paenitet

Latin

Étymologie

Le Dictionnaire étymologique latin [1] explique :
L'orthographe avec ae est la seule bonne [2]. Dans les tables claudiennes conservées à Lyon, où l’empereur Claude parle de l’adjonction de sénateurs gaulois au sénat romain, nous trouvons deux paenitet : tot ecce insignes iuvenes, quot intueor, non magis sunt paenitendi. senatores, quam paenitet Persicum, nobilissimum virum  (Oratio Claudii). C’est également l’orthographe des plus anciens et des meilleurs manuscrits. Le sens de « repentir », celui du sentiment moral que nous éprouvons à l’occasion d'un acte que nous avons commis que notre conscience réprouve, n’est ni le seul, ni le plus ancien sens du mot.
Il s’employait, surtout dans l’ancienne langue, pour marquer d’une façon générale toute espèce de regret ou de mécontentement, qu’il s'agisse ou non de celui engageant notre responsabilité. Nous le trouvons, par exemple, avec le sens général de « regret » dans ce passage : Nam quod obiectum est de pudicitia quodque omnium accusatorum non criminibus, sed vocibus maledictisque celebratum est, id numquam tam acerbe feret M. Caelius, ut eum paeniteat non deformem esse natum. « Quant aux reproches qui regardent les mœurs, quant à ces déclamations vagues répétées par tous nos adversaires, Celius ne sera jamais assez affecté pour regretter de n’être pas né difforme »  (Aulu-Gelle, Noctes Atticae).
La traduction la plus exacte de ce me paenitet serait « je ne suis pas content ». Au commencement de l’Héautontimorouménos, Chremès reproche son voisin Ménédème de prendre trop de peine, de s’imposer trop de fatigue : at enim dices "quantum hic operi' fiat paenitet." « Mais, me direz-vous, je ne suis pas content de l’ouvrage que me font mes esclaves ».
On sent sans peine comment de l’idée de mécontentement paenitet a passé à celle de repentir. Quand il s’agit de ce dont nous sommes les auteurs, les deux idées se touchent. De la valeur morale du repentir est venue naturellement se mêler celle du regret. Paenitet a fini par s’employer surtout dans cette acception particulière. Il est possible que l’acception de remords ait été favorisée par la présence dans la langue du mot poena (« peine, châtiment »), avec lequel on crut vaguement percevoir un rapport. Ce serait ici un cas analogue à celui de mentior et mendax, de fas et fari.
Paenitet est un parent de paene (voyez ce mot), et de l’adjectif penitus (« intérieur »). Me paenitet signifie proprement « cela me touche intérieurement, cela me pénètre ». C'est ainsi que misere a fait me miseret « cela me rend malheureux ».
Au sujet de la différence de quantité vocalique, → voir paene et penitus, → voir penus et penuria.

Verbe

paenĭtet, infinitif : paenitēre, parfait : paenĭtŭit, supin : - \Prononciation ?\ intransitif (Impersonnel) (conjugaison)

  1. Regretter, se repentir.
    • sapientis est nihil, quod paenitere possit, facere, Cic. Tusc. 5
      c'est le propre d'un sage de ne rien faire dont il puisse se repentir.
  2. Être fâché, être mécontent.
    • malo me fortunae poeniteat quam victoriae pudeat, Curt.
      j'aime mieux être mécontent de ma fortune que honteux de ma victoire.

Note : Par convention, les verbes latins sont désignés par la 1re personne du singulier du présent de l’indicatif.

Variantes

Références

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