Wilhelm Groener

Wilhelm Groener est un militaire et homme d'État allemand, né le à Ludwigsbourg (Royaume de Wurtemberg) et mort le à Potsdam (Allemagne).

Wilhelm Groener
Fonctions
Ministre du Reich à l'Intérieur

(7 mois et 21 jours)
Chancelier Heinrich Brüning
Gouvernement Brüning II
Prédécesseur Joseph Wirth
Successeur Wilhelm von Gayl
Ministre de la Défense

(4 ans, 4 mois et 2 jours)
Chancelier Wilhelm Marx
Hermann Müller
Heinrich Brüning
Gouvernement Marx IV
Müller II
Brüning I et II
Prédécesseur Otto Geßler
Successeur Kurt von Schleicher
Ministre des Transports

(3 ans, 1 mois et 18 jours)
Chancelier Constantin Fehrenbach
Joseph Wirth
Wilhelm Cuno
Gouvernement Fehrenbach
Wirth I et II
Cuno
Prédécesseur Gustav Bauer
Successeur Rudolf Oeser
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ludwigsbourg (Royaume de Wurtemberg)
Date de décès
Lieu de décès Potsdam (Allemagne)
Nationalité Allemand
Parti politique Indépendant
Profession Militaire

Il est ministre des Transports de 1920 à 1923, ministre de la Défense de 1928 à 1932 puis ministre de l'Intérieur de 1931 à 1932.

Première carrière

Wilhelm est le fils d'un officier payeur du 25e régiment de dragons (de) Karl Eduard Groener (mort en 1893) et son épouse Auguste, née Boleg[1]. Après avoir obtenu son diplôme du lycée, Groener devient Fahnenjunker le dans le 121e régiment d'infanterie (de) l'armée wurtembergeoise. Le , il est promu lieutenant. Du au , Groener est l'adjudant du bataillon. Il est ensuite affecté à l'Académie de guerre de Berlin jusqu'au . Il retourne ensuite servir dans son régiment régulier, est commissionné au Grand État-Major général le , et y devient capitaine le . À ce titre, Groener est commandant de compagnie dans le 98e régiment d'infanterie messin pendant deux ans à partir du , puis il est muté au Grand État-major général à partir du . Après avoir été promu major le , il est affecté à l'état-major général du 7e corps d'armée (de) le , et le , il est nommé premier officier d'état-major général à l'état-major général du 13e corps d'armée (de). Il occupe ce poste pendant les deux années suivantes, et le , il reçoit le commandement du 3e bataillon du 125e régiment d'infanterie (de) Avec effet au , il est à nouveau transféré au Grand État-major général, où il est nommé chef du département des chemins de fer un an plus tard, et entre-temps, il est promu lieutenant-colonel le .

En , Groener devint chargé de l'effort de guerre au ministère de la Guerre de Prusse. En , il prit la tête de l'état-major d'un groupe d'armées en Ukraine et après le départ de Ludendorff le 29 octobre 1918, il le remplaça comme quartier-maitre général de l'OHL.

La pression des Alliés se renforce et la situation militaire, politique et sociale devient si critique que la révolution menace. Le maréchal Hindenburg, accompagné par Groener incite l'empereur Guillaume II à abdiquer, dans la mesure où le souverain a perdu la confiance de l'armée et qu'il n'a plus aucun soutien en Allemagne. L'empereur se résigne et abdique tandis que son fils et héritier renonce à ses droits au trône laissant la couronne à son fils âgé de 12 ans. La participation efficace du général Groener à l'effort de guerre allemand lors de la Première Guerre mondiale avec des qualités d'organisateur lui permit d'obtenir le grade de général et d'accéder au poste de chef d'état-major général.

République de Weimar

Lorsque les spartakistes créèrent une république des soviets à Berlin et que Friedrich Ebert fut nommé chancelier, il entra en contact avec le nouveau chancelier qu'il avait connu lors de son passage au ministère de la Guerre de Prusse ; la république de Weimar étant proclamée, ils conclurent le pacte Ebert-Groener qui resta secret de nombreuses années. Ce pacte engage l'armée, dont il est le numéro deux, dans le soutien de la jeune république, ce qui lui vaudra le ressentiment d'une partie du corps des officiers qui soutenait la monarchie.

En mai et , il doit affronter à nouveau l'avis de nombreux officiers pour faire admettre la nécessité de signer le traité de Versailles[2], en s'opposant en particulier aux velléités de résistance dans les provinces de l'Est, que soutenait le ministre prussien de la Guerre, Walther Reinhardt[3].

En , pour protester contre le licenciement d'une grande partie de l'armée, il se retire et dirige le ministère des Transports de 1920 à 1923.

Il succède à Otto Geßler comme ministre de la Défense, poste qu'il occupe de 1928 à 1930. Il cumula son poste avec celui de ministre de l'Intérieur à partir de 1931. Il mit en place une politique hostile aux SA ; lorsqu'il soutint cette opinion au Reichstag, il fut pris à partie par Hermann Göring : tentant de se justifier en prenant la parole en personne, il fut malmené par les élus nazis et sa santé défaillante (il souffrait de diabète et avait 65 ans) ne lui permit pas de faire efficacement front. Affaibli physiquement et politiquement, il se réfugia chez Kurt von Schleicher qui lui conseilla de démissionner. Il en appela alors au président Hindenburg qui lui dit qu'il ne pouvait intervenir. Ce désaveu, l'humiliation et sa santé firent qu'il ne réapparut pas sur la scène politique après sa démission le .

Vie privée

Groener et son épouse en 1917.

Marié deux fois, il eut avec Hélène Geyer (1864-1926) deux filles, Dorothée Groener-Geyer et Ruth Naeher-Glück.

Notes et références

  1. Dorothea Groener-Geyer: General Groener. Soldat und Staatsmann. Societäts-Verlag, Frankfurt am Main 1955, S. 19.
  2. (de) Gerhard Wilhelm Rakenius, Wilhelm Groener als Erster Generalquartiermeister, Die Politik der Obersten Heeresleitung 1918/19, Boppard am Rhein, Harald Boldt Verlag, , 270 p. (ISBN 978-3-7646-1685-4), p. 218-225.
  3. Pierre-Yves Hénin, « Juin 1919, l'Allemagne face au Traité de Versailles : la tentation de la résistance », sur sam40.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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