Union démocratique pour l'intégration

L'Union démocratique pour l'intégration (en albanais Bashkimi Demokratik për Integrim, en abrégé BDI ; en macédonien Демократска унија за интеграција, Demokratska unija za integracija, en abrégé ДУИ, DUI) est un parti politique macédonien qui représente la minorité albanaise, laquelle constitue 25 % de la population du pays. Il a été fondé en 2002 par Ali Ahmeti, qui est resté à sa tête depuis. Le drapeau et le symbole du parti montrent la première lettre de chaque mot du nom du parti en albanais (BDI), surmonté de sept étoiles.

Pour les articles homonymes, voir BDI.

Union démocratique pour l'intégration
(sq) Bashkimi Demokratik për Integrim
(mk) Демократска унија за интеграција

Logotype officiel.
Présentation
Président Ali Ahmeti
Fondation
Siège Skopje et Tetovo (Macédoine du Nord)
Positionnement Centre gauche[1]
Idéologie Défense des intérêts des Albanais de Macédoine du Nord
Europhilie
Couleurs Bleu et blanc
Site web bdi.mk
Représentation
Députés
15  /  120

Le BDI est un parti qui défend le nationalisme albanais ainsi que les droits des minorités en Macédoine du Nord. Le reste de son programme répond à de multiples orientations idéologiques. Depuis sa création, il s'est peu à peu affirmé comme le principal parti albanais du pays, en étant notamment présent dans les coalitions gouvernementales. Il a ainsi progressivement pris la place du Parti démocratique des Albanais (DPA)[2].

Le BDI a d'abord fourni des ministres dans un gouvernement de gauche, dominé par le SDSM, avant de devenir un partenaire important des gouvernements de droite qui se sont succédé depuis 2006, tous dominés par le VMRO-DPMNE[2].

Il compte dans ses rangs un grand nombre d'anciens combattants de l'UÇK-M, qui a organisé l'insurrection albanaise de 2001 en Macédoine. Son président, Ali Ahmeti, était d'ailleurs le chef de l'UÇK-M. Pour cette raison, une majorité de Macédoniens ont une vision négative du parti et considèrent qu'il forme un moins bon partenaire gouvernemental albanais que le DPA[2].

Histoire

Origines

Le BDI a été fondé en 2002 par Ali Ahmeti, chef de l'UÇK-M, une organisation apparentée à l'UÇK, active pendant la guerre du Kosovo. En 2001, cette organisation nationaliste albanaise a lancé un conflit de plusieurs mois contre les forces macédoniennes, afin que la minorité albanaise obtienne plus de droits. La situation, qui tendait vers la guerre civile, a été apaisée par la médiation internationale et la signature des accords d'Ohrid, qui ont augmenté les droits des minorités du pays. La fondation du BDI représente l'entrée dans la vie politique démocratique des anciens combattants de l'UÇK-M. Le parti défend d'ailleurs activement les droits de ces anciens rebelles, afin notamment qu'ils soient traités de la même façon que les soldats macédoniens qu'ils ont combattus pendant l'insurrection[2].

Parcours politique

Lors des élections législatives du , le BDI a obtenu 11,9 % des voix au niveau national ce qui s'est traduit par 16 sièges sur les 120 de l'Assemblée. Le BDI a reçu le soutien de 70 % des électeurs de la communauté albanaise. Ce score lui permet d'intégrer le nouveau gouvernement de Vlado Bučkovski, formé avec l'Union sociale-démocrate de Macédoine et le Parti libéral de Macédoine.

Lors des élections de 2006, qui ont vu une victoire de la droite, le BDI a formé une coalition électorale avec le Parti pour la prospérité démocratique (PDP), un parti albanais modéré. Malgré le bon score obtenu par cette coalition, le VMRO-DPMNE, nouveau parti majoritaire, a préféré former une coalition avec le DPA. Ce choix a entraîné d'importantes manifestations, mais le DUI a dû rejoindre l'opposition. Lors de nouvelles élections en 2008, le DUI a remporté 18 sièges et a finalement intégré le gouvernement dirigé par le VMRO-DPMNE[2].

Lors de l'élection présidentielle de , le candidat du DUI Agron Buxhaku n'obtient que 6,53 % de voix. Il est devancé par Imer Selmani, de la Nouvelle Démocratie, un autre parti albanais, qui obtient 13,32 % des voix. Le BDI est alors désavoué par les électeurs albanais par son manque d'actions et ses luttes pour le pouvoir en interne et en externe contre le DPA[3].

Notes et références

  1. (en) Marco Pankovski, Aleksandra Jovevska–Gjorgjevikj, Sara Janeska, Martina Ilievska et Simona Mladenovska, The Republic of North Macedonia's 2020 Parliamentary Elections Handbook, Konrad Adenauer Foundation, Institute for Democracy "Societas Civilis" Skopje, (lire en ligne), p. 73
  2. (en) Vera Stojarová et Peter Emerson, Party Politics in the Western Balkans, Routledge, , p. 177.
  3. « Macédoine : des élections calmes et sans surprises », sur Le Courrier des Balkans, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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