Tragédie des puits de Guerry

La tragédie des puits de Guerry désigne les évènements de juillet et d'août 1944 à Savigny-en-Septaine dans le sud-est du département du Cher où 36 juifs sont massacrés.

La remontée des corps des victimes du massacre des puits de Guerry

Historique

Dans le cadre des exactions commises par la Milice française sur tout le territoire en représailles de l'exécution du collaborateur Philippe Henriot par un commando de la Résistance, le groupe de miliciens dirigés par Joseph Lécussan, et la Gestapo arrêtent dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944 et transportent à Bourges, dans la prison du Bordiot, 70 personnes représentant la quasi-totalité de la communauté juive de Saint-Amand. Il s'agit pour la plupart d'alsaciens-lorrains, réfugiés depuis l’automne 1939 à Saint-Amand-Montrond, sous-préfecture du département du Cher, et dans ses environs, cette partie du département du Cher étant en zone non occupée. Ils y avaient vécu pendant cinq ans dans une relative sécurité.

Sur trois jours, 36 de ces personnes, hommes et femmes de 16 à 85 ans, vont être tuées sur le site des puits de Guerry[1],[2],[3] :

  • Le 24 juillet 1944, 26 hommes sont entassés dans une camionnette qui les conduit à une ferme au lieu-dit Guerry, dans la commune de Savigny-en-Septaine. Les hommes sont appelés à sortir de la camionnette par groupes de 6. Ils sont jetés, vivants pour la plupart, dans l'un des puits très profond de la ferme. Un des prisonniers, Charles Krameisen, réussit à s'enfuir ; il court jusqu’à la ferme de la famille Guillaumin qui le cachera jusqu’à la fin de la guerre[4].
  • Le 26 juillet 1944, 3 hommes sont assassinés, de manière semblable, dans un second puits de la ferme.
  • Le 8 août 1944, 8 femmes subissent le même sort, certaines portant des traces de violence sadique[5].

Dans les trois cas, les assassins jettent des sacs de ciment et des grosses pierres sur les corps pour les écraser et masquer leur présence[6].

Après la Libération, le témoignage du seul survivant, Charles Krameisen, permettra de retrouver le lieu du drame et les corps des victimes, identifiées le 18 octobre 1944[7].

Hommage aux victimes du nazisme et des collaborationnistes français

Cérémonie commémorative aux puits de Guerry

La tragédie des puits de Guerry peut être considérée comme un épisode de la Shoah en France[8] et un exemple parmi des centaines qui témoignent de l'atrocité du génocide juif entrepris par les nazis en France avec l'aide de milices françaises[9].

Un des responsables du massacre est Pierre Paoli, agent français du SD de Bourges, sous les ordres de Friedrich Merdsche (de)[10] (condamné à mort et exécuté en 1946[11]).

Encore aujourd'hui, on continue de rendre hommage aux victimes de cette tragédie en organisant des commémorations[12],[13].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. yadvashem-france.org
  2. leberry.fr
  3. resistance-deportation18.fr
  4. leberry.fr
  5. fondationresistance.org
  6. Comité du Souvenir de la tragédie des Puits de Guerry, La tragédie de Guerry près Bourges Cher, Bourges, Bourges, Comité du Souvenir de la tragédie des Puits de Guerry,, , 63 p. p.
  7. « Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher », sur www.resistance-deportation18.fr (consulté le )
  8. Stéphane Amélineau, La Shoah en Soissonnais : Journal de bord d'un itinéraire de mémoire, Iggybook, , 568 p. (ISBN 978-2-304-04689-2, lire en ligne)
  9. « La tragédie des puits de Guerry | Le comité Français pour Yad Vashem », sur yadvashem-france.org (consulté le )
  10. Trompe-la-mort: Les cahiers secrets de Pierre Paoli, agent français de la Gestapo de Jacques Gimard-.php
  11. tampow3945.com
  12. « Le massacre de 1944 aux puits de Guerry sera commémoré le mercredi 24 juillet », sur leberry.fr, (consulté le )
  13. « Exposition temporaire au CDI : un épisode de la Shoah – la tragédie de Guerry | Le lycée Adrien Zeller – Bouxwiller », sur lycee-zeller-bouxwiller.fr (consulté le )
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