Zenobia Camprubí
Zenobia Camprubí Aymar, née à Malgrat De Mar en 1887 et morte à San Juan (Porto Rico) en 1956, est une écrivaine et linguiste espagnole.
Elle est la première traductrice hispanique de Rabindranath Tagore[1] et a développé des activités culturelles considérables[2].
Pendant l'exil républicain, elle enseigne à l'Université du Maryland[3]. Elle était amie avec Federico García Lorca et l'épouse de Juan Ramón Jiménez.
Biographie
Jeunesse
Zenobia Camprubí Aymar naît le 31 août 1887, à quatre heures du matin, au n°87 carrer del Mar, à Malgrat de Mar (Catalogne), au sein d'une famille catalane et porto-ricaine.
Elle est la fille d'Isabel Aymar Lucca et de Raimundo Camprubí Escudero et grandit dans un milieu aisé[4] Ses parents se marient en 1879 à Porto Rico et ont quatre enfants : José (es), Raimundo, Zenobia et Augusto. A neuf ans, elle voyage pour la première fois aux États-Unis avec son frère José et sa mère, afin d'inscrire son grand frère à Harvard[5].
En 1896, la famille s'installe dans le quartier de Sarriá. Zenobia y fait la connaissance de María Muntadas de Capará, qui deviendra sa grande amie. En 1900, les deux adolescentes fondent la société "Las Abejas Industriosas" ("Les Abeilles Industrieuses"), démontrant très tôt une grande ambition.
En 1901, son père D. Raimundo Camprubí, part à Tarragone en tant que chef de chantier. Zenobia accompagne, pour un séjour médical en Suisse, sa mère et son petit frère Augusto, atteint d'une maladie rare. La même année, la revue de jeunesse new-yorkaise St. Nicholas publie un conte de Camprubí appelé A Narrow Escape. Elle publie également son autobiographie Malgrat, inspiré dans son séjour dans le Maresme. La famille doit alors emménager à Valence, au n°14 de la calle Navelos. Zenobia s'y ennuie, mais publie divers travaux littéraires, tels The Garret I have known. Elle commence à obtenir des prix, notamment avec When Grandmother went to school.
En 1905, ses parents se séparent, et Isabel Aymar part habiter aux États-Unis, à Newburgh (New York) où habitent des proches. En 1908, Zenobia Camprubí s'inscrit au Teacher’s College de l'Université de Columbia à New York. Les parents se réconcilient en 1909, et Isabel Aymar rentre en Espagne. Zenobia est surnommée alors "la Americanita" ("la petite Américaine"). La famille s'installe à Palos de la Frontera où D. Raimundo Camprubí est ingénieur en chef, puis rejoint Madrid en 1910, au 18, Paseo de la Castellana.
Zenobia, qui continue ses publications dans les revues américaines, profite de toutes les opportunités que Madrid lui offre dans les champs intellectuel, politique et culturel. En 1912, elle fait la connaissance de Susan Huntington qui dirige l'Instituto Internacional de Madrid et s'intéresse également au projet de la Residencia de Señoritas créée en 1915 par María de Maeztu[6].
Mariage et carrière dans l'Espagne d'avant-guerre
En 1913, Camprubí rompt avec son prétendant nord-américain Henry Shattuck. La même année, elle rencontre Juan Ramón Jiménez à Madrid, à l'occasion d'une conférence de Manuel Bartolomé Cossío, fondateur de l'Institution libre d'enseignement.
Ils se marient le 2 mars 1916, à l'Église catholique St. Stephen de New York. Ils parcourent les États-Unis: Boston, Philadelphie, Baltimore, Washington… Ils reviennent à Madrid le 1er juillet. En 1918, avec Katherine Bourland, María de Maeztu et Rafaela Ortega y Gasset, Camprubí fonde à Madrid l'association La Enfermera a Domicilio (L'Infirmière à domicile) qui vient en aide aux familles des classes populaires.
Le 15 mars 1924, son père Raimundo Camprubí meurt. Zenobia passera le début de l'été avec Juan Ramón, a la Huerta de San Vicente, invités par Federico García Lorca et sa famille.
En 1926 se fonde à Madrid le Lyceum Club Feminino, une des premières associations féministes espagnoles. Camprubí en est la secrétaire tandis que María de Maeztu en prend la présidence.
