Wallonie Région d'Europe

Wallonie Région d'Europe est un mouvement wallon créé par José Happart le sous le patronage de personnalités de sensibilités idéologiques diverses comme Léopold Genicot, Fernand Massart, Yves de Wasseige, François Perin, Germain Capelleman, Jacques Yerna, Robert Moreau, Roger Mounège ou Jean Van Crombrugge.

Le mouvement tint un Congrès important le à l'Hôtel de Ville de Charleroi en présence de 1500 membres ou sympathisants. Une motion y fut votée réclamant une maîtrise complète sur l'ensemble des décisions qui constituent une politique économique cohérente, répondant à la nécessité d'une reconversion économique et industrielle[1]. Ce Congrès précéda de peu ce que les militants wallons perçurent comme un lâchage des Fourons (les six villages réunis en 1963 au Limbourg qui avaient fusionné en une seule commune dont José Happart fut le bourgmestre), par le président du Parti socialiste Guy Spitaels au moment où celui-ci conclut l'accord en vue de former le dernier gouvernement de Wilfried Martens en avril-. La manifestation traditionnelle du 1er mai à Liège, en particulier fut particulièrement troublée par des milliers de contre-manifestants, harangués par des orateurs parlant de 1er mai fasciste (Philippe Moureaux), ce à quoi Jean-Maurice Dehousse, répliqua qu'il s'agissait en réalité d'un 1er mai polonais.

En fait, l'accord gouvernemental d'avril- privait définitivement José Happart de la possibilité de devenir bourgmestre de Fourons, fonction à partir de laquelle, par son attitude ferme face aux manifestants venus de Flandre, il avait acquis une réelle popularité au point d'être élu comme député européen en 1984, 1989 et 1994 avec des records jamais atteints alors en Wallonie en voix de préférence (respectivement, 234.996, 308.117 et 265.376).

Le mouvement tint d'importants Congrès notamment en à Liège où José Happart s'opposa vivement à François Perin (présent à la tribune et refusant la réélection de José Happart comme président du mouvement) sur la question du Réunionisme ou également en à Ottignies où fut votée une motion demandant la suppression de la Communauté française de Belgique.

La doctrine du mouvement qui entra progressivement en léthargie au milieu des années 1990, quand elle était formulée par son président et fondateur José Happart, était celle d'une doctrine régionaliste radicale préconisant la disparition complète des Nations dans une Europe qui ne devrait plus être qu'une fédération de régions. En fait Wallonie Région d'Europe, mouvement fortement marqué par la personnalité de son président, avait obtenu en partie satisfaction notamment avec l'accroissement du pouvoir dévolu aux Régions à la suite du congrès d'Ans des socialistes wallons le , dont les résolutions vont entraîner les réformes de l'État votées par le Parlement en 1993 avec l'accroissement du pouvoir des Régions, amplifié encore en 1999 et 2000. Mais aussi le transfert de certaines compétences de la Communauté française de Belgique à la Région wallonne[2]. Il faut dire que, au lendemain du Congrès socialiste d'Ans en 1991, certaines personnalités libérales comme Daniel Ducarme, bourgmestre de Thuin et ancien ministre du Gouvernement wallon, avait tenu des propos favorables tant à Wallonie Région d'Europe qu'aux socialistes encore dirigés à l'époque par Guy Spitaels.

Notes

  1. Philippe Destatte, L'identité wallonne, Institut Jules Destrée, Namur 1997, p. 371
  2. André Lagasse dans les nouvelles institutions de la Belgique et de l'Europe, Erasme, Namur, p. 2003 les énumère ainsi: infrastructures sportives, tourisme, formation professionnelle, transport scolaire, patrimoine immobilier de l'enseignement public autre que l'enseignement supérieur, la santé sauf la politique de l'enfance et les hôpitaux universitaires, la politique familiale, l'aide sociale, l'accueil des immigrés, la politique des handicapés, le troisième âge, soit 10 % du budget communautaire il est vrai massivement constitué par le budget de l'enseignement (à 90 %)
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