téter

Voir aussi : teter

Français

Étymologie

(XIIe siècle) De l’ancien français tetter ; dénominal de tette.

Verbe

Dès la naissance, tous les jeunes mammifères cherchent instinctivement la mamelle, afin de téter.

téter \te.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Sucer, en parlant du lait d’une femme, ou de la femelle de quelque animal.
    • On l’appelait aussi le Ninoche, de ce qu’il était simple d’esprit et innocent comme un veau qui tète encore.  (Charles Deulin, « Les Trentes-Six Rencontres de Jean du Gogué », in Cambrinus et autres Contes, XIXe siècle (1874?))
    • Depuis que les blanchons ne se font plus massacrer au nom du pelage qui les recouvre, ils naissent chaque année du côté des îles de la Madeleine, sur des morceaux de banquise qui leur donnent le droit de téter, l’espace de quelques semaines, le lait maternel.  (Le Devoir, 19-20 février 2005)
    • Chez les poulains, la contamination semble se faire au moment du part et les cas d’infection sont plus fréquents chez les animaux n’ayant pas ou peu tété le colostrum.  (J. P. Euzéby, Abrégé de bactériologie générale et médicale à l’usage des étudiants de l’École nationale vétérinaire de Toulouse)
    • (Absolument)Puis, le médecin replaça l’enfant sur le sein de sa mère pour qu’il se mette à téter. Le bébé ouvrit les yeux en enfonçant le mamelon dans sa bouche.  (Le Devoir, 12-13 août 2006)
  2. (Par extension) Sucer quelque chose, suçoter.
    • Vêtu d’un chandail humide et porteur d’une casquette spongieuse, déformée, d’un pantalon trop court et de godillots à clous, le gars tétait un authentique brûle-gueule de terre-neuva.  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  3. (Populaire) (Figuré) Boire des boissons alcoolisées plus que de raison.
  4. (Québec) (Familier) (Péjoratif) Quémander.
    • Cessez de téter l’État !  (Le Devoir, 22-23 février 2003)
    • Je suis un crotté,
      Un égocentré ;
      Je suis un pas d’cœur, un pas d’classe, un charmeur
      courailleux, va-nu-pieds, pis j’t’appelle juste
      Quand j’ai un lift à t’téter.
       (Daniel Boucher, La Désise)
    • Pour l’instant, l’Escogriffe peine à payer les factures. « On n’a pas de marge de manœuvre. » Octobre verra une douzaine de concerts-bénéfice avoir lieu. « Il faut que j’aille « téter » tout le monde. C’est presque humiliant. »  (Le Devoir, 29 septembre 2004)
  5. (Québec) (Familier) Boire lentement.
    • Je tétais ma bière tranquillement.
  6. (Québec) (Péjoratif) (Familier) Flagorner.
    • Je n’avais jamais vu un animateur de talk-show téter ses invités comme ça.

téter intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Québec) (Familier) Lambiner.
    • Envoye ! Qu’est-ce que tu tètes ?
  2. (Québec) (Familier) Hésiter, perdre son temps.
    • Arrête de téter pis viens-t’en.
    • Il a tété là-dessus pendant des heures.

Dérivés

Traductions

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (téter), mais l’article a pu être modifié depuis.
  • « téter », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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