Église Saint-Germain de Barneville

L'église Saint-Germain de Barneville est un édifice catholique, du XIIe siècle, très remaniée aux XVe, XVIIe et XVIIIe siècles et notamment au XIXe siècle, placé sous le vocable de Germain d'Auxerre, qui se dresse sur l'ancienne commune de Barneville-sur-Mer intégrée au sein de Barneville-Carteret, dans le département de la Manche, en région Normandie.

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Localisation

L'église est située sur le territoire de Barneville-sur-Mer commune intégrée à Barneville-Carteret, dans le département français de la Manche. Elle est édifiée à côté d'une motte castrale surmontée d'un calvaire dite le tertre à Malet.

Historique

On attribue sa fondation à Roger de Barneville, mort en 1096[1], au cours de la première croisade, mais elle pourrait avoir été construite par son fils, Jourdain Ier de Barneville, vers 1150[2]. Une charte de cette époque nous apprend que Jourdain Ier donne des terres en alleux (allodiis de novo burgo apud Barnevillam), ce qui entraîna sans aucun doute une augmentation de la population du bourg et par voie de conséquence le besoin d'agrandissement de l'église. C'est l'abbé de Grestain, qui nomme à la cure, le seigneur de Barneville n'étant que patron honorifique.

Selon Blondel, chroniqueur, en , une compagnie d'Écossais, enrôlée dans l'armée du roi de France Charles VII, qui y avait trouvé refuge résista aux assiégeant anglais venus de Saint-Sauveur-le-Vicomte[3].

Dans le chœur de l'église, fut inhumé par le curé du Rosel, en 1764, le corps du seigneur de Graffard, Pierre-Georges-François Pitteboult, époux d'Anne-Catherine de Hennot du Rosel, en présence d'un grand nombre d'ecclésiastiques[4].

Description

L'église Saint-Germain de Barneville adopte un plan rectangulaire sans transept. La nef romane à collatéraux de la première moitié du XIIe siècle[5] avec des arcades moulurées de bâtons brisés et de frettes possèdent cinq travées couvertes en croisée d'ogives en 1891[2]. Avant cette date, elle devait probablement être couverte par une charpente et un plafond plat. Le porche d'entrée ouest date également de 1891[2], et est un pastiche du porche roman conservé dans le bas-côté nord. Les chapiteaux ont un décor historié. Le maître-autel est du XVIIIe siècle[5], le chœur a été refait au XIXe siècle[5].

L'église, comme beaucoup d'églises situées sur la côte du Cotentin, possède une tour carrée fortifiée construite au XIVe siècle[2] pendant la guerre de Cent Ans appuyée ici sur le côté sud. On retrouve notamment ce type de clocher à Portbail ou Saint-Germain-sur-Ay. La tour est couronnée de mâchicoulis s’appuyant sur des corbeaux réemployant des éléments de sarcophages dont on peut encore distinguer le décor. On y trouve une salle de garde pourvue d'une cheminée et elle est percée de trous de fusil. On y accède par une porte située dans la cinquième travée de la nef. La tourelle d'escalier ne datant que de 1726[2].

Entièrement reprise au XVe siècle, la base de la tour a conservé des parements en opus spicatum[6], ce qui laisse supposer, tout comme son vocable ancien, à l'existence d'une église pré-romane.

Protection

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [7].

Notes et références

  1. Jeannine Bavay, « Barneville », Vikland, la revue du Cotentin, no 2, juillet-août-septembre 2012, p. 14 (ISSN 0224-7992).
  2. Bavay 2012, p. 14.
  3. Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et Manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 978-2-84706-143-7), p. 35.
  4. Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 24.
  5. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 54.
  6. Julien Deshayes, « L'église Saint-Pair de Digulleville et sa tour clocher préromane », Vikland, la revue du Cotentin, no 32, février-mars-avril 2020, p. 31 (ISSN 0224-7992).
  7. « Église de Barneville », notice no PA00110331, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

  • Émile Travers, « L'église de Barneville », dans La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. : Manche 1re partie, Le Havre, Lemale & Cie, imprimeurs éditeurs, (lire en ligne), p. 331-332
  • Jean-Jacque Bertaux, « L'église de Barneville », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, , p. 93-108

Articles connexes

Liens externes

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