Zoo ou l'Assassin philanthrope

Zoo ou l’Assassin philanthrope est une pièce de théâtre écrite et publiée en 1963 par Vercors. Il s'agit de l'adaptation de son roman Les Animaux dénaturés. Il la décrit comme une « comédie judiciaire, zoologique et morale[1] » de 11 tableaux.

Intrigue

Une expédition scientifique a découvert en Nouvelle-Guinée une espèce animale intermédiaire entre l'homme et le singe, les tropis[2]. Au premier tableau du premier acte, Douglas Templemore fait venir chez lui un médecin pour constater le décès d'un nouveau-né. Il déclare avoir tué lui-même son enfant, mais celui-ci est né à la suite de l'insémination artificielle d'une femelle tropi. Se posent alors plusieurs questions : l'enfant devait-il être considéré comme humain ? Douglas est-il donc un assassin ? Mais avant tout : « Qu'est-ce qu'un homme ? »

La volonté de Douglas est en réalité de provoquer un procès pour savoir exactement ce qu'est l'Homme. Il montre à plusieurs reprises dans la pièce qu'il n'est ni pour ni contre le fait que les tropis soient des singes, il veut que la Cour décide de la définition exacte d'un Homme. Le procès aura lieu une première fois qui aboutira à l'incompétence des jurés. Un deuxième procès se met en place, avec les interventions, entre autres, d'un anthropologue, d'un bénédictin, d'un géologue, d'un médecin légiste et d'un paléontologue. L'intérêt de la pièce, outre un aspect humoristique très marqué, réside dans la confrontation des connaissances et des points de vue.

Quant à son issue, elle ne fait guère de doutes, un ministre ayant déclaré au juge, lors d'un entretien privé précédant l'ouverture du procès : « S'il ressortait de ce procès, par malheur, voyez-vous… que ces tropis-là sont des singes, nul ne pourrait alors empêcher nos concurrents australiens de s'en servir là-bas comme d'une main-d'œuvre, disons, à bon marché. À très bon marché même. À très très bon marché. Comprenez-vous ? De sorte que nos industries nationales, ici en Angleterre, avec ces hauts salaires que nous imposent nos syndicats… ». Templemore est déclaré innocent, car il n'était pas censé connaître l'issue du procès lors du meurtre, et les tropis sont déclarés être ni des Hommes, ni des singes. La pièce se termine sous forme d'un dénouement comique, avec la présence de tous les personnages, et la joie lors du verdict sauf pour Vancruysen, l'homme d'affaires qui avait acheté la terre où vivent les tropis.

Sources de la pièce

Avec cette pièce Vercors a adapté lui-même pour le théâtre son roman Les Animaux dénaturés publié en 1952. Cette pièce, écrite et publiée en 1959, représente les premiers pas de Vercors vers le théâtre. Dans cette première version la pièce fut créée le au festival de Carcassonne dans une mise en scène de Jean Deschamps. La pièce, qui rencontre le succès[3], est reprise en à Paris au TNP, puis à travers l'Europe ; en particulier en Zoo est en répétition à Bruxelles. Fin 1964, Otto Preminger eut même le projet –abandonné– d’adapter Zoo pour Broadway, à New York aux États-Unis. En 1975, la pièce est à nouveau jouée à Paris au Théâtre de la Ville dans une mise en scène de Jean Mercure. À cette occasion ce dernier demande à Vercors de réécrire sa pièce. Cette deuxième version correspond à l'édition Magnard de 2003, diffusée pour marquer l'inscription de cette pièce au programme de Lettres des lycées en France. Le titre Zoo pourrait être un hommage au dessinateur Gus Bofa que Vercors admirait et qui publia en 1935 un album également titré Zoo qui, à travers des représentations d'animaux, se veut une satire de l'humanité comme précisé dans sa préface ; cet album fut une probable source d'inspiration pour Vercors, pour son roman puis sa pièce.[réf. nécessaire]

Mises en scène notoires

Titre : Zoo ou l'Assassin philanthrope, de Vercors :

Publications

  • 1964 : Collection du Théâtre National Populaire
  • 1975 : Paris, L'Avant-Scène Théâtre
  • 2005 : Avec Jocelyne Hubert, Paris Magnard. Collection "Classiques & contemporains"

Notes et références

  1. Zoo ou l'assassin philanthrope, texte intégral, éditions Magnard (ISBN 978-2-210-75459-1)
  2. Georges Cesbron, Gérard Jacquin, Vercors et son œuvre, L'Harmattan, 1999, p. 148 Google books
  3. Jacques Lemarchand, Zoo ou l'Assassin philanthrope de Vercors au Festival de Carcassonne, in Le Figaro littéraire no 900 du samedi 20 juillet 1963, p. 16
  4. Guy Verdot, Pour Jean Deschamps et ses festivals Vercors est devenu auteur dramatique, in Le Figaro littéraire no 894 du samedi 8 juin 1963, p. 19

Liens externes

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