Un tableau représentant le baptême du Christ est également placé derrière le baptistère.

Bibliographie

  • Jean-Michel Sanchez, Une Église de Marseille depuis le XVIIe siècle : la Mission de France, Marseille, La Thune, , 121 p. (ISBN 2-9509917-0-X)
  • Jean-Robert Cain et Emmanuel Laugier, Trésor des églises de Marseille : Patrimoine culturel communal, Marseille, Ville de Marseille, , 368 p. (ISBN 978-2-9535530-0-0), p. 154-155

Photothèque

Voir aussi

Références

  1. Notice no PA00081337, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. madeleine Villard, Protestants à Marseille : Histoire d'un groupe social, Marseille, La Thune, , 127 p. (ISBN 2-84453-001-X), p. 42
  3. Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, Musées de Marseille (16 novembre 1991-15 février 1992), p. 260 (ISBN 2-7118-2487-X)
  4. Régis Deretz, archiviste des sœurs de Notre Dame de la Compassion.
  5. Jean-Michel Sanchez, « La Mission de France », Marseille, revue culturelle, Marseille, no 179, , p. 68-73
  6. La Porte latine
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