larder

Français

Étymologie

Dénominal de lard.

Verbe

larder \laʁ.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

Larder un rosbif.
  1. (Cuisine) Piquer une pièce alimentaire (un morceau de viande par exemple) de morceaux de lard avant la cuisson, parfois en les disposant de manière à faire un dessin.
    • Vuidez vos dindons, retroussez-les, battez-les sur l’estomac, lardez-les de gros lard assaisonné, […]  (L’agronome ou dictionnaire portatif du cultivateur, Rouen, 1787)
    • Je ne sais si l’art de la cuisine avait à gagner en passant par des mains royales, mais l’état de l’ornementation y avait fait de grands progrès. Les longes de veau et les filets de bœuf surtout qui présentaient une plus grande surface, redescendaient à l’office avec les dessins les plus variés. Le roi [Louis XIII] se bornait à larder en paysage, c’est-à-dire qu’il dessinait des arbres, des maisons, des chasses, des chiens, des loups, des cerfs, des fleurs de lys ; mais Nogent et les autres ne se bornaient point à des figures héraldiques et variaient leurs dessins de la façon la plus fantastique, ce qui leur valait quelquefois de la part du chaste Louis les admonestations les plus sévères et faisait exiler impitoyablement des tables royales les morceaux ornementés par eux.  (Alexandre Dumas, Le comte de Moret (Le sphinx rouge), 1865, III, 1)
    • Deux jours durant, les fourneaux de la cuisine ne dérougirent pas. La ménagère et son assistante, Suzon, firent cuire, rôtir, bouillir, griller, farcir; elles lardèrent, dégorgèrent, braisèrent; on glaça, pana, habilla; bref, qui l’eût cru? le presbytère de Saint-Ildefonse semblait converti en une auberge où l’on allait donner à manger à tout un régiment.  (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, ch. XX)
  2. (Par extension) (Figuré) Transpercer à l’arme blanche.
    • Vous auriez bien du rester neutre;
      Où vais-je vous larder, dindon ?
      Dans le flanc, sous votre maheutre ?
      Au cœur, sous votre bleu cordon ?
       (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, IV, 1)
    • Immédiatement, un soldat le blessa d’un coup de baïonnette. Michaïlo tomba et les soldats s’acharnèrent sur lui en le lardant de quinze coups.  (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
    • Elle maudissait sa vanité, son bavardage, et eût volontiers lardé sa sotte langue à coup d’épingle.  (Nicolas Gogol, Les âmes mortes (1842), traduction de Henri Mongault, 1949)
    • (Figuré) Les jours de semaine, l’angoisse larde l’estomac de Théo comme s’il avait avalé un panier d’oursins.  (Marie-Ève Sévigny, Intimité et autres objets fragiles, Triptyque, 2012, p. 16)
    • (Figuré) Larder quelqu’un d’épigrammes, de railleries, etc.
    • (Figuré) Larder ses discours, ses écrits de citations, de mots grecs ou latins, etc.
  3. (Technique) Planter de proche en proche des clous dans un bois pour y faciliter la tenue du plâtre qu’on y appliquera.
  4. (Marine) Coudre une ralingue au bord d’une voile en faisant passer le fil entre les corons.
  5. (Jeux) En parlant d’une carte à jouer, l’introduire secrètement dans un paquet dans un but de tricherie.

Synonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Prononciation

Anglais

Étymologie

De l’anglo-normand larder et l’ancien français lardier, de même sens.

Nom commun

SingulierPluriel
larder
\ˈlɑɹ.dəɹ\
larders
\ˈlɑɹ.dəɹz\

larder \ˈlɑɹ.dəɹ\

  1. Garde-manger.

Prononciation

Breton

Forme de verbe

larder \ˈlardɛr\

  1. Impersonnel du présent de l’indicatif du verbe lardañ/lardiñ.
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