Tombe d'Esdras

La tombe d'Esdras ou d'Ezra (en arabe : العزير Al-ʻUzair, Al-ʻUzayr, Al-Azair) est située dans la province de Maysan en Irak sur la rive ouest du Tigre. Elle est considérée comme étant le lieu où a été enterré Esdras. La ville qui s'est établie autour de la tombe se nomme Al-ʻUzair.

Tombe d'Esdras vue par l'artiste de guerre Donald Maxwell c. 1918

Histoire

L'historien juif Flavius Josèphe a écrit qu'Esdras est mort et a été enterré dans la ville de Jérusalem[1]. Des centaines d'années plus tard, néanmoins, une tombe à son nom est apparue en Irak en 1050[2],[3].

On croyait au Moyen Âge que les tombes d'anciens prophètes produisaient une lumière divine et il se disait que, certaines nuits, une « illumination » s'échappait de la tombe d'Esdras[4]. Dans son ouvrage sur les lieux de pèlerinage, Yasin al-Biqai écrivit qu'une lumière descendait sur la tombe[5]. Les marchands juifs, entre le XIe siècle et le XIIIe siècle, qui faisaient commerce avec l'Inde se rendaient sur la tombe alors qu'ils rentraient en Égypte[6],[7]. Le célèbre voyageur juif Benjamin de Tudèle a visité la tombe et a rendu compte des hommages que lui faisaient Juifs et Musulmans. Un autre voyageur juif, Juda al-Ḥarizi, entendit une histoire alors qu'il visitait la tombe : un berger aurait vu cet endroit 160 ans plus tôt. Alharizi déclara qu'il ne croyait pas aux histoires d'illumination entourant le site mais, après sa visite, il dit avoir vu clairement une lumière venue du ciel frapper la tombe[8]. Il décrivit cette lumière comme la « gloire de Dieu »[9]. Le rabbin Petahia de Ratisbonne fit un témoignage similaire[10].

Photographie de la tombe d'Esdras datant du début du XXe siècle

Au XIXe siècle, Sir Austen Henry Layard suggéra que la tombe originelle avait été balayée par les changements du cours du Tigre car aucun des bâtiments mentionnés par Tudèle n'était visible au moment où il y fit une expédition lui-même[11]. Le site reste néanmoins un lieu sacré aujourd'hui[12].

Ville d'Al-Uzair

Al-Uzair est l'un des deux sous-districts du district de Qal'at Saleh dans la province de Maysan en Irak. La ville accueille une population de 14 000 habitants.

Notes et références

  1. (en) Marcus, David, Haïm Z'ew Hirschberg, and Abraham Ben-Yaacob. "Ezra." Encyclopaedia Judaica. Ed. Michael Berenbaum and Fred Skolnik. 2nd ed. Vol. 6. Detroit: Macmillan Reference USA, 2007. 652-654. Gale Virtual Reference Library.
  2. (en) Parfitt, Tudor. The Road to Redemption: the Jews of the Yemen ; 1900 - 1950. Brill's series in Jewish studies, 17. Leiden [u.a.]: Brill, 1996, p. 4.
  3. (en) Gordon, Benjamin Lee. New Judea; Jewish Life in Modern Palestine and Egypt. Philadelphia: J.H. Greenstone, 1919, p. 70.
  4. (en) Sirriyeh, E. Sufi Visionary of Ottoman Damascus, Routledge, 2005, p.122
  5. (en) Meri, Joseph W. The Cult of Saints Among Muslims and Jews in Medieval Syria. Oxford: Oxford University Press, 2002, p. 23
  6. (en) Goitein, S. D. A Mediterranean Society: The Jewish Communities of the Arab World as Portrayed in the Documents of the Cairo Geniza – The Individual (Vol. 5). Berkeley, Calif. [a.u.]: Univ. of California Press, 1999, p. 18
  7. (en) David M. Gitlitz & Linda Kay Davidson ‘’Pilgrimage and the Jews’’ (Westport: CT: Praeger, 2006), 97.
  8. (en) Alharizi, traduit par Benisch, A. Travels of Rabbi Petachia of Ratisbon, London: Trubner & C., 1856 pp. 92-93
  9. (en) Meri, The Cult of Saints, p. 21
  10. Petahia de Ratisbonne, traduit par A. Benisch, notes explicatives de William Francis Ainsworth. London: Trubner & C., 1856, p. 91 n. 56
  11. (en) Layard, Austen Henry & Henry Austin Bruce Aberdare. Early Adventures in Persia, Susiana, and Babylonia, Including a Residence Among the Bakhtiyari and Other Wild Tribes Before the Discovery of Nineveh. Farnborough, Eng: Gregg International, 1971, p. 214-215.
  12. (en) Raheem Salman, IRAQ: Amid war, a prophet’s shrine survives, LA Times blog, 17 août 2008.
  • Portail de l’Irak
  • Portail de la culture juive et du judaïsme
  • Portail du christianisme
  • Portail de l’islam
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.