Ticagrelor
Le ticagrelor ou ticagrélor est un médicament antiagrégant plaquettaire.
Ticagrelor | |
Structure du Ticagrelor | |
Identification | |
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Nom UICPA | (1S,2S)-3-[7-[[(1R,2S)-2-(3,4-difluorophényl)cyclopropyl]amino]-5-propylsulfanyltriazolo[4,5-d]pyrimidin-3-yl]-5-(2-hydroxyéthoxy)cyclopentane-1,2-diol |
No CAS | |
No ECHA | 100.114.746 |
Code ATC | |
PubChem | 44146106 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C23H28F2N6O4S [Isomères] |
Masse molaire[1] | 522,568 ± 0,028 g/mol C 52,86 %, H 5,4 %, F 7,27 %, N 16,08 %, O 12,25 %, S 6,14 %, |
Considérations thérapeutiques | |
Classe thérapeutique | Antiagrégant plaquettaire |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Cette molécule est commercialisée par le laboratoire Astra Zeneca, sous le nom de Brilique en France et en Suisse.
Mode d'action
Il s'agit de la première et actuellement seule molécule de la classe des cyclopentyl-triazolo-pyrimidines utilisée comme antiagrégant plaquettaire. Il agit en se fixant sur le récepteur P2Y12 des plaquettes sanguines. La liaison à ce récepteur, en empêchant la liaison du ligand habituel (l'ADP) entraîne une inhibition de l'agrégation plaquettaire. Ce mécanisme est identique à celui des thiénopyridines, clopidogrel et prasugrel. Cependant tandis que les thiénopyridines se fixent de manière irréversible au récepteur, le ticagrelor se fixe de manière réversible.
Il inhibe également l'ENT1[2], une protéine transporteuse d'adénosine, augmentant la demi-vie de cette dernière dans le sang et expliquant potentiellement certains effets du médicament : Il augmente ainsi le débit coronarien induit par l'adénosine[3] avec exacerbation de la dyspnée[3]. La cause de ce dernier symptôme n'est cependant pas univoque, d'autres molécules inhibitrices de l'ENT1 n'ayant pas cet effet secondaire et certains antiagrégants plaquettaires, non inhibitrices de l'ENT1 comportant cet effet[2].
Métabolisme
La molécule est directement active, sans avoir besoin d'être métabolisée, à la différence du clopidogrel — nécessitant deux transformations hépatiques avant de devenir actif — et du prasugrel — nécessitant une transformation ; cela implique :
- que son délai d'action, c'est-à-dire le délai de mise en place de l'effet antiagrégant est plus court que celui observé chez les thiénopyridines, même lorsque celles-ci sont données en dose de charge ;
- qu'il n'existe pas de personnes résistantes (en terme d'activation) au ticagrelor.
L'agrégabilité plaquettaire revient plus vite à la normale après arrêt des traitements du fait de la réversibilité de la liaison au P2Y12[4]. Il en découle :
- un effet négatif : la dose habituelle est de 2 comprimés/jour (les thiénopyridines sont en monoprise journalière) ;
- un effet positif : en cas de chirurgie non programmée l'effet antiagrégant disparait rapidement.
Son dosage sanguin, ainsi que de ses deux métabolites, AR-C124910XX et AR-C133913XX, est possible par chromatographie en phase liquide[5] mais n'est fait que dans le cadre de travaux de recherche.
Efficacité
Il est plus efficace que le clopidogrel dans la réduction de la mortalité et des événements cardio-vasculaires, après un infarctus du myocarde ou un angor instable[6]. Il conserve son action chez les patients non répondeurs au clopidogrel[7]. Il est donné classiquement pendant un an après un événement coronarien mais un traitement plus prolongé pourrait être intéressant[8], en particulier chez le diabétique[9]. Chez le patient ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, associé à l'aspirine, il réduit le risque de survenue d'événements cardio-vasculaires[10].
