fanatisme

Français

Étymologie

XVIIe s.
De fanatique (lui-même du latin fanum « temple »), avec le suffixe -isme.

Nom commun

SingulierPluriel
fanatisme fanatismes
\fa.na.tism\

fanatisme \fa.na.tism\ masculin

  1. Zèle outré, et souvent cruel, pour une religion, ou, par extension, attachement opiniâtre et violent à un parti, à une opinion, etc.
    • Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend ses songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique.  (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
    • Le plus détestable exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris, qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélémy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe.  (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
    • Lorsqu’une fois le fanatisme a gangréné un cerveau, la maladie est presque incurable.  (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
    • Quand le fanatisme, né de l'union monstrueuse de l'ignorance et du despotisme, inventa à son tour les crimes de lèse-majesté divine, quand il conçut, dans son délire, le projet de venger Dieu lui-même, ne fallut-il pas qu'il lui offrit aussi du sang, et qu'il le mit au moins au niveau des monstres qui se disaient ses images ?  (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
    • … ; mais différant en cela de l’audacieux Bois-Guilbert, qu’il savait étendre sur son ambition le voile de l’hypocrisie, et remplacer son manque de religion par une apparence de fanatisme superstitieux.  (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • D'abord, il faut dire que le fer et le feu, aux mains du fanatisme religieux et philosophique, n'avaient pas suffi à extirper radicalement le bouddhisme du sol de l'Inde.  (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
    • En effet, l’histoire du Nouveau Monde n’est qu’un lamentable martyrologe, dans lequel le fanatisme et la cupidité marchent continuellement côte à côte.  (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
    • A l'antisémitisme politique s'associe immanquablement l'antisémitisme religieux : le chauvinisme exploite le fanatisme et le fanatisme se fait le paravent du chauvinisme.  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le concept de « fanatisme » [...] remonte au XVIIe siècle. Mais c'est au siècle suivant, âge des Lumières, qu'il connaît son heure de gloire. Le mot vient de fanum, qui signifie « temple » en latin. Il désigne donc une attitude religieuse. Voltaire dénonce cet « enfant dénaturé de la religion ». Il y a dans le fanatisme une notion d'excès : le fanatique est « animé d'un zèle outré pour la religion », selon Littré.  (Le Monde, 8 octobre 2001)
    • C'est dans le même esprit mélioriste que Condorcet prône un enseignement élémentaire, moral et civique qui constitue la meilleure réponse au fanatisme religieux.  (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, p. 58)

Apparentés étymologiques

Vocabulaire apparenté par le sens

Traductions

Prononciation

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (fanatisme), mais l’article a pu être modifié depuis.
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