Wolschwiller

Wolschwiller est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Wolschwiller

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Altkirch
Intercommunalité Communauté de communes Sundgau
Maire
Mandat
Sylvain Gabriel
2020-2026
Code postal 68480
Code commune 68380
Démographie
Population
municipale
445 hab. (2018 )
Densité 44 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 27′ 42″ nord, 7° 24′ 31″ est
Altitude Min. 400 m
Max. 831 m
Superficie 10,14 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Bale - Saint-Louis (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Altkirch
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Wolschwiller
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Wolschwiller
Géolocalisation sur la carte : France
Wolschwiller
Géolocalisation sur la carte : France
Wolschwiller

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    Géographie

    Communes limitrophes de Wolschwiller
    Oltingue Biederthal
    Lutter Burg im Leimental
    ( Suisse)
    Kiffis Kleinlützel
    ( Suisse)

    Topographie

    Wolschwiller se situe à 440 m d’altitude au pied de la chaîne du Raemel, dans le bassin d’Oltingue qui s’intercale entre le pli de Ferrette et celui du Landskron. Wolschwiller est, avec Oberlarg, l’un des foyers de formation des orages du Jura alsacien, d’où la violence des grêles. En , il ne fallut que 20 minutes pour faire disparaître les prés et les champs sous une épaisse couche de grêlons. De même en , la presse titre « nuit épouvantable à Wolschwiller » à la suite d'un orage. Le , la commune de Wolschwiller et ses alentours étaient recouverts par une épaisse couche de neige d’une bonne soixantaine de centimètres qui mit plusieurs jours à disparaître.

    Urbanisme

    Typologie

    Wolschwiller est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bale - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (53 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52 %), zones agricoles hétérogènes (22,2 %), terres arables (21,5 %), zones urbanisées (4,3 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Découvertes archéologiques

    En 1965, le géologue Fischer signale les traces d’un refuge celtique et de nombreux objets romains à proximité du « Rudlist ».

    Noms anciens, origine du nom et église paroissiale

    Voici quelques anciens noms de Wolschwiller : Wolfeswile en 1231; Wolswile en 1250 ; Wolfveswilr en 1302 ; Wolswilr en 1316 ; Wolfswilr en 1441. Le nom, de par son suffixe wilr (villae) pourrait être d’origine gallo-romaine. Wolschwiller serait donc dans un sens ancien le « village des loups » (traduction due à son préfixe wolf).

    La paroisse de Wolschwiller, fort ancienne, était placée sous le vocable de Saint Euloge en 1509 puis, depuis 1617, sous celui de Saint Maurice. L’église actuelle, construite en 1782, conserve encore une base de clocher roman.

    Histoire administrative et politique

    Wolschwiller, chef-lieu d’une mairie de la seigneurie autrichienne de Ferrette, comprenant Lutter, Raedersdorf, Ligsdorf, Kiffis, Sondersdorf, se situait à la limite des zones d’influence du comte de Ferrette et de l’évêque de Bâle et était, ainsi, l’objet de litige entre les deux. Vers 1232, Frédéric II, comte de Ferrette captura, près de Wittersdorf, Henri de Thoune, évêque de Bâle et le fit renoncer par serment, à toute prétention sur certains domaines en litige. La renonciation épiscopale, obtenue par contrainte, fut annulée par le landgrave Albert IV et le comte de Ferrette fut condamné à la peine de l’« Harnescar » (porter du Spalentor jusqu'à la cathédrale de Bâle, un chien sur ses épaules) et à la cession de deux domaines : les cours de Wolschwiller (Wolfeswile) et de Dieperswile. En 1233, la cession des cours de Wolfeswile et de Tuirlistorff (Durlinsdorf) devint effective.

    Les chartes et inventaires de biens (censiers et terriers) établis en différentes occasions attestent que la commune de Wolschwiller était constituée d’une mosaïque de parcelles réparties entre différents établissements religieux :

    • en 1260, échange de terres à Wolschwiller et à Binningen entre le prévôt et le chapitre de la cathédrale de Bâle ;
    • en 1274, le couvent de St-Pierre reçoit à Wolschwiller des biens de Jean d’Oelenberg ;
    • en 1283, les couvents de St-Pierre et d’Oelenberg échangent des terres à Wolschwiller d’une part, dans la région de Galfingue d’autre part ;
    • en 1438, rédaction du règlement de la cour colongère de Wolschwiller (cette propriété, qui relevait du prévôt de Bâle, était probablement celle qui avait été cédée par le comte de Ferrette) ;
    • Rédaction d'inventaires des biens possédés à Wolschwiller par les couvents de Klingenthal (1549), de St-Alban (1662), de St-Léonard (1662 et 1741) et de l’hôpital de Bâle (1558).

