Paraplégie spastique familiale
Une paraplégie spastique familiale ou maladie de Strümpell-Lorrain est un ensemble de maladies rares, de transmission génétique, qui affecte le système nerveux central. Elle se caractérise par une faiblesse musculaire très progressive atteignant les membres inférieurs s’accompagnant d’une hypertonie musculaire entraînant une raideur du membre inférieur.
Elle peut conduire à l'emploi de cannes, et, dans certains cas, d'un fauteuil roulant.
Cette maladie n'est pas aujourd'hui curable. Le traitement est symptomatique. Normalement, elle n'affecte pas l'espérance de vie.
Elle est nommée d'après le neurologue allemand Adolf Strümpell, qui l'a décrite en 1880, et le docteur Lorrain, qui lui a consacré sa thèse en 1888 et en a donné une nouvelle description en 1896[1].
Physiopathologie
Il existe une dégénérescence des axones des motoneurones, avec modification de la distribution des organelles et du trafic trans-membranaire[2].
Il existe des modèles animaux de plusieurs types de paraplégie spastiques familiales[3].
Incidence et prévalence
La prévalence est comprise entre 1 et 10 personnes sur 100 000[3].
Diagnostic
Différentes paraplégies spastiques familiales
Les paraplégies spastiques familiales sont classées selon leur caractère
- pure ou non syndromique
- impure ou syndromique
Paraplégies spastiques familiales syndromiques
La paraplégie spastique familiale est dite « impure » s’il existe des signes neurologiques comme : épilepsie, amyotrophie, troubles extrapyramidales ou l’apparition d’une démence.
On distingue plusieurs types de paraplégie spastique familiale par leur mode de transmission et le gène en cause.
Les gènes en cause sont systématiquement nommés SPG pour spastic gait suivi d’un numéro suivant l’ordre de leur découverte.
Dominantes
Trois types de paraplégies spastiques familiales à transmission autosomique dominante syndromiques sont actuellement connues. Un peu moins de la moitié des cas concernent une mutation sur le gène SPAST, 10 % des cas le gène ATL1[4].
Nom de la maladie | OMIM | Chromosome | Gène | Protéine |
SPG9 | 10q23.3-q24.1 | |||
SPG17 | 11q12-q14 | BSCL2 | ||
SAX1 | 12p13 |
Récessives
15 % des cas concernent une mutation sur le gène KIAA1840, les autres cas étant rarissimes[4].
Nom de la maladie | OMIM | Chromosome | Gène | Protéine |
SPG7 | 16 q24.3 | SPG7 | Paraplégine | |
SPG11 | KIAA1840 | spatacsine | ||
SPG14 | 3 q27-q28 | Inconnu | Inconnue | |
SPG15 | 14 q22-q24 | SPG15 | spastizine | |
Syndrome de Troyer | 275900 | 13 q12.3 | SPG20 | Spartine |
ARSACS | 270550 | 13 q12 | SACS | Sacsine |
SPG21 | 15 q21-q22 | SPG21 | Maspardine |
Transmission liée à l’X
Nom de la maladie | OMIM | Chromosome | Gène | Protéine |
Paraplégie spastique familiale type 1 | 303350 | X q28 | L1CAM | Molécule d’adhésion des cellules nerveuses |
Paraplégie spastique familiale type 2 | 312920 | X q22 | PLP1 |
Paraplégies spastiques familiales non syndromiques ou pures
La paraplégie spastique familiale est dite pure si outre l’atteinte des membres inférieurs il n’existe que des anomalies comme des troubles neurologiques urinaires, des troubles sensitifs des membres inférieurs. La maladie s’aggrave progressivement et le patient ne connaît pas de période de rémission ni de période d’aggravation brusque. Les membres supérieurs ne sont pas atteints et il n’existe pas de troubles de la parole ou de la déglutition. L’espérance de vie n’est pas diminuée.
Dominantes
La moitié de cette catégorie est représentée par la paraplégie spastique familiale type 4.
Récessives
Traitement et prise en charge
Conseil génétique
Sources
- (en) Notice biographique sur le site « Who Named It? »
- Blackstone C, O’Kane CJ, Reid E, Hereditary spastic paraplegias: membrane traffic and the motor pathway, Nat Rev Neurosci, 2011;12:31–42
- Fink JK, Hereditary spastic paraplegia: clinico-pathologic features and emerging molecular mechanisms, Acta Neuropathol, 2013;126:307–328
- Finsterer J, Löscher W, Quasthoff S, Wanschitz J, Auer-Grumbach M, Stevanin G, Hereditary spastic paraplegias with autosomal dominant, recessive, X-linked, or maternal trait of inheritance, J Neurol Sci, 2012;318:1–18
Liens externes
- Description sur le site de l'université de Rennes
- Page de l'association Strümpell-Lorrain
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