Trie-Château (commune déléguée)

Trie-Château est une ancienne commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France.

Trie-Château
commune déléguée

La mairie (à g.) et la route d'Évreux à Breteuil.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Oise
Arrondissement Beauvais
Intercommunalité Communauté de communes du Vexin-Thelle
Statut Commune déléguée
Maire délégué Didier David
2018-2020
Code postal 60590
Code commune 60644
Démographie
Gentilé Triechâtelains
Population 1 592 hab. (2015)
Densité 171 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 17′ 06″ nord, 1° 49′ 20″ est
Altitude Min. 52 m
Max. 146 m
Superficie 9,29 km2
Élections
Départementales Chaumont-en-Vexin
Historique
Date de fusion
Commune(s) d'intégration Trie-Château
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Trie-Château
commune déléguée
Géolocalisation sur la carte : Oise
Trie-Château
commune déléguée
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commune déléguée
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Trie-Château
commune déléguée

    Par arrêté préfectoral du , les communes de Villers-sur-Trie et Trie-Château forment, le , la commune nouvelle de Trie-Château dont elle est le siège.[1].

    Géographie

    Localisation

    Trie-Château est un bourg du Vexin français au confluent de la Troesne et de l'Aunette. Trie-Château est située à km de Gisors, à km de Chaumont-en-Vexin, à 15 km d'Auneuil et à 30 km de Beauvais.

    Voies de communication et transports

    La commune est desservie par la gare de Trie-Château de la ligne Paris-Saint-Lazare - Gisors-Embranchement desservie par les trains du Transilien J.

    Toponymie

    Le nom est attesté sous les formes Tretum au XIe siècle ; Tria au XIIe siècle en 1129[2]  ; Treia en 1195[3]; Tria villa en 1337[4].

    En dépit des mauvaises latinisations, certains spécialistes supposent une évolution phonétique à partir du gallo-roman *TRAIECTU « gué, passage d'eau », terme issu du latin trajectum et qui a régulièrement abouti à trait en français. Il partage vraisemblablement la même étymologie que le Trait (Seine-Maritime), (Tractu en 1462[5]) désignant un lieu de passage de la Seine, Utrecht (Pays-Bas, Rheno Trajectum, Utraiectum) désignant un lieu de passage en aval du Rhin et Maastricht (Pays-Bas, Mosae Trajectum, Masetrieth en 1051) désignant un lieu de passage de la Meuse (Maas). Trie aurait d'abord désigné un lieu de passage sur la Troesne qui était traversée par l'antique voie Beauvais - Saint-Clair-sur-Epte.

    Albert Dauzat et Charles Rostaing ont rapproché Trie de Trilbardou (Seine-et-Marne, Tria vers 1172), Trilport (Sene-et-Marne, Tria portus 1221) et Treix (Haute-Marne, Trie 1188), qu'ils font remonter au francique thresk « jachère »[6], sans doute veulent-ils dire le vieux bas francique *thresk.

    D'abord partie de Trie-la-Ville, l'ajout de la terminaison -Château est tardive.

    Durant la Révolution, la commune, alors nommée Trie-Château (également orthographiée Trye), porte le nom de Trye-sur-Troesne[7].

    Histoire

    La commune se situe à l'endroit où l'antique voie romaine (partant de Beauvais/Caesaromagus) franchissait la Troesne pour se diriger vers Saint-Clair-sur-Epte.

    Lors de la septième croisade, en 1250, le roi Saint-Louis est fait prisonnier par les Ayyoubides de Baybars lors de la bataille de Fariskur. Afin de payer la rançon du roi, le seigneur de Rolleboise, Jacques de Trie[8], achète, au nom du roi, 120 arpents de bois dans la forêt d'Arthies[9].

    En 1285, Renaud de Trie se trouve à Chauvency-le-Château près de Montmédy : il est l'un des invités du comte de Chiny et se distingue dans les joutes et dans le tournoi, dont il est l'un des héros. Jacques Bretel le met à l'honneur et le cite plusieurs fois dans son beau reportage poétique : Le Tournoi de Chauvency.

