Victor-François de Broglie (1718-1804)
Victor-François, duc de Broglie, né le à Paris, à l'hôtel de Broglie, rue Saint-Dominique, et mort le à Münster, en Allemagne, est un aristocrate et militaire français sous l'Ancien Régime, maréchal général des camps et armées du roi[1]. Il participe ensuite aux combats dans l'armée contre-révolutionnaire du prince de Condé.
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Pour les autres membres de la famille, voir Maison de Broglie.
Victor-François de Broglie Duc de Broglie | ||
Le maréchal Victor-François de Broglie. Huile sur toile anonyme, château de Versailles. | ||
Naissance | Paris (Royaume de France) |
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Décès | Münster (Saint-Empire romain germanique) |
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Origine | Royaume de France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Maréchal de France Feld-maréchal de Russie |
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Années de service | 1734 – 1792 | |
Conflits | Guerre de Succession de Pologne guerre de Succession d'Autriche guerre de Sept Ans Première Coalition |
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Faits d'armes | Bataille de Hastenbeck Bataille de Bergen |
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Autres fonctions | Gouverneur des Trois-Évêchés, puis d'Alsace Gouverneur de Metz et du Pays messin Secrétaire d’État français à la Guerre |
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Famille | Maison de Broglie | |
Famille
Fils aîné de François-Marie de Broglie (1671-1745), il a épousé en premières noces en 1736, Marie Anne du Bois de Villiers, dont il a trois enfants, tous morts en bas âge. En secondes noces, il épouse en 1752 Louise Crozat, qui lui donne douze autres enfants, dont Auguste (1762-1795 ; le prince de Revel, père d'Alphonse-Gabriel-Octave (1785-1865)), Aglaé (1762-1795), Maurice Jean Madeleine (1766-1821), Amédée (1772-1852), et Victor (1756-1794).
Biographie
Après avoir combattu, âgé de quinze ans, en Italie comme capitaine de cavalerie en 1734 aux batailles de Parme et de Guastalla, il commande le régiment d'infanterie de Luxembourg jusqu'en 1736. En 1741, il participe à la campagne de Bohême sous les ordres du maréchal de Saxe et est fait le 1er mars de cette année aide-major général de l'infanterie. Promu brigadier le , puis major général de l'infanterie le , à la suite de deux blessures, il sert dans les armées de Bavière, de Haute-Alsace, et du Rhin, pour être finalement promu maréchal de camp le . À la mort de son père, il lui succède au titre de duc de Broglie, s'étant fait appeler jusque-là comte de Broglie. Il sert ensuite en Flandres et, la paix revenue, il est nommé lieutenant-général le .
Au début de la guerre de Sept Ans, il combat sous les ordres du maréchal d'Estrées à Hastenbeck, pour être ensuite détaché dans l'armée du prince de Soubise, où il a l'infortune d'être battu au désastre de Rossbach, mais, ayant pu garder ses troupes réunies, il peut se retirer à Hanovre. Bien qu'il commande à Hesse et qu'il est à la tête de l'avant garde de Soubise, l'inimitié du maréchal de Belle-Isle l'empêche de recevoir le commandement d'une armée. Bien au contraire, il sert sous les ordres du marquis de Contades en Allemagne où il remporte la victoire de Bergen le . À la suite de la seconde bataille de Minden où Contades est battu, le roi le remplace par Broglie, et il est fait maréchal de France le .
L’empereur François Ier le fait prince du Saint-Empire romain germanique en 1759, titre qui s’est conservé dans la famille, en reconnaissance des services qu'il lui a rendus dans la guerre contre la Prusse. Il est néanmoins disgracié à la suite de la défaite de Vellinghausen le . Durant les années 1770, Broglie est gouverneur des Trois-Évêchés, puis d'Alsace[2]. Il commande les troupes que Louis XVI a rassemblées autour de Versailles au début de la Révolution. Louis XVI le nomme secrétaire d'État à la Guerre le . Il n'y reste que quelques jours. Il émigre lors du rappel de Jacques Necker le et commande l'armée contre-révolutionnaire de Condé en 1792 qui opère en Champagne pendant l'invasion austro-prussienne.
Louis XVI l'avait également fait maréchal général des camps et armées du roi en 1789. Bien que les lettres patentes aient été signées par le roi, Broglie émigra le même jour. Il n'a donc jamais exercé les fonctions de maréchal général et a été rayé de la liste des maréchaux de France en 1792[3].
En 1797 il se rend en Russie, puis à Rīga en 1798, et finalement à Münster où il meurt, ayant refusé de retourner en France. En 1976, sa dépouille est rapatriée en France et, en 2018, inhumée dans le chœur de l'église Saint Martin de Broglie[4].
États de service
- : colonel du régiment de Luxembourg
- : brigadier
- : maréchal de camp
- : lieutenant-général
- : maréchal de France
- : gouverneur de Metz et du Pays messin
- 1789 : maréchal général des camps et armées du roi
- 1797 : feld-maréchal de Russie
Décorations et titres
Notes et références
- Bien que les lettres patentes aient été signées par le roi, Broglie émigra le même jour. Il n'a donc jamais exercé les fonctions de maréchal général et a été rayé de la liste des maréchaux de France en 1792. Fadi El Hage, « Comment la Révolution abolit la dignité de maréchal de France », Annales historiques de la Révolution française, 354 | 2008, 51-75
- La place de Broglie, à Strasbourg, lui rend hommage.
- Fadi El Hage, « Comment la Révolution abolit la dignité de maréchal de France », Annales historiques de la Révolution française, 354 | 2008, 51-75..
- Le maréchal Victor-François de Broglie a été inhumé dans le chœur de l’église de la commune samedi 16 juin 2018, Paris Normandie
Voir aussi
Bibliographie
- J. Balteau, Dictionnaire de biographie française, .
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes..., .
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Victor-François de Broglie » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Étienne Badier, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de la France, l'explication de leurs armes et l'état des grandes terres du royaume ..., Volume 4, Schlesinger frères,, , p. 273.
- Alex Mazas, Histoire de l'ordre royal et Militaire de Saint-Louis depuis son institution, jusqu'en 1830, Tome 2, Firmin Didot frère, Paris, , p. 406.
- Ludovic Lalanne, Dictionnaire historique de la France, Hachette, , p. 390.
Articles connexes
Liens externes
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