Durant l'été 1926, le couple Camprubí-Jiménez voyage dans le nord-ouest de la péninsule: Soria, Logroño, Pampelune, Saint-Sébastien, Bilbao, Santander, les Asturies, Saint-Jacques-de-Compostelle, Vigo et León.
En 1928, elle décore le premier Parador, l'hôtel Parador Nacional Sierra de Gredos. Sa mère, Isabel Aymar, meurt le 18 août.
En juillet 1929, le couple voyage à Salamanque où ils retrouvent Miguel de Unamuno, Zamora et le grand-frère de Zenobia, José. En août, ils visitent le nord de l'Espagne et le sud de la France : Fontarrabie, Irun, Hendaye, Biarritz, Bayonne, Pau, Tarbes et Lourdes.
En 1931, on lui détecte une tumeur, mais elle décide de ne pas se faire opérer.
La sculptrice Marga Gil Roësset sculpte son buste, mais se faisant, tombe amoureuse de Juan Ramón Jiménez. Elle se suicide le 8 juillet.
En 1935, Camprubí se consacre à la décoration de l'hôtel Paradero de Ifach, à Calp (Alicante)[7].
Exil
Au début de la guerre d'Espagne, Juan Ramón et Zenobia s'occupent des mineurs en danger et accueillent douze enfants de 4 à 8 ans dans un appartement du 69, calle Velázquez[7].
Le 22 août 1936, ils doivent abandonner l'Espagne par la Jonquera. Ils embarquent quatre jours après à Cherbourg sur le paquebot transatlantique ‘Aquitaine’ à New York. Le couple entame un périple durant lequel ils parcourent Cuba, les États-Unis, Buenos Aires et Porto Rico, où Camprubí enseigne[8]. Entre 1937 et 1938, ils s'installent à Cuba, à l'Hôtel Vedado de La Havane. Le couple développe une série d'activités sociales, culturelles et politiques en soutien à la République. Camprubí travaille également bénévolement pour soutenir les femmes emprisonnées[9]. En janvier 1939, le couple se déplace à New York, puis s'installe à Coral Gables, à Miami. À l'arrivée au pouvoir des nationalistes, leur appartement de Madrid est pillé.
En janvier 1940, Juan Ramón enseigne à l'Université de Miami, Camprubí traduit les conférences simultanément en anglais.
En 1942, son frère José Camprubí meurt d'un infarctus.
En 1943, Zenobia et Juan Ramón déménagent à Washington. Camprubí enseigne à l'Université du Maryland au Département d'Histoire et de Culture Européennes.
En 1951, elle subit une opération à Boston pour son cancer. En 1954, le couple s'installe de nouveau à Porto Rico, Juan Ramón ne supportant pas la vie aux États-Unis. Camprubí laisse derrière elle une vie intellectuellement intéressante, mais aussi la possibilité d'avoir un bon traitement au cas où le cancer revenait. À la fin de l'année, elle est de nouveau opérée à Boston[10].
Le cancer réapparaît en 1956. Elle souffre du traitement. Elle meurt le 28 octobre 1956, trois jours après que son époux ait obtenu le Prix Nobel de Littérature.
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Zenobia Camprubí » (voir la liste des auteurs).
- (es) « Su labor traductora », sur Fundación Casa Museo Zenobia Juan Ramón Jiménez
- « Zenobia Camprubí y la Edad de Plata de la cultura española »
- Cortés Ibáñez, Emilia. et Universidad Internacional de Andalucía., Zenobia Camprubí y la Edad de Plata de la cultura española, Universidad Internacional de Andalucía, , 466 p. (ISBN 978-84-7993-207-7, OCLC 728887886, lire en ligne)
- Estrella Cardona Gamio, « Zenobia Camprubí Aymar »
- « Andalucía » [archive]
- « EXPOSITION -FEMMES D’AVANT-GARDE LE CENTENAIRE DE LA RESIDENCIA DE SEÑORITAS [1915-1936] », sur www.residencia.csic.es
- (es) « Su actividad », sur Fundación Casa Museo Zenobia Juan Ramón Jiménez
- « Universidad de Puerto Rico en Río Piedras »
- (es) « Vida - Cronología - Fundación Zenobia - Juan Ramón Jiménez | Casa Museo » [archive], www.fundacion-jrj.es
- (es) « Vida Zenobia Camprubí Aymar », sur Fundación Casa Museo Zenobia Juan Ramón Jiménez
Liens externes
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