Vukovar
Vukovar est une ville et une municipalité située à la confluence du Danube et de la Vuka en Croatie. Elle est le chef-lieu du Comitat de Vukovar-Syrmie. Au recensement de 2001, la municipalité comptait 31 670 habitants, dont 57,46 % de Croates et 32,88 % de Serbes[1] et la ville seule comptait 30 126 habitants[2].
Vukovar | |
Héraldique |
Drapeau |
Rue principale de Vukovar | |
Administration | |
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Pays | Croatie |
Comitat | Vukovar-Syrmie |
Maire | Željko Sabo (SDP) |
Code postal | 32000 |
Indicatif téléphonique international | +(385) |
Indicatif téléphonique local | (0) 32 |
Démographie | |
Population | 30 126 hab. (2001) |
Population municipalité | 31 670 hab. (2001) |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 21′ nord, 19° 00′ est |
Altitude | 108 m |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.vukovar.hr |
Elle est située à 20 kilomètres à l'est de Vinkovci et à 36 kilomètres au sud-est d'Osijek.
Histoire
La présence humaine dans la région de Vukovar est l’une des plus anciennes connue dans la plaine de Pannonie. Le symbole de la ville est d’ailleurs une colombe provenant d’un vase en céramique de l’âge du bronze (2000 av. J.-C.), découvert à Vučedol. Suite à l’arrivée des Croates au VIIe siècle, la ville se développe à partir de la forteresse médiévale de Vukovo. Elle obtient ses premiers privilèges en 1231 et deviendra, après l’occupation turque, la propriété des comtes d’Eltz au début du XVIIe siècle. Ce sont ces mêmes comtes qui lui donneront son cachet baroque.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, en 1941 la communauté juive de la ville est assassinée et la synagogue de Vukovar est détruite.
Durant la guerre en ex-Yougoslavie, la ville est très fortement touchée par le siège de l'armée serbe qui dure trois mois, détruisant la majorité des bâtiments de la ville. Plus de 460 personnes sont raflées à l'hôpital de la ville et sont exécutées, après la chute de la ville aux mains des Serbes le 18 novembre 1991[3].
Le siège de Vukovar a symbolisé le « suicide d'une nation », la Yougoslavie. Avant la guerre, c'était une ville pluriculturelle où vivaient Croates, Serbes, mais aussi Hongrois, Ruthènes, Allemands, sans oublier ceux qui se déclaraient « Yougoslaves » ou refusaient de décliner une identité nationale particulière.
En novembre 2010, le président de la République de Serbie Boris Tadić se rend à Vukovar et présente les excuses de la Serbie pour les violences commises. Il déclare « Exprimant mes regrets, je souhaite créer pour la Serbie et la Croatie la possibilité de tourner une nouvelle page de l'histoire pour que nos enfants ne portent pas ce fardeau du passé. » Le président de la République de Croatie Ivo Josipović affirme souhaiter « que cet événement soit un encouragement pour élucider le destin des personnes portées disparues »[3].
En 2011, la reconstruction de la ville est presque achevée. Le port accueille à nouveau des bateaux de croisière. Les touristes visitent le centre, photographiant les dernières traces visibles de la guerre, des pans de murs encore criblés d'impacts de balles. Le ferry qui reliait les rives du Danube ne fonctionne plus depuis 1991. Il n'a été remis en service qu'une fois, en novembre 2010, quand le président serbe Boris Tadic est venu présenter les excuses officielles de son pays pour les crimes commis voici vingt ans.
Vukovar au cinéma
Le film Harrison's Flowers d'Élie Chouraqui met en scène des photographes et une femme à la recherche de son mari, censé se trouver dans un hôpital de Vukovar alors que fait rage la guerre en ex-Yougoslavie.
Localités
La municipalité de Vukovar compte 4 localités :
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Anecdote
C'est au sujet de Vukovar que l'architecte serbe Bogdan Bogdanović, ancien maire de Belgrade, a créé le néologisme d'« urbicide ». Ce meurtre d'une ville qui ne consiste pas seulement à tuer les habitants, mais surtout à détruire l'esprit d'une cité.
Personnalités
- Milan Gajić, footballeur.
Jumelages
La ville de Vukovar est jumelée avec[4]
- Dubrovnik (Croatie) depuis 1993
- Podstrana (Croatie) depuis 1995
- Sinj (Croatie) depuis 2001
- Šibenik (Croatie) depuis 2011
- Trogir (Croatie) depuis 2011
- Bač (Serbie) depuis 2011
- Bački Petrovac (Serbie) depuis 2011
- Mostar (Bosnie-Herzégovine) depuis 2012
- Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) depuis 2012
- Dugopolje (Croatie) depuis 2014
- Škabrnja (Croatie) depuis 2015
- Makarska (Croatie) depuis 2015
- Knin (Croatie) depuis 2015
- Zagreb (Croatie) depuis 2016
- Varaždin (Croatie) depuis 2017
- Odžak (Bosnie-Herzégovine) depuis 2018
- Imotski (Croatie) depuis 2018
- Karlovac (Croatie) depuis 2018
- Split (Croatie) depuis 2019
Notes et références
- (en) Recensement de 2001 : « Population by ethnicity, by towns/municipalities, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le )
- (en) « Population by sex and age by settlements, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le )
- « Massacre de Vukovar : la Serbie présente ses excuses », Le Figaro, 4 novembre 2011.
- Gradovi i općine prijatelji Grada Vukovara