Troisième livre de madrigaux (Claudio Monteverdi)

Le troisième livre de madrigaux (titre original en italien, Terzo libro dei Madrigali) est un recueil de quinze madrigaux à cinq voix, dont deux en trois parties, et le dernier en deux parties, composés par Claudio Monteverdi et publiés à Venise en 1592.

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Les madrigaux sont composés sur des textes de poètes célèbres à l’époque, en particulier Giovanni Battista Guarini et Torquato Tasso, dont le compositeur intègre déjà les textes, extraits de la Jérusalem délivrée, de manière dramatique.

Effectif vocal

Les madrigaux sont composés pour cinq voix, à savoir le canto qui correspond à la voix supérieure (souvent tenue dans les interprétations modernes par une soprano), la deuxième voix, l'alto (mezzo-soprano, contralto, ou contre-ténor), ensuite le tenore (ténor), le basso (basse), et le quinto. Cette dernière partie n'équivaut pas à une tessiture précise, mais pouvait être chantée par une deuxième soprano, alto ou ténor selon les madrigaux.

On désignait cette partie dans les traités musicaux du XVIe siècle sous la dénomination de vox vagans, signifiant « voix errante »[1].

Les madrigaux

  1. La giovinetta pianta
  2. O come gran martire (Guarini)
  3. Sovra tenere herbette
  4. O dolce anima mia (Guarini)
  5. Stracciami pur il core (Guarini)
  6. O rossignuol ch'in queste verdi fronde (Pietro Bembo)
  7. Se per estremo ardore (Guarini)
  8. Vattene pur crudel – 1e partie (Torquato Tasso)
    Là tra'l sangu'e le morti2e partie
    Poi ch'ella in sè torno3e partie
  9. O primavera gioventù dell'anno (Guarini)
  10. Ch'io non t'ami cor mio (Guarini)
  11. Occhi un tempo, mia vita (Guarini)
  12. Vivro fra i miei tormenti – 1e partie (Torquato Tasso)
    Ma dove o lasso me2e partie
    Io pur verro là dove siete3e partie
  13. Lumi miei, cari lumi (Guarini)
  14. Rimanti in pace – 1e partie (Grillo)
    Ond'ei di morte la sua faccia impresa disse2e partie

Poétique

Texte originalTraduction française
III.2

O come gran martire,
A celar suo desire,
Quando con pura fede
S'ama chi non se 'l crede.
O soave mio ardore,
O giusto mio desio,
S'ognun ama il suo core,
E voi sete il cor mio,
All'hor non fia ch'io v'ami,
Quando sarà che viver più non brami.

III.2

Oh ! comme est grande la souffrance,
De tenir caché son désir,
Quand, de la meilleure foi,
On aime qui ne le croit.
Oh ! comme est douce mon ardeur,
Oh ! sincère mon désir,
Si chacun aime son cœur,
Et que vous êtes mon cœur,
L'heure où je ne vous aimerais plus
sera celle où je ne voudrai plus vivre.

Texte originalTraduction française
III.11

Occhi un tempo mia vita
Occhi di questo cor, fido sostegno,
Voi mi negate, ahimè, l'usata aita.
Tempo è ben di morire :
A che più tardo ?
A che torcete il guardo ?
Forse per non mirar come v'doro ?
Mirate almen ch'io moro !

III.11

Yeux, un temps ma vie,
Yeux, soutien fidèle de ce cœur,
Vous me refusez, hélas, le secours ancien.
Le temps est bien celui de mourir :
Pourquoi tarder ?
Pourquoi détournez-vous le regard ?
Peut-être pour ne pas voir combien je vous adore ?
Voyez cependant comme je meurs !

Notes et références

Partition

  • Madrigali a cinque voci. Libro terzo, Venise 1592, imprimé par Riccardo Amadino.
  • Madrigali a cinque voci. Libro terzo. Di nuovo ristampato, Stampa del gardano, Venise 1615, nouvelle impression par Riccardo Amadino.
  • Malipiero, édition moderne : Tutte le opere di Claudio Monteverdi, ed. Universal, Vienne, 1927.

Bibliographie

  • Denis Morrier, Carlo Gesualdo, Paris, Fayard, , 118 p. (ISBN 2-213-61464-4)

Articles connexes

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