    Jacques de Trie était l'un des seigneurs les plus riches de son temps. Il possédait dans le Vexin les domaines de Sérifontaine, de la forêt de Thelle, de Vaumain, de Valvaux, de Vaudancourt, de la Trouée, de Lattainville, de la Villetertre, de Trie, de Magny, de Buhy, de Montreuil, de Coppières, d'Omerville, de Villarceaux, de Limay, de Rolleboise, de Monceaux[10]. Il épouse, le , Catherine fille de Philippe de Florigny et de Marguerite le Drouais, et meurt le . De son mariage il eut 7 filles[11].

    En 1835, la commune de Trie-la-Ville est créée à partir de celle de Trie-Château[7].

    Le , la commune de Villers-sur-Trie fusionne avec Trie-Château.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1863 1870 Joseph Arthur de Gobineau   Conseiller général (1870-1871)
             
    avant 1981  ? Claude Desruelle    
    mars 2001 2014 Jacques Karpoff   ex chef d'entreprise
    2014 décembre 2017 Didier David SE Agriculteur

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].

    En 2015, la commune comptait 1 592 habitants[Note 1], en augmentation de 5,57 % par rapport à 2010 (Oise : +1,44 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    8667869021 0881 110773793851900
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    748852777702777816873840896
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    881942874840804808783758730
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2015
    8159571 0521 3571 4121 4601 5151 5031 592
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[7] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (27 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (17,5 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,4 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 48,6 % d’hommes (0 à 14 ans = 17,1 %, 15 à 29 ans = 17,2 %, 30 à 44 ans = 17,9 %, 45 à 59 ans = 23,5 %, plus de 60 ans = 24,3 %) ;
    • 51,4 % de femmes (0 à 14 ans = 15 %, 15 à 29 ans = 14 %, 30 à 44 ans = 19 %, 45 à 59 ans = 22,4 %, plus de 60 ans = 29,6 %).
    Pyramide des âges à Trie-Château en 2007 en pourcentage[15]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    1,4 
    90  ans ou +
    4,2 
    6,9 
    75 à 89 ans
    11,6 
    16,0 
    60 à 74 ans
    13,8 
    23,5 
    45 à 59 ans
    22,4 
    17,9 
    30 à 44 ans
    19,0 
    17,2 
    15 à 29 ans
    14,0 
    17,1 
    0 à 14 ans
    15,0 
    Pyramide des âges du département de l'Oise en 2007 en pourcentage[16]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90  ans ou +
    0,8 
    4,5 
    75 à 89 ans
    7,1 
    11,0 
    60 à 74 ans
    11,5 
    21,1 
    45 à 59 ans
    20,7 
    22,0 
    30 à 44 ans
    21,6 
    20,0 
    15 à 29 ans
    18,5 
    21,3 
    0 à 14 ans
    19,9 

    Économie

    L'un des centres commerciaux desservant l'agglomération de Gisors est situé à Trie-Château.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Trie-Château compte six monuments historiques sur son territoire.