Son efficacité est comparable à celle du prasugre, autre antiagrégant plaquettaire, dans le cadre du syndrome coronarien aigu[11].
Le tabagisme pourrait influencer favorablement son efficacité, la supériorité trouvée vis-à-vis du clopidogrel semblant devenir marginale chez le non fumeur[12].
Effets secondaires
Ce sont essentiellement les saignements, mais le risque d'hémorragies importantes semble équivalent à celui des patients sous clopidogrel et aspirine[6]. Le ticagrelor cause des dyspnées et des pauses ventriculaires[13].
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Cattaneo M, Schulz R, Nylander S, Adenosine-mediated effects of Ticagrelor: Evidence and potential clinical relevance, J Am Coll Cardiol, 2014;63:2503-2509
- (en) Wittfeldt A, Emanuelsson H, Brandrup-Wognsen G et al., « Ticagrelor enhances adenosine-induced coronary vasodilatory responses in humans », J Am Coll Cardiol., no 61, , p. 723-727 (lire en ligne)
- (en) P. A. Gurbel et al., « Randomized Double-Blind Assessment of the ONSET and OFFSET of the Antiplatelet Effects of Ticagrelor Versus Clopidogrel in Patients With Stable Coronary Artery Disease : The ONSET/OFFSET Study », Circulation, vol. 120, , p. 2577-2585 (ISSN 0009-7322 et 1524-4539, PMID 19923168, DOI 10.1161/CIRCULATIONAHA.109.912550)
- (en) Sillén H, Cook M, Davis P et al., « Determination of ticagrelor and two metabolites in plasma samples by liquid chromatography and mass spectrometry », J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci., no 878, , p. 2299-2306 (lire en ligne)
- (en) L. Wallentin et al., « Ticagrelor versus Clopidogrel in Patients with Acute Coronary Syndromes », N. Engl. J. Med., vol. 361, , p. 1045-1057 (ISSN 0028-4793 et 1533-4406, DOI 10.1056/NEJMoa0904327)
- (en) P. A. Gurbel et al., « Response to Ticagrelor in Clopidogrel Nonresponders and Responders and Effect of Switching Therapies : The RESPOND Study », Circulation, vol. 121, , p. 1188-1199 (ISSN 0009-7322 et 1524-4539, PMID 20194878, DOI 10.1161/CIRCULATIONAHA.109.919456)
- Bonaca MP, Bhatt DL, Cohen M et al. Long-term use of ticagrelor in patients with prior myocardial infarction, N Engl J Med, 2015;372:1791–1800
- Bhatt DL, Bonaca MP, Bansilal S et al. Reduction in ischemic events with ticagrelor in diabetic patients with prior myocardial infarction in PEGASUS–TIMI 54, J Am Coll Cardiol, 2016;67:2732–2740
- Bonaca MP, Bhatt DL, Storey RF et al. Ticagrelor for prevention of ischemic events after myocardial infarction in patients with peripheral artery disease, J Am Coll Cardiol, 2016;67:2719–2728
- Motovska Z, Hlinomaz O, Kala P et al. 1-year outcomes of patients undergoing primary angioplasty for myocardial infarction treated with prasugrel versus ticagrelor, J Am Coll Cardiol, 2018;71:371–381
- (en) Gagne JJ, Bykov K, Choudhry NK et al., « Effect of smoking on comparative efficacy of antiplatelet agents: systematic review, meta-analysis, and indirect comparison », BMJ, no 347, , f5307 (lire en ligne)
- (en) M. A. Gaglia et R. Waksman, « Overview of the 2010 Food and Drug Administration Cardiovascular and Renal Drugs Advisory Committee Meeting Regarding Ticagrelor », Circulation, vol. 123, , p. 451-456 (ISSN 0009-7322 et 1524-4539, PMID 21242480, DOI 10.1161/CIRCULATIONAHA.110.985325)
Voir aussi
Lien externe
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