Verrue plantaire
Les verrues plantaires sont des verrues qui ont leur siège au niveau des points d'appui du pied. Les verrues disparaissent souvent toutes seules, mais le traitement abrège la période douloureuse et diminue le risque de contagion pour l'entourage.
Ce sont des tumeurs bénignes mais contagieuses, qui résultent d'une prolifération de cellules de l'épiderme. L'agent causal est un papillomavirus de type 1, 2, 4, 7 ou 63 (ces types sont classés sur la base des symptômes clinique visibles).
Elles sont plus rares chez les adultes car leur immunité acquiert une capacité de défense contre ces virus.
On suppose que le virus pénètre la peau via de minuscules coupures ou écorchures dans la couche cornée de la peau du pied. Les verrues ne deviennent visibles que plusieurs semaines ou plusieurs mois après l'infection. En raison de la pression sur la plante des pieds, la verrue est repoussée vers l'intérieur et peut être recouverte d'une couche de peau dure. Une verrue plantaire peut devenir très douloureuse si elle n'est pas traitée[1].
Description, diagnostic
On décrit deux types de verrues plantaires :
- les myrmécies, qui sont des tumeurs profondes, douloureuses, localisées aux points d'appui (associées à HPV 1) ;
- et les verrues plantaires en mosaïque, plus superficielles et même en relief, indolores, siégeant habituellement hors des points d'appui (associées à HPV 2).
Une confusion est parfois possible avec les durillons, oignons ou les cors.
Les verrues plantaires sont souvent très douloureuses à la pression et à leur endroit, les stries de la peau (dermatoglyphes) sont interrompues. À maturité, elles sont constituées d'un centre blanchâtre qui s'enfonce profondément dans le derme, entouré d'une couronne kératinisée très importante.
Vue à la loupe, une verrue évoque souvent une forme de fleur, avec de minuscules pétéchies foncés ou des taches thrombosées évoquant des capillaires dans leur centre. Des saignements peuvent survenir si elles sont éraflées.
Prévention
Contagion : ces verrues s'attrapent principalement dans les piscines ou dans les douches au contact du pied avec le sol. Il est donc recommandé de porter des tongs, des chaussons ou des chaussons anti-verrues. Cependant, contrairement à l'idée commune, le virus ne se transmet pas par l'eau elle-même, si la piscine respecte les normes de traitement de l'eau, car les produits de traitement homologués sont censés tuer les papillomavirus.
Épidémiologie
Sa prévalence est variable : elle atteint 5 % chez le jeune anglais[2] et dépasse les 20 % chez le jeune australien[3]. Le virus pourrait survivre plusieurs mois sans hôte, ce qui favorise la contagion[4].
Les verrues peuvent se propager chez un même individu par auto-inoculation, en infectant la peau à proximité des premières lésions ou en contaminant des surfaces qui infectent l'autre pied ou une autre partie du pied. Les verrues plantaires peuvent aussi se propager à d'autres parties du corps[5]. Elles peuvent fusionner et former des plaques ou grappes de verrues.
Traitement
L'évolution se fait souvent vers une régression spontanée et un traitement ne doit être proposé que dans les formes gênantes, soit pour des raisons esthétiques, soit parce qu'elles peuvent être douloureuses dans certaines localisations (points d'appui, proximité d'un ongle).
Comme pour les autres verrues, le traitement consistera, par exemple, en leur destruction avec de l'azote liquide ou de l'acide salicylique, ces deux techniques ayant démontré leur efficacité[6] qui est équivalente[7]. En pratique, l'utilisation successive de ces deux modalités peut parfois être nécessaire[8]. L'évolution spontanément favorable fait qu'à moyen terme, une attitude attentiste (pas de traitement) face aux verrues plantaires donne à peu près les mêmes résultats[9].
L'utilisation de l'acide salicylique est bénéfique. Cependant, cette méthode est très longue (de deux à huit semaines) et est douloureuse pour le patient, qui doit soigner et peler la verrue plantaire quotidiennement.
D'autres méthodes sont utilisées mais avec une évaluation non satisfaisante[6] : photothérapie laser, pommades au dinitrochlorobenzène ou au fluorouracile ainsi que les produits à base d'acide formique[10].
Notes et références
- (en) (Comprendre les verrues plantaires), publié dans le cadre du plan de santé de New York
- (en)Williams HC, Pottier A, Strachan D, « The descriptive epidemiology of warts in British schoolchildren » Br J Dermatol. 1993;128:504-11
- (en)Kilkenny M, Merlin K, Young R, Marks R, « The prevalence of common skin conditions in Australian school students: 1. Common, plane and plantar viral warts » Br J Dermatol. 1998;138:840-5.
- eMedicine ; MED ; 1037 ; Virus du papillome humain
- MedlinePlus:000885
- (en) Gibbs S, Harvey I, « Topical treatments for cutaneous warts » Cochrane Database Syst Rev. 2006;3:CD001781
- (en) Cockayne S, Hewitt C, Hicks K, « Cryotherapy versus salicylic acid for the treatment of plantar warts (verrucae): a randomised controlled trial » BMJ 2011;342:d3271
- (en) Bouwes Bavinck JN, Eekhof JA, Bruggink SC, « Treatments for common and plantar warts » BMJ 2011;342:d3119
- (en) Bruggink SC, Gussekloo J, Berger MY et al. « Cryotherapy with liquid nitrogen versus topical salicylic acid application for cutaneous warts in primary care: randomized controlled trial » CMAJ 2010;182:1624-30.
- (en) MM. Lipke. « An armamentarium of wart treatments » Clin Med Res. 2006;4(4):273-93.
Articles connexes
- Papillomavirus
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