Yaşar Büyükanıt

Mehmet Yaşar Büyükanıt est un général turc né le à Istanbul et mort le dans la même ville[1], chef d'état-major des forces armées turques du au [2].

Il a succédé au général Hilmi Özkök et a été remplacé par İlker Başbuğ. Büyükanıt est le 25e chef d'état-major des armées turques.

En , il rappelle le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan à l'ordre sur la question chypriote, s'étonnant de la position d'ouverture du gouvernement et que l'armée n'ait pas été consultée[3].

Le , Büyükanıt tient une conférence de presse et demande au gouvernement d'autoriser une intervention militaire turque en Irak pour lutter contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)[4]. Pour sa part, le premier ministre Erdoğan a demandé, par la voie diplomatique, des mesures au gouvernement irakien, menaçant lui aussi d'une intervention au nom de la lutte anti-terroriste[5]. Lors de cette conférence et en pleine campagne électorale présidentielle turque, Büyükanıt a appelé les candidats présidentiels à être fidèle aux principes laïcs de l'État turc. Ce rappel a été interprété comme dirigé vers le Premier ministre Erdoğan, qui pourrait briguer le poste de président et succéder ainsi à Abdullah Gül[6].

Biographie

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Le général Yaşar Büyükanıt est né le à Istanbul (Turquie). Il entra au lycée militaire d'Erzincan en 1959. Il obtint son diplôme de l'académie militaire turque en 1961 en tant qu'officier d'infanterie. Après avoir obtenu son diplôme de l'école d'infanterie en 1963, il a servi dans différentes unités de l'armée turque en tant que commandant de peloton et de compagnie du commando jusqu'en 1970.

Après avoir obtenu son diplôme du Collège d'état-major de l'armée en 1972, il a été chef des opérations à la 6e division d'infanterie, instructeur au collège d'état-major de l'armée, chef de la division du renseignement, section des forces et des systèmes du renseignement de base à la Supreme. Quartier général des Puissances alliées en Europe, situé à Mons, en Belgique, en tant que section puis chef de branche du quartier général amiral au quartier général de l'état-major turc (TGS), en tant que commandant du lycée militaire de Kuleli et du régiment de la garde présidentielle.

Après avoir obtenu son diplôme du Collège de défense de l'OTAN, il a été promu au grade de brigadier général en 1988. Il a été commandant de la 2e brigade blindée puis chef du département du renseignement au quartier général AFSOUTH à Naples, en Italie.

Promu au grade de général de division en 1992, le général Büyükanıt est secrétaire général de l'état-major turc puis surintendant de l'Académie de l'armée turque. Il a été promu au rang de lieutenant général en 1996 et a été commandant du 7e corps d'armée jusqu'en 1998, après quoi il est devenu chef des opérations du TGS.

En 2000, il a été promu au rang de général et a exercé les fonctions de chef adjoint du TGS jusqu'en 2003. Il a ensuite été commandant de la Première armée. Le général Büyükanıt a été nommé commandant de l'armée turque en 2004. Il a assumé le commandement des forces armées turques le .

Le général Yaşar Büyükanıt était marié à Filiz Büyükanıt, avec qui il avait une fille, Bengü.

L'affaire de la librairie Umut (2005)

Le , une grenade explose dans la librairie Umut, située au centre de la petite ville de Shemdinli. L'attentat fait un mort et une dizaine de blessés. Quelques minutes après l'attentat, la foule rattrape trois hommes qui tentent de fuir en voiture. La police locale, accourue pour les sauver d'un lynchage, découvre alors dans leur voiture, qui arbore des plaques d'immatriculation officielles, des armes, des explosifs, une carte localisant la librairie, une liste d'opposants et leurs papiers d'identité. Au cours de l'enquête, le procureur chargé de l'affaire, Ferhat Sarikaya, établit que, parmi les trois hommes arrêtés par la foule, l'un est un sous-officier de la gendarmerie et un autre est un repenti du PKK devenu membre d'une unité de contre-guérilla. Il apparaît qu'ils appartiennent tous les trois au JITEM, un service spécial de la gendarmerie[7],[8].

L'affaire suscite l'indignation générale dans toutes les régions kurdes. Une manifestation à Yüksekova, à quelques kilomètres de Semdinli, tourne au drame : quatre personnes tombent sous les balles de la police. Leurs funérailles, qui se déroulent sous haute surveillance militaire, rassemblent plus de 40 000 participants. Une délégation d'enquête parlementaire est dépêchée sur les lieux[7].

Le gouvernement du premier ministre Recep Tayyip Erdogan promet de faire toute la lumière sur l'affaire. C'est alors qu'intervient Yasar Büyükanit, qui déclare à la presse qu'il connaît deux des trois accusés et qu'ils sont des « bons garçons ». Le nom du général va ensuite apparaître dans l'acte d'accusation, qui mentionne qu'il aurait créé dans le sud-est du pays une « organisation clandestine criminelle » chargée des « coups tordus ». La presse kémaliste, à l'époque hostile à l'AKP au pouvoir, accuse le gouvernement d'avoir poussé le procureur chargé du dossier à incriminer le général. L'armée réagit de manière officielle, en refusant la comparution du général devant un tribunal civil et accusant le procureur d'avoir outrepassé ses compétences. Le gouvernement fait alors marche arrière. Le procureur Ferhat Sarikaya est démis de ses fonctions. Le procès s'ouvre en , avec un nouveau procureur. Le juge ne lit qu'un dixième de l'acte d'accusation, omettant toutes les pages où des noms de militaires sont cités[7]. Les deux principaux accusés sont d'abord condamnés à trente-neuf ans de prison, mais ils sont blanchis quelques mois plus tard par un tribunal militaire[9].

Références

  1. (en) , sur dailysabah.com, 21 novembre 2019
  2. Le mandat est d'habitude de 4 ans, mais Büyükanıt étant atteint par la limite d'âge son mandat a duré 2 ans.
  3. « Cette ouverture signifie selon nous qu'il y a un éloignement de la position officielle de l'État », Yaşar Büyükanit s’oppose à l’initiative d’Ankara pour Chypre, Nouvelles d'Arménie, 9 décembre 2006.
  4. L'armée turque envisage une offensive contre les rebelles kurdes retranchés en Irak, EuroNews, 13 avril 2007.
  5. La Turquie exige de l'Irak de contrer les séparatistes kurdes, RIA Novosti, 12 avril 2007.
  6. Laure Marchand, « L'armée turque rappelle Erdogan à l'ordre laïc », sur lefigaro.fr, .
  7. Sophie Shihab, « Le procès tronqué de militaires turcs accusés d'un attentat antikurde », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  8. Delphine Nerbollier, « Un réseau parallèle de l'Etat turc serait lié à un attentat », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. Joséphine Dedet, « Bataille judiciaire – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )

Liens externes

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