Tikar (peuple)

Les Tikar sont une population d'Afrique centrale établi au centre-ouest du Cameroun, dans la région du Grassland où vivent également les Bafia et les Bamoum, proches d'eux par leurs ancêtres communs, leurs structures sociales voisines et leurs langues[1].

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Tikar
Famille tikar dans la région du Nord-Ouest

Populations significatives par région
Autres
Langues Tikar
Religions Islam, christianisme, religions traditionnelles
Ethnies liées Bafia, Bamouns
Sous-groupes : Bafut, Kom

Histoire des Tikar

Certains croient que les Tikar viennent de la péninsule Yéménite[réf. souhaitée], qu’ils ont quitté pour séjourner longtemps dans la vallée du Nil, à l’époque pharaonique (similitude des coiffures royales). Ils se seraient ensuite installés sur le plateau de l’Adamaoua avant de fonder il y a 8 siècles les royaumes actuels,dans la Plaine Tikar[2].

D’autres, sans réfuter la première thèse, pensent que ce peuple tire son nom de l’expression Mboum «Tinkala-Je», signifiant va t’en d’ici, lancée par le maître des lieux a un prince de la chefferie Mboum de Nganha.

Exilés avec frères et sœurs et nombre de notables et fidèles et grands guerriers, ils descendent vers le Sud, essaimer un vaste territoire. Affranchissant « les Tumu » (idiome Tikar actuel), les Bamouns et les Bansô au passage et donnant lieu à de solides chefferies.

Distribution géographique

La population Tikar s'est installée dans la partie ouest de la république du Cameroun, bordée au nord et à l'ouest par le massif du Mbam et le plateau de l'Adamaoua et occupant au sud et à l'est une zone drainée par plusieurs cours d'eau : Djerem, Sanaga, Bénoué[3]

Langue

Ils parlent le tikar, une langue bantoue dont le nombre de locuteurs au Cameroun a été estimé à 25 000 en 1989[4].

Culture

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Les chefferies Tikar ont les mêmes rites et schémas organisationnels. Au sommet se trouve un chef entouré de cercle de notables dont les Nji, ses frères de sang, les Houng ses cousins ministres et les Mgbe, ambassadeurs ou gouverneurs des territoires du royaume. Une place de choix revient à la reine mère. Une organisation similaire se trouve en pays Bamiléké.

Société patrilinéaire, les Tikar appliquent la primo géniture pour la succession, sauf exceptions justifiés. Au confluent des grandes religions, les Tikar sont indifféremment dans une même famille, musulmans, chrétiens (catholiques, protestants) ou animistes, dans une tolérance collective.

Philatélie

En 1946, la République française dédie une série de timbres aux « Femmes Tikar » (50, 60 et 80 c[5]).

Notes et références

  1. Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan et Françoise Stoullig-Marin, « Cameroun : Bafia, Bamum, Tikar », in L'Art africain, Citadelles & Mazenod, Paris, 2008 (édition revue et augmentée), p. 534
  2. « Vue panoramique de la plaine tikar », sur Tikartitude (consulté le )
  3. Mathilde Annaud, Qui sont les Tikar?, 2002-2012.
  4. (en) Fiche langue[tik]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  5. nos 279-280-281, Timbres des colonies françaises, t. 2, 2e partie, Yvert&Tellier, 2017, p. 267

Voir aussi

Bibliographie sélective

Une bibliographie complète et interactive consacrée aux Tikar est actualisée en continu depuis 1996 ici

  • (en) Peoples of the central Cameroons (Tikar by Merran McCulloch ; Bamum and Bamileke by Margaret Littlewood ; Banen, Bafia, and Balom, by I. Dugast), International African Institute, Londres, 1954, 174 p.
  • (en) David J. Price, « Who are the Tikar now? », in Paideuma (Wiesbaden), 25, 1979, p. 89-98
  • Mathilde Annaud, Entre le bois et l'écorce : une culture de l'interstice : ethnicité, organisation sociale et pensée symbolique des Tikar du Cameroun central, Université Paris 5, 2000, 355 p. (thèse d'Ethnologie)
  • Mathilde Annaud, De l'intestin aux testicules : substances, humeurs et alliance tikar (Cameroun Central), L'Homme, 154-155, 2000, pp. 357 à 372.
  • Joseph-Marie Essomba et Martin Elouga, L'Art Tikar au Cameroun, L'Harmattan, Paris, Montréal, 2000, 298 p. (ISBN 2-7384-9311-4)
  • (en) Ian Fowler et David Zeitlyn, « Introduction: The Grassfields and the Tikar » (University of Kent at Canterbury, 1996)
  • Eldridge Mohammadou, Traditions historiques des peuples du Cameroun Central. Vol. 1, Mbere et Mboum, Tikar, Institute for the Study of Languages and Cultures of Asia and Africa (ILCAA), Tokyo, 1990, 414 p.
  • Julienne Saratou Ngoundoung Anoko, Du sang et de l'argent : itinéraires du chasseur et de la venaison chez les Tikar du Cameroun central, Université Paris 5, 2004, 289 p. (thèse d'Anthropologie sociale)
  • Paul Timmermans, « Les Tikar », in Africa-Tervuren, 15 (3) 1969, p. 69-80

Filmographie

  • (de) Tikar (Äquatorialafrika, Kameruner Grasland). Totengedenkfest für die Königsmütter in Oku, série de 8 films documentaires réalisés par Hans-Joachim Koloss, IWF Wissen und Medien gGmbH, Göttingen, 1995 ; version originale en dialecte tikar ; tournage en 1977.

Le collectif scientifique Tikarology réunit reportages et films anciens consacrés au peuple tikar sur sa chaine YouTube associée (Tikarology).

Articles connexes

Liens externes

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