Leucémie aiguë myéloblastique
La leucémie aiguë myéloblastique ou leucémie myéloïde aiguë est un cancer de la lignée myéloïde des leucocytes. Elle se caractérise par un envahissement médullaire de cellules immatures dû à un blocage de maturation (hyatus leucemicus) des globules blancs dans la moelle osseuse qui va être responsable d'une insuffisance médullaire par écrasement des lignées normales (pouvant provoquer anémie, hémorragies, sensibilité aux infections) et d'un syndrome tumoral (douleurs aux niveaux des épiphyses osseuses). Le diagnostic de leucémie aiguë est posée pour un taux de blastes médullaires supérieur à 20 %. Cette forme de leucémie concerne 80 % des leucémies de l'adulte[1].
Spécialité | Oncologie et hématologie |
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Symptôme | Fatigue (d), amaigrissement, anorexie, Anémie, hémorragie et Splénomégalie |
CIM-10 | C92.0 |
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CIM-9 | 205.0 |
ICD-O | M9861/3 |
OMIM | 602439 |
DiseasesDB | 203 |
MedlinePlus | 000542 |
eMedicine | 197802 |
eMedicine | med/34 |
MeSH | D015470 |
Signes et symptômes
Les symptômes sont assez courants et peuvent être confondus avec diverses pathologies courantes[2],[3] :
- anémie ;
- fatigue, pâleur, problèmes respiratoires ;
- fièvre ;
- perte d'appétit et/ou perte de poids ;
- pétéchie ;
- douleurs articulaires ;
- infections fréquentes et persistantes ;
- sudation nocturne.
Malgré tout, certains cas restent asymptomatiques.
Causes
Les facteurs de risques principaux sont :
- pathologies hématologiques telles que le syndrome myélodysplasique ou le syndrome myéloprolifératif ;
- agents chimiques (par exemple chimiothérapie utilisant des agents alkylants) ;
- radiations ;
- facteur génétique ;
- maladies auto-immunes.
Classification FAB (French-American-British, 1976)
Classification FAB (French-American-British, 1976)[4] :
- LAM 0 : indifférenciée, 5 % des cas ;
- LAM 1 : myéloblastique sans différenciation, 15 % des cas ;
- LAM 2 : myéloblastique avec différenciation, 25 % des cas ;
- LAM 3 : promyélocytaire, 10 % des cas ;
- LAM 4 : myélomonocytaire, 20 % des cas ;
- LAM 4Eo : myélomonocytaire avec éosinophilie, 5 % des cas ;
- LAM 5 : monoblastique (sans différenciation : M5a, avec différenciation : M5b),10 % des cas ;
- LAM 6 : érythroblastique ou érythroleucémie, 5 % des cas ;
- LAM 7 : mégacaryoblastique, 5 % des cas.
Cette classification n'a pas d'impact en termes de pronostic ou de traitement à mettre en œuvre à la différence d'une analyse portant sur l'étude des gènes mutés[5].
Traitement
Le traitement de base est la chimiothérapie.
La première cure de chimiothérapie (induction) vise à induire une rémission complète sur les plans clinique et hématologique. Cette chimiothérapie, à base de cytarabine et d'une anthracycline (daunorubicine ou idarubicine), provoque chez le patient une aplasie médullaire profonde de trois à quatre semaines, durant lesquelles ce dernier doit bénéficier d'une surveillance rapprochée dans un service d'hématologie spécialisé afin de prévenir les risques hémorragiques et infectieux.
La suite du traitement dépend dans une large mesure du type et des facteurs pronostics de la LAM, mais également de l'âge du patient et de sa réponse à la chimiothérapie d'induction. Elle consiste en plusieurs cures de chimiothérapie dites de consolidation, qui ont pour but d'éradiquer les cellules leucémiques résiduelles.
