Hypertension intra-crânienne
L’hypertension intra-crânienne (HTIC) est un syndrome clinique témoignant de l'augmentation de volume d'au moins un des trois compartiments physiologiques intracrâniens[1] : le parenchyme cérébral (prolifération tumorale, œdème…), le volume sanguin cérébral (hématome, turgescence, thrombophlébite…) et le volume de liquide cérébro-spinal (hydrocéphalie).
Physiopathologie
C'est un excès de pression à l'intérieur de la boîte crânienne. Parler d'hypertension intracrânienne n'est pas évoquer la pression du sang artériel mais bien la pression qu'exerce le liquide cérébro-spinal (LCS, parfois encore appelé « liquide céphalo-rachidien ») sur le crâne et sur l'ensemble du névraxe.
Causes
L'hypertension intra-crânienne peut être secondaire à une compression sur les voies de circulation du liquide céphalo-rachidien. Cette compression est le plus souvent d'origine tumorale mais peut être également vasculaire (hématome, turgescence), infectieuse ou traumatique.
En l'absence de cause, on parle alors d'hypertension intra-crânienne idiopathique.
Présentation
Habituellement, l'HTIC se présente sous forme d'une céphalée frontale ou occipitale[1], typiquement matinale, intense, permanente, durable et qui ne doit pas être confondue avec un banal mal de tête ou une migraine qui cèdent généralement en quelques heures ou jours. Il s'agit d'une urgence diagnostique et thérapeutique.
Outre les céphalées, les signes cliniques peuvent se traduire par des vomissements[1] en jet sans nausées, des crises comitiales (épilepsie), des troubles visuels (possible baisse d'acuité visuelle, diplopie par atteinte du nerf VI, des « éclipses visuelles »), un œdème papillaire (révélé par un examen du fond d’œil), des vertiges et des bourdonnements d'oreille.
Sans prise en charge adéquate et rapide, une somnolence peut survenir et s'aggraver par un coma.
Complications
La complication la plus néfaste de l'hypertension intra-crânienne est l'engagement cérébral.
Une cécité est également possible par compression du nerf optique.
Traitement
Le traitement de la cause est toujours préconisé s'il est possible (ablation d'une tumeur, retrait d'un hématome, traitement d'un abcès...). Le traitement symptomatique comprend principalement l'utilisation de diurétiques, et de solutés hypertoniques type mannitol. L'usage du glycérol, des corticoïdes et des diurétiques est contesté, en effet, les corticoïdes n'ont pas d'intérêt sur l'œdème et sont délétères pour le risque infectieux. Les traitements médicamenteux démontrés efficaces à ce jour sont le mannitol, l'administration de solutions hypertoniques et la surélévation de la tête.
Il est possible d'intervenir de manière chirurgicale. Cela consiste en la pose d'une dérivation ventriculaire externe (DVE) pour évacuer le LCS nécessaire. La pose d'une sonde est aussi pratiquée pour connaitre directement la pression intracrânienne (PIC). La PIC est physiologiquement entre 2 et 20 mmHg : au-delà de cette pression, on parle d'« hypertension intra-crânienne » (HTIC).
Notes et références
- Garnier et Delamare, Dictionnaire illustré des termes de médecine, Paris, Maloine, , 28e éd. (ISBN 2224027842), p. 427
Voir aussi
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