Zone d'occupation française en Allemagne
La zone d'occupation française, officiellement dénommée zone française d'occupation (ZFO) et (en allemand : Französische Besatzungszone), était l'une des quatre zones alliées établies en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale[1].
1945 – 1948 (1949)
Drapeau de la France. |
Statut | Territoire sous occupation militaire française. |
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Capitale | Quartier général situé à Baden-Baden dans le Land de Bade. |
Langue(s) | Allemand, français. |
Monnaie |
Reichsmark (1945 – 1948). Deutsche Mark (à partir de 1948). |
Superficie | 42 473 km2 |
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26 juillet 1945 | Établissement (prise de possession de la zone par les Force françaises en Allemagne). |
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1er janvier 1947 | Création de la Bizone (zones britannique et américaine). |
3 juin 1948 | Création de la Trizone. |
23 mai 1949 | Proclamation de la République fédérale d'Allemagne. |
1945 – 1949 | Marie-Pierre Kœnig |
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Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Sarre (1947)
- Trizone (1948)
- République fédérale d'Allemagne (1949)
- Berlin-Ouest (1949)
Instance politique, elle prend fin le avec l'entrée en vigueur du Traité de Bonn tout en continuant d'accueillir les Forces françaises en Allemagne, jusqu'à la réduction de celles ci, le , en Forces françaises stationnées en Allemagne. Les archives de l'administration française d'occupation sont placées sous la responsabilité du ministère des Affaires étrangères[1].
Précédent à la suite de la Première Guerre mondiale
À la suite de l'armistice de la Première Guerre mondiale, des forces Alliées ont occupé une partie du territoire allemand jusqu'aux années 1920 et la France administra le territoire du bassin de la Sarre jusqu'en 1935.
Le traité de Versailles prévoyait une présence militaire des Français, des Britanniques, des Américains et des Belges sur la rive gauche du Rhin et une partie de la rive droite à partir de et pour une période de 5 à 15 ans suivant les territoires. Les Français héritaient à la fois de la plus grande des zones d’occupation qui s’agrandit encore avec le retrait rapide des États-Unis ainsi que de la direction de la Haute Commission interalliée des territoires rhénans (HCITR), de la présidence de la commission de gouvernement de la Sarre mandatée par la Société des Nations, ainsi que celle de Memel et de la Haute-Silésie.
Les effectifs des forces occupantes étaient au nombre de 100 000 dans les territoires rhénans dans les périodes les plus calmes. Le maximum de militaires est atteint en mai 1921 lors de la première occupation de Ruhrort, Düsseldorf et Duisbourg avec 250 000 soldats dont 210 000 Français[2].
Historique
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, avant la conférence de Yalta (4-), aucune zone d'occupation ne devait être attribuée à la France. Devant l'insistance de Charles de Gaulle et du Gouvernement provisoire de la République française, Churchill obtint à la conférence de Potsdam, de Roosevelt et Staline, qu'une zone d'occupation soit attribuée à la France à condition que celle-ci soit constituée de zones précédemment occupées par les Américains et les Britanniques[3] :
- Extrait du communiqué final dans son 4e point
« IV. Zone d'occupation pour la France et conseil de contrôle en Allemagne
Il a été décidé qu'une zone de l'Allemagne serait allouée à la France pour être occupée par les forces françaises. Cette zone serait prélevée sur les zones britannique et américaine et son étendue serait fixée par les Britanniques et les Américains, en accord avec le Gouvernement provisoire français.Il a été aussi décidé que le Gouvernement provisoire français serait invité à faire partie de la Commission de contrôle alliée en Allemagne. »
C'est ainsi que les Britanniques cédèrent la Sarre, le Palatinat et les territoires sur la rive gauche du Rhin jusqu'à Remagen comprenant Trèves, Coblence et Montabaur. Tandis que les Américains cédèrent le Sud de la République de Bade (devenu le Land de Bade), le Sud de l'État libre populaire de Wurtemberg (devenu le Land de Wurtemberg-Hohenzollern), le cercle de Lindau sur le lac de Constance et quatre cercles de la Hesse sur la rive droite du Rhin[3].
