Temple Saint-Martin de Montbéliard

Le temple Saint-Martin de Montbéliard est une paroisse protestante luthérienne située à Montbéliard, dans le Doubs. Elle est rattachée à l'Église protestante unie de France.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Martin.

Temple protestant Saint-Martin
Présentation
Culte Protestant luthérien
Rattachement Église protestante unie de France
Début de la construction 1601
Fin des travaux 1607
Architecte Heinrich Schickhardt
Style dominant Renaissance
Protection  Classé MH (1963)
Géographie
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Ville Montbéliard
Coordonnées 47° 30′ 37″ nord, 6° 47′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

Une église catholique Saint-Martin est déjà mentionnée dès 1343[1].

En 1524, le réformateur Guillaume Farel prêche la réforme protestante à Montbéliard. La ville et les ducs de Montbéliard vont embrasser la réforme luthérienne. La principauté de Montbéliard devient une enclave protestante, encerclée par des régions catholiques, et devient alors un refuge pour les protestants en quête de liberté religieuse[2]. L'église Saint-Martin passe alors au culte réformé en 1536[3].

Cette croissance démographique de la fin du XVe siècle poussa le prince Frédéric Ier de Montbéliard à construire un nouveau lieu de culte consacré au culte luthérien. Il fait appel à Heinrich Schickhardt, un architecte connu dans le duché de Wurtemberg, et en 1601 est posée la première pierre[4] en lieu et place de l'ancien lieu de culte. La charpente sera achevée en 1604[5] et l'édifice sera définitivement achevé en 1607.

En 1677, l'armée française investit Montbéliard rasant certains édifices militaires (Citadelle de Montbéliard, Fort le Chat). Louis XIV impose le culte catholique et pour ce faire, décide de raser les lieux de culte non-catholique. Les habitants de la ville construisent alors un clocher et transforment le temple en église[4],[5].

En 1684, construction d'une tribune qui accueillera plus tard l'orgue[6]. L'orgue, construit en 1755 et rénové en 1843 est placé à l'intérieur du temple sur la tribune[5],[7].

Le temple est classé aux monuments historiques le [8]. Le temple est restauré en 1991[9] et la toiture en 2007[10].

Structure et dimensions

Vue des façades

Le bâtiment est construit en calcaire blanc du Jura rehaussé de grès rose d'Alsace[6] et de style renaissance. Le temple se compose seulement d'une grande pièce rectangulaire, sans chœur ni absides typiques de la Réforme protestante. Les vitraux sont remplacés par des fenêtres laissant passer la lumière du jour[11].

L'édifice mesure 37 m sur sa longueur, 16 m sur sa largeur et 11 m de hauteur au plafond[4], plafond uniquement soutenu par la charpente. C'est la plus grande et ancienne église de l'église évangélique luthérienne de France, de style Renaissance du XVIIe siècle[6], Cependant, il existe en Alsace-Moselle des églises luthériennes plus anciennes.

Éléments architecturaux

L'architecture extérieure laisse place à des éléments Renaissance italienne dans un style épuré rappelant l'antiquité. L'ensemble des façades est rythmé par trente quatre pilastres qui délimitent sept travées dans la longueur et trois dans la largeur[4].

Les fenêtres et les portails sont surmontés de frontons triangulaires. Les portails sont, en outre, surmontés d'un oculus[4].

Éléments mobiliers remarquables

  • L'orgue de tribune construit en 1755 par Jean Louis Perny et rénové en 1843 par Joseph Callinet comporte deux claviers manuels et un pédalier et il est classé à titre objet aux monuments historiques depuis le [12],[13]. Cet instrument a été restauré entre 1985 et 1989 par le facteur Alain Sals sous l'impulsion des Amis de l'Orgue de Saint-Martin. Un positif de dos a été ajouté. Il possède désormais trois claviers et un pédalier.
La plaque commémorative de 1607
Détail du retable : la vocation de Matthieu, v. 1540.

« Illustriss. Princeps D. Fredericus Dux. Virtemb. Ac. [?] comes [?] Adem. hanc Deo O M Sacram pro zelo novam erexit MDCIIII Opera Henrici Schickardi Heren [?]gensis architecti. »

Qui peut être traduit par[4]

« Le très illustre prince Frédéric, duc de Wurtemberg et de Teck, comte de Montbéliard etc. a élevé par son pieux zèle ce temple nouveau consacré à Dieu très bon et très grand. MDCIIII Œuvre de l'architecte d'Herrenberg Heinrich Schickhardt 1604 »

Autres utilisations

Dès 1615, l'espace sous la charpente sert de grenier à grain[5].

Durant la Révolution française, le temple devient Temple de la Raison.

L'édifice sert de dépôt de vivres durant la guerre de 1870-71.

Entre 1914 et 1921, le temple sert de magasin à farine[6].

Intégration dans la ville

De par sa position centrale du centre-ville historique de Montbéliard, le temple a été un lien social important pour la population[6]. Il fait face à d'autres bâtiments historiques de la ville tels que l'Hôtel de ville de Montbéliard et le Théâtre de Montbéliard.

De nos jours, le temple se situe au centre du marché de Noël de Montbéliard, y donnant une touche pittoresque.

Galerie

Notes et références

  1. Le temple sur le site des journées du patrimoine
  2. Si la comté m'étais contée, Jean Louis Clade, 2001, p. 173
  3. Marie-Claude Mary, Montbéliard, Doubs, Paris/Besançon, Ministère de la culture, coll. « Images du patrimoine », , 80 p. (ISBN 2-903524-23-8, lire en ligne), p. 42.
  4. « temple francais », sur www.temple-saint-martin.org (consulté le )
  5. « Le Temple Saint-Martin, à Montbéliard (25) - www.cancoillotte.net, toute la Franche-Comté sur Internet », sur www.cancoillotte.net (consulté le )
  6. « Montbéliard (Doubs) », sur Musée protestant (consulté le )
  7. Montbéliard, orgue du temple Saint Martin
  8. « Temple protestant Saint-Martin », notice no PA00101684, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Site du temple - restauration 1991
  10. Site du temple - restauration toiture
  11. La Croix - 24/10/2007 - A Montbéliard, les 400 ans du temple stimulent les protestants
  12. « orgue de tribune », notice no PM25002512, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. « orgue de tribune », notice no PM25001093, base Palissy, ministère français de la Culture
  14. « autel », notice no PM25001095, base Palissy, ministère français de la Culture
  15. « plafond, tableau : Le Bon Pasteur », notice no PM25001087, base Palissy, ministère français de la Culture
  16. « vantaux », notice no PM25001086, base Palissy, ministère français de la Culture
  17. « plaque commémorative dite inscription de Fondation pour le prince Frédéric, duc de Wurtemberg », notice no PM25001085, base Palissy, ministère français de la Culture
  18. Raphaël Georgy, « Le Retable de Montbéliard – Consistoire de Saint-Julien », Consistoire de Saint-Julien, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’architecture chrétienne
  • Portail du protestantisme
  • Portail du Doubs
  • Portail des monuments historiques français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.