Theys

Theys est une commune française[1] du département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est située sur les contreforts de la chaîne de Belledonne, appelés les « Balcons de Belledonne », qui longent la vallée du Grésivaudan sur sa rive gauche. La commune fait partie de la communauté de communes Le Grésivaudan et de l'aire urbaine de Grenoble.

Theys

Blason
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes Le Grésivaudan
Maire
Mandat
Régine Millet
2020-2026
Code postal 38570
Code commune 38504
Démographie
Gentilé Tarins
Population
municipale
1 980 hab. (2018 )
Densité 55 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 18′ 04″ nord, 5° 59′ 52″ est
Altitude Min. 320 m
Max. 2 124 m
Superficie 36 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Theys
(ville-centre)
Aire d'attraction Grenoble
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Haut-Grésivaudan
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Theys
Géolocalisation sur la carte : Isère
Theys
Géolocalisation sur la carte : France
Theys
Géolocalisation sur la carte : France
Theys
Liens
Site web www.theys.fr

    Ses habitants sont appelés les Tarins (Tarines) .

    Géographie

    Theys fait partie de la série de bourgades construites sur les replats des « Balcons de Belledonne », entre Allevard au nord et Uriage au sud que relie la départementale 280. L'accès direct de Theys à la vallée du Grésivaudan se fait par la départementale 30 qui, au carrefour de Montgalmand, bifurque vers Tencin tandis que la départementale 29 permet d'accéder à Goncelin.

    La station de ski de Pipay, l'une des trois stations de sports d'hiver qui composent Les Sept Laux, se trouve sur le territoire de la commune.

    Géologie, hydrographie et relief

    La commune se situe dans une large combe d'origine glaciaire (à 600 m d'altitude dans sa partie la plus basse), qui s'étend entre le col du Barioz (1 042 m) au nord et le col des Ayes (944 m) au sud, et communique à l'ouest avec la vallée du Grésivaudan par la Gorge des Hirondelles, où se rejoignent les ruisseaux qui la drainent : le ruisseau Battiards, rejoint sur sa rive gauche par le ruisseau de Montbouvier et sur sa rive droite par le ruisseau de Pierre Herse, et le ruisseau de la Coche, grossi par le ruisseau du Merdaret qui draine les alpages du même nom, sous le col du Merdaret (1 798 m), entre le Grand Rocher (1 910 m) et les Dents de Pipay, qui culminent à 2 128 m. Ces massif la séparent à l'est de la vallée du Haut Bréda.

    Le toponyme « Merdaret », qui signifie « Mer d'en haut » garde le souvenir d'une catastrophe datant du printemps 1395[2]. La butte de terre retenant un grand lac glaciaire qui s'étalait à plus de 1 600 m d'altitude a brutalement cédé et le lac s'est déversé coté Bréda, en creusant, dit-on, le profond ravin de Vaugenaz, et coté Theys, en ravageant les pentes et noyant entièrement le village  qui se trouvait alors à quelques centaines de mètres à l'est du village actuel, au lieu-dit Le Rocheret  sous des mètres cubes de boue[3].

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Theys est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Theys, une agglomération intra-départementale dont elle est la ville-centre[9] et qui regroupe 2 communes, la seconde étant Les Adrets[10] ; on y comptait 2 967 habitants en 2017[11].

    Theys est aussi une commune de la couronne de l'aire d'attraction de Grenoble[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 204 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[12],[13].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (69,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57,8 %), prairies (28,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,6 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (1,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,3 %)[14].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].

    Histoire

    Le premier document connu attestant de l’existence d’un édifice fortifié à Theys est le testament de l’évêque de Grenoble, Isarn, mort en 975. Il y stipule qu'il a donné des terres sur le territoire de Theys à Rodolphe Aynard, en remerciement de son aide décisive pour la défense du diocèse[16]. En 1246 les Aynard concluent un échange avec André Dauphin de Bourgogne, comte d’Albon et du Viennois, qui désirait renforcer sa position face à la puissante Maison de Savoie.

    En 1282 Theys devient un fief du comte de Genève Amédée II, lorsque le dauphin de Viennois, Jean 1er lui cède les châtellenies de Theys, La Pierre et Domène en contrepartie de son alliance dans le conflit qui l'oppose aux comtes de Savoie, formant une enclave genevoise entre Viennois et Savoie. Le conflit incessant ne cessera qu'en 1349, à l’intégration du Dauphiné au domaine royal français, par le traité de Romans signé entre Humbert II de Viennois et Philippe VI de Valois. Au début de la guerre de Cent Ans, en 1355, le roi de France Jean II le Bon signe un traité de paix avec la Savoie, mais les circonstances l'empêchent de récupérer rapidement les châtellenies genevoises de Theys, La Pierre et Domène. Ce n’est qu’en 1408, après 50 ans d’âpres négociations, que Charles VI y parviendra, faisant entrer Theys définitivement dans le Dauphiné[16].

    Au Moyen Âge, le bourg était protégé par des remparts, aujourd'hui disparus[17].