    En 1530, les chevaliers Jean et Sigismond de Reinach détiennent des droits à Wolschwiller (3 réseaux d’épeautre et 3 poules par an), droits signalés dans un autre document de 1605.

    En 1555, le roi Ferdinand de Habsbourg inféoda à Simon de Ferrette une cour domaniale située à Wolschwiller, cour qui, en 1620, passera à Jean Adam de Wolschwiller.

    D’après l’urbaire de la seigneurie de Ferrette de 1592, Wolschwiller, qui comptait 48 fermes, était placé sous l’autorité du maire du chapitre de l'évêché de Bâle qui encaisse le cens (redevance en argent payée annuellement au seigneur) et administre en lieu et place du maire de la seigneurie de Ferrette siégeant à Raedersdorf.

    Durant la guerre de Trente Ans, Wolschwiller a été le centre d'un soulèvement des paysans sundgauviens contre les occupants suédois, l’âme du soulèvement fut Christian Bigenwald, juré de Wolschwiller. Lorsque le , le commandant suédois Erlach donna l'ordre aux habitants de la haute vallée de l'Ill d'exécuter différents travaux au château de Ferrette, de nombreux paysans se réunirent à Wolschwiller, dans l’auberge de Georges Bigenwald, frère de Christian, et prirent la décision de se débarrasser des étrangers par la force. Le maire Hans Stehelin exhorta les paysans à la prudence, mais en vain ; le 1er février, ils pénètrent dans Ferrette et, le lendemain, pillent le château. Cette révolte fut noyée dans le sang à Blotzheim. Les Suédois cherchèrent à s'emparer de Hans Stehelin, accusé d'avoir assassiné le commandant Erlach à Ferrette. Hans Stehelin se réfugia à Laufon. En 1636, les habitants de Wolschwiller se réfugièrent en Suisse.

    D'après le règlement des usages forestiers de 1688, les habitants de Wolschwiller désirant construire ont droit aux sapins à volonté mais seulement à quatre chênes ; ceux-ci étant rares.

    Pendant la Révolution française :

    • la première condamnation à mort prononcée en haute Alsace atteint Jacques Bigenwald (ancien maire) et Sébastien Dietlin (maître d’école). Arrêtés pour avoir assisté à une messe célébrée par le prêtre réfractaire Jean Baptiste Enderlin le dans la grange du presbytère, ils comparaissent devant le tribunal révolutionnaire et furent guillotinés à Colmar le jour même. Le curé Jean Baptiste Enderlin put s’enfuir et mourut à Metzerlen en 1795. Son neveu Joseph Enderlin, également prêtre réfractaire, continua à exercer clandestinement son ministère dans la région et vécut caché dans une grotte près du « Rudlistfelsen » ;
    • un révolutionnaire a arraché dans l'église la grande croix qui se situait dans l'arc à l'entrée du Chœur. La croix tomba et ne s’abîma pas, mais le révolutionnaire lui mourut quelques jours plus tard à l'hôpital militaire de Luppach.

    Les travaux d'adduction d'eau furent achevés en 1880.

    Durant la Guerre 1914-1918, la population de Wolschwiller n'est pas évacuée. La frontière franco-suisse (à l'époque germano-suisse), qui longe la crête de la forêt communale (chemin du Raemel) au sud du village, est fermée et placée sous la surveillance d’un détachement militaire allemand.

    En , la population de Wolschwiller est évacuée dans les Landes, à Mimizan, Pontenx-les-Forges et Saint-Maurice-sur-Adour. Le retour s'amorce dès le mois d’. 23 habitants ont été déportés par les autorités du IIIe Reich, à la suite du départ de jeunes du village qui ne voulaient pas se faire incorporer de force dans les armées allemandes.

    Héraldique

    Les armes de Wolschwiller se blasonnent ainsi :
    « D'or au sapin de sinople posé sur une terrasse de sable. »[8]

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1977 mars 1983 Gérard Huwyler    
    mars 1983 2020 André Linder    
    2020 En cours Sylvain Gabriel    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[10].

    En 2018, la commune comptait 445 habitants[Note 3], en diminution de 3,68 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +0,82 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    465452553562579597600660625
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    518534572564563570537460389
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    387398403374388433440440395
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    401387397388430430465470475
    2013 2018 - - - - - - -
    462445-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • L'église Saint-Maurice se situe sur les hauteurs de Wolschwiller et a été restaurée en 2001.
    • La chapelle Saint-Jean de Népomucène se situe le long d'un petit chemin forestier en direction de Burg (Suisse).
    • Le monument aux morts rend hommage aux Wolschwillérois morts durant les deux conflits mondiaux (1914-1918 et 1939-1945).
    L'église, côté ouest.
    L'église, côté sud.

    Personnalités liées à la commune

    Kevin Stehle Champion de Motocross

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bâle - Saint-Louis (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. commune de Wolschwiller
    9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Liens externes

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