En comparaison des autres formes de cancer on constate un nombre assez réduit de gènes mutés (jusqu'à 23 gènes susceptibles d'être mutés et en moyenne cinq)[6]. Les six gènes les plus fréquemment mutés sont : FLT3 (de 30 %[7] à 55 %[8] des cas), NPM1 (50 %) et DNMT3A(50 %), IDH1, IDH2 (20 % des cas), TET2 (18 %). Certaines mutations sont souvent simultanées, en particulier celles portant sur les trois premiers gènes, les plus fréquemment mutés. L'analyse moléculaire des cellules malignes (Blastes), par la technique d'Amplification en chaine moléculaire[9] permet de détecter quels gènes ont muté. À partir de cette analyse on pourra proposer un traitement spécifique[10]. Ainsi, par exemple:
- Si le gène FLT3 est muté l'utilisation de la midostaurin (en) associé à la chimiothérapie améliore l'efficacité du traitement[11],[12].
- Si le gène IDH1 ou IDH2 est muté, on met en place un protocole spécifique [13],[14].
- Si le gène TET2 a muté, on détectera un syndrome myélodysplatique (SMD) [15].
Une étude anglaise[16], aurait pour sa part, mis en évidence 11 types[17] distincts de leucémie aigüe myéloïde, du point de vue génétique. Il ressort en particulier de cette étude que les gènes: TP53, SRSF2, ASXL1, DNMT3A, et IDH2 seraient déterminants pour le pronostic et les traitements à envisager.
La norethandrolone (en) améliore légèrement la survie des malades, en particulier âgés[18], en phase de consolidation du traitement.
Un essai clinique basé mené en Floride sur le transfert adoptif de cellules a amené à un cas de guérison en Octobre 2017[19],[20], suivant un principe assez voisin du traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique, alors que c'est un autre antigène caractéristique des cellules tumorales[21],[22] qui était ciblé. Une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques peut également concourir à la curabilité de la maladie.
Notes et références
- « Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) », Info cancer.
- Hoffman, Ronald et al. (2005). Hematology: Basic Principles and Practice (4th. ed.). St. Louis, Mo.: Elsevier Churchill Livingstone. p. 1074–75
- Acute Myeloid Leukemia, N Engl J Med 1999;341.
- (en) Karen Seiter, Emmanuel C. Besa et al., « Acute Myeloid Leukemia Staging – FAB and WHO Classifications for Acute Myeloid Leukemia », sur emedicine.medscape.com, (consulté le 23 avril 2016).
- "Update on Acute Myeloid Leukemia, Septembre 2016, p 3/16"
- « Acute Myeloid Leukemia (AML) », 3 min 39/7 min 01.
- « Quoi de neuf dans le traitement des leucémies aiguës myeloides »
- "Acute Myeloid Leukemia (AML), 3min45/7 "
- "Diagnostic de la leucémie, société canadienne du cancer"
- "Institut National du Cancer: Point de vue sur la cancérologie de demain"
- (en) « Midostaurin the First Targeted Therapy to Improve Survival in AML : Potentially Practice-Changin », NCBI.
- « Leucémie, une molécule de Novartis multiplie par trois l’espérance de vie », Moniteur des pharmacie.
- (en) « Isocitrate dehydrogenase mutations in myeloid malignancies » (Review "Leukemia" published online 11 November 2016), Nature (revue), no 31, , p. 272–281 (DOI 10.1038/leu.2016.275, lire en ligne)
- "Ash, Clinicak News, 21 Octobre 2016, AG-221 Clinical Results Promise “Revolutionary” Approach in AML"
- "Info cancer: Les syndromes myélodysplasiques (SMD)"
- "Juin,2016, New england journal of medecine: Genomic Classification and Prognosis in Acute Myeloid Leukemia"
- "Juin 2016:Acute Myeloid Leukaemia is 11 diseases"
- (en) « Addition of Androgens Improves Survival in Elderly Patients With Acute Myeloid Leukemia: A GOELAMS Study », Journal of Clinical Oncology.
- "Octobre 2017,Celyad annonce une première réponse complète chez un patient atteint de LMA réfractaire et récidivante dans l’essai THINK"
- "Ceylad,Dossier de presse, p9/22"
- (en) « Novel therapeutic options in Acute Myeloid Leukemia », octobre 2016.
- (en) « Published results from clinical trials of CAR T-cells targeting hematologic malignancies ».
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