    L'histoire économique de Theys a été longtemps liée à l'exploitation d'un minerai de fer de très bonne qualité. Cette exploitation sera faite tout d'abord au profit de l'ordre des Chartreux. Après le départ des religieux, d'autres sidérurgistes utiliseront le minerai des montagnes de Theys :

    « On commence par gravir la montagne des Ramiettes - de Theys à la Ferrière - où se trouvent endroits des fosses d'où on extrait du minerai de fer et des fours qui servent à griller le même minerai dont on remplit des sacs de cuir, ces sacs sont ensuite transportés à dos de mulets au haut fourneau de Brignoud appartenant à M. Gourju, maitre de forges[18]. »

    Politique et administration

    La place et l'hôtel de ville en 1910.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1961 1971 Ernest Jourdan    
    1971 1983 Georges Zougs PS Conseiller général du Canton de Goncelin (1971-1982)
    1983 2014 Léon Bouchet-Bert-Peillard[19] UMP  
    2014 En cours Régine Millet DVD  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].

    En 2018, la commune comptait 1 980 habitants[Note 3], en augmentation de 0,25 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 7631 9281 9692 2302 3012 2852 3952 5182 445
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 2762 3162 3762 2942 2522 1102 0961 9161 933
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 8001 6231 6041 3621 3851 3401 3021 2571 204
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    1 2271 2571 1141 2001 3211 5721 8111 9921 943
    2018 - - - - - - - -
    1 980--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Sports

    • Partie du domaine skiable des Sept Laux, la station de Pipay, à 1550 m d'altitude.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Extérieur du Châtel de Theys.
    André François Alloys
    de Theys d'Herculais (1692–1779)

    1727 par Largillierre
    Metropolitan Museum of Art, New York
    • Château de Theys : édifié sur le site d'une motte castrale du XIe siècle[17], il est érigé par les comtes de Genève entre 1280 et 1330 sur un éperon rocheux naturellement protégé par deux ruisseaux. Il est classé au titre des monuments historiques par arrêté du [24]. Au premier étage du bâtiment le plus ancien, une vaste aula est ornée de peintures murales du XIIIe siècle retraçant dans des médaillons l'histoire de Perceval[25].
    • Ruines du château des Herculais, ou Tour du Malbuisson (donjon), du XIIe ou XIIIe siècle, à l'ouest[17].
    • L'ancienne orangerie du château d'Herculais[17].
    • Le manoir du Clos de Gentons, ou château Payerne, du XVIe siècle[17].
    • Le manoir du Collombier, du XVIe siècle[17].
    • Le manoir de la Tournelle, du XVIe siècle[17].
    • La maison forte de la tour de Lusson, du XIIe ou XIIIe siècle[17].
    • La maison forte de la tour des Ayes[17].
    • Le château Jail, du XVe siècle, actuellement héberge la poste de Theys[17].
    • Plusieurs anciennes maisons présentent des éléments d'architecture médiévale[17].
    • Vestiges de la Tour du Chastelard, du XVIe siècle[17].
    • L'église Notre Dame de l'Assomption, du XIXe siècle, qui présente un clocher plus ancien[17].

    Patrimoine naturel

    • Le bassin, utile aux villageois lors des coupures d'eau.

    La commune comprend trois ZNIEFF de type I :

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    De gueules à deux fasces engrelées d'argent.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.
    Balcon de Belledonne: Theys, Coteau de l'Adret et Massif de la Chartreuse depuis le Crêt Luisard et le Grand Rocher.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Theys, sur le site le-gresivaudan.fr
    2. Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, 25 décembre 2020.
    3. Jean Daumas, Je m'appelle Belledonne, Éditions Publialp, , 184 p. (ISBN 2-9512185-5-9), p. 23-24.
    4. Dans la vallée
    5. Dans la montagne
    6. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    8. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    10. « Unité urbaine 2020 de Theys », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    11. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    15. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    16. Térence Le Deschault de Monredon, « Histoire du Châtel de Theys » (consulté le ).
    17. Eric Tasset, Châteaux forts de l'Isère : Grenoble et le Nord de son arrondissement, Grenoble, éditions de Belledonne, , 741 p. (ISBN 2-911148-66-5), pp. 574-583.
    18. Jules Taulier, « Excursion aux Sept-Laus », Revue des Alpes, 1858.
    19. Le Conseil Municipal, sur le site theys.fr, consulté le 18 décembre 2012
    20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    24. « Château », notice no PA00125741, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    25. Térence Le Deschault de Monredon, « Le Châtel de Theys » (consulté le ).
    26. ZNIEFF 820031894 - Marais et pelouse du coteau de l’Adret, sur le site inpn.mnhn.fr - 2007
    27. ZNIEFF 820031903 - Tourbières des Sept-Laux et du Crêt Luisard, sur le site inpn.mnhn.fr - 2007
    28. ZNIEFF 820031886 - Pelouses de Malatret, sur le site inpn.mnhn.fr, consulté le 29 décembre 2012
    29. Fonds : État-civil. Cote : 9NUM2/AC504A/2 p. 113. Theys : Archives départementales de l'Isère (présentation en ligne)..
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