penus

penus \penus\

1. Conditionnel de peni.

Un génitif archaïque est peniteris d’où un radical penit- dont dérivent penitē (« profondément »), et penitus (« intérieur, profond, enfoncé, reculé »), penetrare (« pénétrer »).

Le Dictionnaire étymologique latin ^[1] explique :

Il y a cinq substantifs : 1° penus, peni (masculin ou féminin), 2° penus, us (m. ou f.), 3° peni (neutre et indéclinable), 4° penum, peni, 5° penus, penoris (neutre). Tous les cinq désignent le fond de la demeure où sont renfermées les provisions telles que sel, blé, huile, fourrage, bois. Ils ont désigné ensuite les provisions elles-mêmes, particulièrement les vivres. Penātes est un mot formé de penum comme Arpinas de Arpinum ; ce sont les dieux du garde-manger et du foyer. L'adverbe penitus est formé comme fund-itus (« de fond en comble », dérivé de fundus). Penetrare suppose un adverbe perdu *peniter (« au fond ») - au sujet du changement de \i\ en \e\, → voir genitor et genetrix. La préposition penes (« dans, chez ») est peut-être un doublet du substantif neutre penus, penoris : c'est ainsi que scelus, tempus changent leur \u\ en \e\ dans scelestus, tempestas. La locution penes me serait donc formée à peu près comme la locution française chez moi (du latin casa me).

Dans pēnūria nous avons un substantif forme d'un ancien désidératif *penurio « être en peine de provisions ». Ici la première syllabe est longue. Cette incertitude de la quantité vocalique se constate encore ailleurs (→ voir paene et paenitet).

Pokorny le fait dériver d’un quasi-isolat en indo-européen commun *pen ^[2] (« vivres »).

penus \Prononciation ?\ masculin ou féminin (l’usage hésite)

1. Vivres, provisions de bouches, victuailles, garde-manger.
   • quinquaginta intus famulae, quibus ordine longam cura penum struere, et flammis adolere Penatis, Virgile

     à l'intérieur, il y a cinquante femmes qui ont pour tâche de mettre en bon ordre la longue série de vivres et d'offrir un sacrifice aux Pénates (il s'agit de couvrir de la fumée des offrandes les tables de sacrifice).

2. (Religion) Sanctuaire (le lieu le plus intime du temple).

• penum

Outre les dérivés indiqués dans la section étymologie, mentionnons :

• penārius ou penuārius, où l'on serre les vivres, les provisions
• penāticus, relatif aux vivres
• penātor, celui qui apporte les vivres
• penetrabilis, qu'on peut pénétrer
  • im-penetrabilis, impénétrable
• penetralis, profond, secret, pénétrant
  • penetrale, sanctuaire
• penuria, manque de vivres, manque, besoin, pénurie

• ^[1] Michel Bréal et Anatole Bailly, Dictionnaire étymologique latin, Hachette, Paris, 1885 → consulter cet ouvrage
• ^[2] Pokorny *pen
• « penus », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage