Édouard-Fernand Jamont

Édouard-Fernand Jamont, né le à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et mort le à Paris, est un général français.

Biographie

Édouard-Fernand Jamont est le fils d'Élise Tardiveau et de Félix Jamont, propriétaire au lieu-dit de La Maillère.

Après avoir étudié à l'École polytechnique (1850-1852) puis à l’École d'application de l'artillerie et du génie (1852-1854), Jamont est nommé lieutenant d'artillerie en 1854. Envoyé en Crimée en , il est blessé à la jambe par un boulet lors de la bataille de la Tchernaïa. Il est alors nommé chevalier de la Légion d'honneur, ordre dans lequel il s’élèvera plus tard jusqu'au grade de grand-croix.

Après avoir pris part à la campagne d'Italie (1859), Jamont est promu au grade de capitaine. Entre 1859 et 1862, il participe à l'expédition de Chine et à la campagne de Cochinchine. En , il est cité à l'ordre du jour pour sa « belle conduite » aux batailles de Zhangjiawan et de Palikao. Il aura à nouveau cet honneur en , au cours de l'expédition du Mexique, à l'occasion de la reddition de la place d'Oajaca.

Chef d'escadron depuis 1869, Jamont appartient au 3e corps de l'armée de Metz lors de la guerre de 1870. Après avoir combattu à Borny, Gravelotte, Saint-Privat et Noisseville-Servigny, il est capturé par les Allemands à la suite de la capitulation française[1]. A son retour de captivité, il participe à la campagne de 1871 à l'intérieur en tant que chef d'état-major de l'artillerie du 2e corps de l'armée de Versailles, s'illustrant notamment lors du siège du fort d'Issy.

Général de brigade depuis 1880, Jamont commande l'artillerie du corps expéditionnaire au Tonkin en 1885, avant d'être nommé divisionnaire et de recevoir le commandement de la division de l'Annam et du Tonkin. Il est cependant rappelé en France dès l'automne 1886 après avoir donné raison à des officiers qui avaient refusé l'entrée de leur cercle à l'administrateur de la province de Nam Định[2].

Commandant du 1er corps d'armée à Lille (1888) puis du 6e corps à Nancy et Châlons (1893), il est nommé inspecteur d'armée, en remplacement du général de Galliffet, en . Le , il a refusé le portefeuille de la Guerre lors de la formation du troisième gouvernement Ribot[3].

Le R.P. Jamont et le général Didon, photomontage humoristique dreyfusard (1899).

Membre du Conseil supérieur de la guerre, il en devient le vice-président en , en remplacement du général Saussier. Il démissionne cependant de ce poste prestigieux de généralissime dès le , en réaction aux mesures du général André à l'encontre de plusieurs hauts-gradés antidreyfusards.

Le général Jamont penchait en effet du côté de ces derniers lors de l'affaire Dreyfus : il avait ainsi scandalisé les républicains en cautionnant, à l'occasion d'une remise de prix, un discours excessivement militariste du père Didon ()[4]. De plus, le général Jamont aurait été influencé dans ce sens par son officier d'ordonnance, le chef d'escadron René Boucher de Morlaincourt, qui sera dénoncé comme réactionnaire, clérical et antisémite lors de l'affaire des fiches[5].

Retraité, Jamont meurt le en son domicile du no 39 du boulevard de Montmorency. Le , après des obsèques célébrées en l'église Notre-Dame-d'Auteuil, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (19e division)[6],[7].

Grades

Décorations

Notes et références

  1. La Libre Parole, 16 janvier 1898, p. 1.
  2. Brébion, p. 204.
  3. Vapereau, p. 56.
  4. Léon Lipschutz, « Une bibliothèque dreyfusienne. Bibliographie thématique et analytique de l'affaire Dreyfus (fin) », Cahiers naturalistes, 1969, p. 201.
  5. Le Temps, 7 décembre 1904, p. 2.
  6. Journal des débats, 24 octobre 1918, p. 4.
  7. Répertoire annuel d'inhumation, 22 octobre 1918, n°3722, page 17

Voir aussi

Bibliographie

  • Antoine Brébion, Dictionnaire de bio-bibliographie générale, ancienne et moderne de l'Indochine française, Paris, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1935, p. 203-204.
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, supplément à la 6e édition, Paris, Hachette, 1895, p. 56.

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Armée et histoire militaire françaises
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