    • Dolmen des Trois Pierres, à La Garenne (classé monument historique par liste de 1862[17]).
    • Église Sainte-Madeleine (classée monument historique par liste de 1862[18]) : Organisée tout en longueur, elle se compose d'un narthex roman tardif des années 1160 ; d'une nef unique romane des alentours de 1100 ; et d'un chœur gothique de deux travées d'une centaine d'années plus récent. Le narthex, avec sa façade à la décoration exubérante, et son ancien portail latéral nord également richement décoré, constitue l'une des œuvres romanes les plus extravagantes dans le Vexin. Il est souvent comparé au croisillon nord de l'église Saint-Étienne de Beauvais. Or, seulement le rez-de-chaussée est authentique, exceptés certains éléments abîmés refaits pratiquement à l'identique au cours de la restauration des années 1860/67. Les parties hautes sont une création néo-romane imaginée par l'architecte Aymar Verdier. À l'intérieur, le narthex a été remanié, ou bien n'a jamais été achevé, car il n'est pas voûté, et des doutes sont permis que cela ait jamais été le cas. Il se trouve ainsi intégré dans la nef, mais séduit néanmoins par la décoration intérieure des fenêtres qui est presque analogue aux élévations extérieures. La nef proprement dite est de faible intérêt, mais elle partage avec le narthex une charpente gothique flamboyante munie d'une sablière sculptée et d'engoulants sous la forme de têtes d'homme grotesques, de facture rustique et d'un style naïf. Un arc triomphal fruste de dimensions restreintes ouvre sur le chœur gothique bâti vers 1200 à l'emplacement de l'ancien sanctuaire roman. Ce chœur constitue la seule partie de l'église qui soit voûtée d'ogives. Son architecture est de bon niveau, comme le souligne la décoration des fenêtres, mais fait aussi certains compromis imposés par les contraintes économiques, dont l'appareil en moellons et les colonnettes non monolithiques. Le chevet plat est éclairé par un triplet[19], qui rappelle qu'un triplet de trois baies romanes en provenance de Trie-Château est exposé au Victoria and Albert Museum[20].
    • Château de Trie (inscrit monument historique par arrêté du [21]) : propriété traditionnelle des ducs de Longueville, il passa en 1694 à François Louis de Bourbon-Conti. Son petit-fils le mit en 1767 à la disposition de Jean-Jacques Rousseau. Il fut acheté par Joseph-Arthur de Gobineau en 1857 et transformé plus tard en mairie.
    • Hôtel de ville de Trie-Château (classé monument historique par liste de 1862[22]).
    • Porte de la ville du XVe siècle (classée monument historique par décret du [23]).
    • Une tour d'enceinte transformée en maison d'habitation (inscrite monument historique par arrêté du [24]).

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de Trie-Château se blasonnent ainsi :

    D'or à la bande d'azur.

    Il s'agit des armes de la famille de Trie, seigneurs du lieu[26].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean-René Baron, Jacques Beauroy, Philippe Bonnet-Laborderie, Monique Brennemann, Pierre Cayrol et Henri Fromage, Trie-Château et ses environs, Beauvais, coll. « Bulletin du G.E.M.O.B. n° 9 », , 48 p. (ISSN 0224-0475)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.

    Références

    1. Arrêté du 29 septembre 2017 portant création de la commune nouvelle de Trie-Château (lire en ligne)
    2. Ordéric Vital dans son Historia Ecclésiastica en signalant le séjour aux « Andelys d’Engelrannus de Tria ».
    3. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Paul.
    4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 684a sous Treix
    5. Archives de Seine-Maritime G 1354, G. 4.
    6. Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
    7. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    8. Généalogie des seigneurs de Trie dans le Vexin
    9. Monographie communale de Rolleboise aux AD des Yvelines
    10. Histoire Genealogique et Chronologique de la Maison Royale de France
    11. Biographies. Anciens seigneurs, artistes, hommes de lettres, savants... du canton de Magny-en-Vexin, par Alfred Potiquet
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
    15. « Évolution et structure de la population à Trie-Château en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
    16. « Résultats du recensement de la population de l'Oise en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le )
    17. « Dolmen des Trois Pierres », notice no PA00114926, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    18. « Église Sainte-Madeleine », notice no PA00114927, base Mérimée, ministère français de la Culture ; l'église n'est pas dédicacée à saint Étienne contrairement à ce qui est prétendu ; cf. Bernhard Duhamel, Guide des églises du Vexin français : Trie-Château, Paris, Éditions du Valhermeil, , 344 p. (ISBN 2-905684-23-2), p. 307-310 et Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Chaumont-Oise, Beauvais, Achille Desjardins, , 130 p. (lire en ligne), p. 310.
    19. Dominique Vermand, Églises de l'Oise. Canton de Chaumont-en-Vexin. Vexin et pays de Thelle, Comité départemental du tourisme de l'Oise et Communauté de communes du Vexin-Thelle, , 56 p. (lire en ligne), p. 51-52.
    20. « Triple window », sur Victoria and Albert Museum (consulté le ).
    21. « Château de Trie », notice no PA00114925, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. « Hôtel de ville », notice no PA00114928, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    23. « Porte de la ville », notice no PA00114929, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    24. « Tour d'enceinte », notice no PA00114930, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    25. Voir site internet de la mairie de Trie-Chateau.
    26. Trie-Château dans l'Armorial des villes et des villages de France
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