Des forces françaises en Allemagne prirent officiellement possession de leur zone, la zone française d'occupation (ZFO), le [3]. Il faut attendre le , pour que deux districts berlinois (Reinickendorf et Wedding) leur soient attribués[4].
Institué le 15 juin 1945[5], le Commandement en Chef français en Allemagne (CCFA) fut confié au Général Marie-Pierre Kœnig et installé à Baden-Baden le 31 juillet 1945, celui-ci assumait « l’autorité sur l’ensemble des services français de gouvernement, d’administration militaire et de contrôle en Allemagne. »
Composé d’une multitude de services et sous-services, le CCFA coiffait le Commandement supérieur des Troupes d’occupation (CSTO), le Groupe français du Conseil de contrôle (GFCC), le Gouvernement militaire français de Berlin (GMFB) et le Gouvernement militaire de la Zone française d’occupation (GMZFO). Contrairement à son appellation, le GMZFO constituait une administration civile dont le siège était également situé à Baden-Baden.
Une Direction de l'enseignement français en Allemagne fut créée immédiatement pour permettre la scolarisation des enfants des familles de militaires et civils.
Étendue territoriale
La zone avait son quartier général situé à Baden-Baden dans le land de Bade, et était constituée par :
- les actuels Länder de :
- Rhénanie-Palatinat
- Sarre (ce territoire se constitua en un État indépendant et souverain, sous protectorat français, le . Il réintégrera la RFA le avec le statut de land, à la suite du référendum du et des accords de Luxembourg du ).
- des anciens Länder de :
- Ceux-ci fusionnèrent par la suite avec celui de Wurtemberg-Bade (situé en zone américaine), afin de former le land de Bade-Wurtemberg.
- du district de Lindau (actuellement en Bavière) qui faisait office de couloir de liaison entre les zones d'occupation française d'Allemagne et celle d'Autriche. En effet, il permettait aux Forces françaises stationnées dans ce dernier pays de rejoindre la France en évitant ainsi de transiter par la zone d'occupation américaine. Avec la fin du statut des zones d'occupation en Autriche le , le district de Lindau, qui dépendit successivement du Wurtemberg-Hohenzollern, puis du Bade-Wurtemberg, fut alors réintégré à la Bavière et la zone américaine.
- Des districts ouest-berlinois de :
Ceux-ci étaient administrés par le gouvernement militaire français de Berlin (GMFB).
Liste des commandants de zone
Commandant militaire
- mai – : Jean de Lattre de Tassigny
Gouverneur militaire
Gouverneurs :
- gouverneur de Rhénanie et du Palatinat : Claude Hettier de Boislambert (1945-1951)
- gouverneur du Wurtemberg-Hohenzollern : Guillaume Widmer (1945-1952)
- gouverneur du Pays de Bade : Pierre Pène (1946-1952).
Haut-commissaire
- – : André François-Poncet qui siégeait à la Haute commission alliée qui exista de 1948 à 1955.
Bibliographie
- Corine Defrance (de), La Politique culturelle de la France sur la rive gauche du Rhin, 1945-1955, Presses universitaires de Strasbourg, 1994.
- Compte rendu du deuxième Congrès de l'Organisation des fonctionnaires résistants en Allemagne, Höllhof, 1949
- Hillel, Marc, L'Occupation française en Allemagne 1945-1949, Balland, 1983.
Notes et références
- « Zone française d'occupation », sur Ministère des Affaires étrangères.
- (fr) Occuper l’Allemagne après 1918, Revue historique des armées, 2009
- H. Pennein-Engels, « La présence militaire en Allemagne de 1945 à 1993 » [PDF], Université de Metz - Faculté des lettres et sciences humaines, (consulté le ).
- « Gouvernement Militaire français de Berlin » [PDF] (consulté le ).
- Laurence Thaisy, « Chapitre 1. Contextes », dans La politique cinématographique de la France en Allemagne occupée (1945-1949), Presses universitaires du Septentrion, coll. « Mondes germaniques », (ISBN 978-2-7574-2694-4, lire en ligne), p. 19–39
Voir aussi
Liens externes
- L’époque de l’Occupation française - Cœurs sans frontières.
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