Vladimir Voïnovitch

Vladimir Nikolaïevitch Voïnovitch, né le à Stalinabad (appelé désormais Douchanbé) au Tadjikistan soviétique et mort à Moscou (Russie) le [1], est un écrivain russe et un ancien dissident soviétique.

Biographie

En 1961, la revue Novy Mir publie sa première nouvelle C'est ici que nous vivons[2].

Il se fait connaitre pour ses œuvres de fiction satirique, notamment Les Aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine, qui circulent grâce au samizdat et parviennent à l'Ouest. Publié la première fois en Occident en 1975 par YMCA-Press (la maison d'éditions de la dissidence), il est ensuite réédité aux Éditions du Seuil[2].

Il s'inscrit dans la tradition russe allant de Nicolas Gogol à Mikhaïl Zochtchenko[3].

Son livre décrit les déboires d'un homme balourd, envoyé monter la garde d'un avion en panne dans un coin reculé de l'URSS. Il commet l'impensable en critiquant l'armée et en ébranlant le mythe de la « Grande Guerre patriotique »[4]

Dans Moscou 2042, un livre de fiction publié en 1987, il anticipe une Russie dirigée par un officier du KGB, germanophone et ancien résident en Allemagne de l'Est[5] ?

Il va être victime de la répression du régime soviétique du fait de son activité de défense des droits de l'homme. Dès le début des années soixante, il est convoqué par le KGB car ses poèmes sont trop tristes. Mais ses ennuis commencent réellement quand en 1966, il se lie avec d'autres dissidents. C'est lui qui, avec Andreï Sakharov, réussit à faire passer en Occident le manuscrit de "Vie et destin", le roman de Vassili Grossman terminé en 1960[6].

En 1974, il est congédié de l'Union des écrivains soviétiques pour avoir pris la défense d'Alexandre Soljenitsyne alors que ce dernier est expulsé d’Union soviétique et déchu de sa citoyenneté. Il est certain d'avoir été victime d'une tentative d'empoisonnement en 1975. Il est en 1981 privé de sa citoyenneté soviétique (qu'il récupère en 1991 sur décret de Mikhaïl Gorbatchev) et est contraint d'émigrer en Allemagne. Il retourne à Moscou en 1993, où il continue à écrire[7].

Il était encore très critique sur le pouvoir russe actuel[2].

En 2003, il signe une lettre ouverte dénonçant la guerre en Tchétchénie. "Son dernier roman, Малиновый пеликан (Le Pélican frambroise, pas encore traduit en français) date de 2016. C'est une satire de la Russie moderne qui fait allusion à l'annexion de la Crimée[8].

Trois de ces romans ont été publiés en français :

Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine, traduit par Alain Préchac et Stefan Radov (Seuil - 1977)[9]

Mon pays bien-aimé, traduit par Paul Kalinine et Jean-Claude Lanne ; préface de Paul Kalinine (Stock, 1978)[9]

La chapka, traduit du russe par Agathe Moitessier (Rivages, 1992)[9]

Œuvres [10]

Liste non exhaustive
  • Мы здесь живём (C'est ici que nous vivons - nouvelle non traduite en français), Новый мир (Novy Mir) no 1, 1961
  • Хочу быть честным, (Je veux être honnête - nouvelle non traduite en français), Новый мир (Novy Mir) no 2, 1963
  • Два товарища (Deux camarades - nouvelle non traduite en français), Новый мир, (Novy Mir) no 1, 1967
  • Жизнь и необычайные приключения солдата Ивана Чонкина , Les Aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine, 1967 (publié en Allemagne dans la revue Грани (Франкфурт-на-Майне), 1969, no 72 et en France, à Paris, par YMCA Press, en 1975)
  • Иванькиада, или Рассказ о вселении писателя Войновича в новую квартиру, L'Ivankiade ou Comment l'auteur emménagea dans son nouvel appartement, Ardis Publishing, Ann Arbor, 1976
  • Mon pays bien-aimé, 1978
  • Претендент на престол, Le Prétendant au trône ou Nouvelles aventures du soldat Ivan Tchonkine, YMCA press, Paris, 1979
  • L'Antisoviétique Union soviétique, Ardis Publishing, Ann Arbor, 1985
  • Moscou 2042, Ardis Publishing, Ann Arbor, 1986 (publié en URSS aux éditions du Progrès - Прогресс, 1990)
  • La Chapka, éditions Rivages, Paris, 1992 (En russe, Шапка, 1987)
  • Перемещённое лицо, Les Aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine, tome III, 2007

Adaptations cinématographiques

Notes et références

  1. « L'écrivain russe et ex-dissident Vladimir Voïnovitch est mort. », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  2. « L’écrivain et ex-dissident russe Vladimir Voïnovitch est mort », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. Jean Bonamour, Le Roman russe, Paris, Presses Universitaires de France, , p. Chapitre VIII
  4. Marie Jégo, « Vladimir Voïnovitch, l'écrivain visionnaire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  5. Marie Jégo, « Vladimir Voinovitch, l'écrivain visionnaire », Le Monde,
  6. « Le manuscrit sauvé du KGB, “Vie et destin” de Vassili Grossman », Fondation pour la Mémoire de la Shoah, (lire en ligne, consulté le )
  7. Cécile Vaissié, Pour votre liberté et pour la nôtre. Le combat des dissidents de Russie, Paris, Robert Laffont,
  8. Nicolas Gary, « Éternel dissident, Vladimir Voïnovitch critique de l'URSS à la Russie », ActuaLitté, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Vladimir Nikolaevič Vojnovič - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  10. Bibliographie de la page en russe sur Vladimir Voinovitch (avec traduction)

Liens externes

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