Vive la crise ! (émission de télévision)

Vive la crise ! est une émission française de vulgarisation économique diffusée le sur Antenne 2, conçue par le journaliste et producteur Jean-Claude Guillebaud et présentée par l'acteur Yves Montand[1],[2],[3],[4].

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Vive la crise !
Genre Émission télévisée
Création Pascale Breugnot
Présentation Yves Montand
Pays France
Diffusion
Diffusion Antenne 2
Date de première diffusion 22 février 1984
Public conseillé Tout public

Le but de l'émission était de montrer les bonnes astuces pour économiser de l'argent alors que le gouvernement socialiste avait décrété, à la suite de la crise économique, le tournant de la rigueur.

Déroulement

Christine Ockrent, alors présentatrice du journal télévisé, annonce la crise et des changements choisis par le gouvernement lors d'un conseil des ministres exceptionnels, ce sera un choc pour la population[1]. Elle énumère alors une liste de mesures que Max Gallo aurait annoncées, à commencer par la sécurité sociale (réduction du nombre de médicaments remboursés, augmentation de 300 % du forfait hospitalier à la charge des malades, suppression des allocations familiales pour les foyers touchant plus de 8000 Francs par mois). Les retraites seraient versées par la sécurité sociale, leur montant serait réduit de 20 à 70 % selon les catégories. L’indemnisation des chômeurs serait réduite de 20 %. Elle ajoutait que d'autres mesures devaient être annoncées le lendemain[5].

Après cette annonce, Yves Montand apparaît, ajoutant qu'il faut se rassurer, que cela n'est pas vrai[5], il rebondit alors sur le côté plausible des fausses mesures annoncées et dénonce l'égoïsme des Français, vivant au-delà de ce qu'il disent, dépendant trop de l’État et devant consentir aux efforts de celui-ci[1]. Michel Albert, ancien commissaire au Plan et spécialiste des questions économiques européennes, principal invité de l'émission intervient ensuite. Il décrit une Europe « en train de rater la troisième révolution culturelle » (informatique et électronique), la voyant comme « commençant à glisser vers le sous-développement »[1].

Sont évoqués par des « Et si »[1] :

  • Un Mexique qui ferait faillite et annulerait unilatéralement sa dette, les problèmes que cela provoquerait pour les banques européennes et américaines ayant prêté aux pays en voie de développement.
  • Le renvoi des immigrés, qui entraînerait Paris submergé sous les déchets.
  • La fermeture des frontières, qui ferait devenir de la France une « Albanie mélancolique ».
  • Demander à un historien dans le futur, ce qu'a entraîné la crise des années 1980, la faillite du système de protection sociale, l’effondrement du système démocratique, et le retour au Moyen Âge. Question à laquelle Henri Amouroux répond par les sinistres hypothétiques des années 1990, d'une hypothèse de guerre comme après la crise de 1929. Alain Minc, répond que la guerre n'est plus une chose plausible en raison de l'arme thermonucléaire, car il n'y aura pas de proportionnalité des destructions[1].

À la fin de l'émission, Michel Albert, compare la situation de la France à un accouchement, « ce qui est sale et ce qui fait peur »[1].

L'émission se termine par une hypothèse de sortie de crise grâce à la concrétisation des États-unis d'Europe (dirigés par Margaret Thatcher).

Impact sur le public

L'émission fit 20 millions de téléspectateurs. Dès le lendemain, un cahier spécial par Libération fit la transcription de l'émission. Ce qui suscita moult critiques de plusieurs journalistes, car le journal situé à gauche faisait l'éloge de l'austérité et du libéralisme. Yves Montand fut également critiqué, l'acteur-chanteur était jusqu'aux années 1980 un sympathisant communiste.

L'émission Vive la crise ! fut rediffusée le sur la chaine LCP, dans l'émission Rembob'INA[6]. Elle n'avait jusqu'alors jamais été rediffusée sous quelque forme que ce soit, ni VHS, ni DVD et seuls quelques brefs extraits étaient visibles sur Internet.

Elle peut aujourd'hui être visionnée sur YouTube.

Le film peut être également visionné par les chercheurs[réf. nécessaire], à la BNF, sur le site François-Mitterrand de Tolbiac, à l'Inathèque[1].

Polémiques

Jean-Claude Brialy rapporte qu'Yves Montand a gagné 800 000 Francs pour l'émission[7].

Concepteurs, acteurs et intervenants

Annexes

Bibliographie

  • Setni Baro, Positiver la crise avec Yves Montand, Paris, BoD, , 464 p. (ISBN 9782322096862, lire en ligne).

Notes et références

Articles connexes

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