Tayma

Tayma (arabe : تيماء; ou Tema ou Teema) est une oasis avec une longue histoire, située au nord-ouest de l'Arabie saoudite, à 264 km au sud-est de Tabuk, et à 400 km au nord de Médine, sur la route de l'encens.

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Tayma
(ar) arabe : تيماء
Administration
Pays Arabie saoudite
Province Tabuk
Démographie
Population 36666, 30308 et 6358 hab. (, et )
Géographie
Coordonnées 27° 37′ 47″ nord, 38° 33′ 06″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Arabie saoudite
Tayma
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Tayma

    Histoire ancienne

    Inscription en araméen de Tayma (VIe siècle av. J.-C.)
    Stèle portant une dédicace en araméen au dieu Salm. Grès, Ve siècle av. J.-C.. Trouvé à Tayma par Charles Huber en 1884. Louvre.

    Les récentes découvertes archéologiques le démontrent : Tayma est habitée depuis l'âge du bronze.

    Quand Sumer et le nord de la côte du Levant se développent et inventent la ville, Tayma est encore inconnue. Au deuxième millénaire av. J.-C., on construit un mur d'enceinte extérieur de boue et de grès, d'environ 10 mètres de haut, délimitant une superficie d'environ 20 hectares, ce qui représente le gagne-pain des habitants : une immense oasis de palmiers. Ce premier mur a été construit dans les siècles qui suivirent, pour finalement atteindre une longueur de 15 kilomètres. Sa solidité impressionne encore au XIe siècle l'historien arabe Abou Abdallah al-Bakri.

    On a découvert des tombeaux à l'intérieur du mur, et contre le mur extérieur, en bois et en ivoire, avec des décors de fleurs, de la fin de l'âge du bronze, de la fin du second millénaire.

    En 2010, la Commission saoudienne pour le Tourisme et les Antiquités annonce la découverte d'un rocher près de Tayma portant une inscription du pharaon égyptien Ramsès III. Cette première découverte d'une inscription hiéroglyphique sur le sol saoudien permet de supposer que Tayma a été une ville-étape sur la route qui relie la côte de la mer Rouge de la péninsule arabique et la vallée du Nil.

    Dans des inscriptions assyriennes du VIIIe siècle av. J.-C., paraît la plus ancienne mention de la ville-oasis, « Tiamat », oasis développée en ville prospère, riche en puits et en beaux bâtiments. Teglath-Phalasar III déclare avoir reçu un hommage de Tayma, et Sennachérib nomme l'une des portes de Ninive la Porte du Désert : « les dons de 'Sumu'anite et de Teymeite entrent par là. »

    La ville est assez riche et fière, au VIIe siècle av. J.-C., pour que Jérémie prophétise contre elle (Jérémie 25:23). Elle est alors dirigée par une dynastie arabe locale, les Qedarites. Les noms de deux reines du VIIIe av. J.-C., Shamsi et Zabibei, sont connues.

    En 539 av. J.-C., (entre -552 et -543, selon certains), Nabonide se retire à Tayma pour la prière et les prophéties, confiant la royauté de Babylone à son fils, et rendant impossible les festivités du nouvel an babylonien, sans explication. Tayma était alors un centre de la religion du dieu-lune Sîn (Nanna).

    Des inscriptions cunéiformes, datant probablement du VIe siècle av. J.-C., ont été découvertes à Tayma.

    Le nom est mentionné plusieurs fois dans l'Ancien Testament. L'éponyme biblique est apparemment Tema, l'un des fils d'Ismaël.[réf. nécessaire]

    De tradition arabe, Tayma a été habitée par une communauté arabe juive, durant la période classique tardive, mais on ignore s'il s'agit d'exilés juifs ou de descendants d'Arabes convertis.[réf. nécessaire]

    Les oasis de Tayma et de Khaybar ont été visitées par le voyageur juif espagnol Benjamin de Tudèle vers 1170.

    À l'été 1181 Renaud de Châtillon a attaqué une caravane musulmane à proximité de Tayma, en dépit d'une trêve entre le sultan Saladin et Baudouin IV, roi de Jérusalem, lors d'un raid dans la zone de la mer Rouge.[réf. nécessaire]

    Divinités antiques

    Des inscriptions retrouvées à Tayma renvoient au culte d'une triade divine Salm, Sengalla et Ashima. La plus importante de ces trois divinités est Salm, mentionnée en lien avec trois noms locaux: mchrm, HGM et RB (ou DB), dont la prononciation et la localisation est incertaine. Leur symbole est un soleil (ailes). Sengalla, d'autre part, est associée à la lune (et peut être en relation avec le dieu-lune Sîn assyrien). Ashima est symbolisée par l'étoile de Vénus.

    Économie

    Tayma est une étape caravanière, entre autres de la route de l'encens, dès l'époque sabéenne.

    L'oasis est productrice de dattes, d'alun, et d'halite (sel gemme, utilisé pour les chameaux).

    Points d'intérêt

    • Le château, Qasr Al-Ablaq, situé au sud ouest de la ville, a été construit par le poète arabe juif et guerrier Samuel ibn 'Adiya et son grand-père 'Adiya au VIe siècle de notre ère,
    • Le palais du Qasr Al-Hamra, ou vieux palais, construit au VIIe siècle avant notre ère, au nord ouest,
    • Le mur d'enceinte, Tyma Wall, construit sur trois côtés de la vieille ville, au VIe siècle avant notre ère,
    • Qasr Al-Radhm, ou Qasr ar-Radam,
    • Le puits de Haddaj,
    • Les cimetières,
    • De nombreuses inscriptions en araméen, lihyanite, thamudique, nabatéen...
    • Qasr Al-Bejaidi,
    • Al-Hadiqah Mound,
    • le splendide Taima Museum (622 13 98)
    • Bien que Tayma possède son musée le « musée d'archéologie et d'ethnographie de Tayma », de nombreux artefacts de son histoire sont répartis dans d'autres musées, dont le Musée national de l'Arabie Saoudite, à Riyad, et le Musée régional d'archéologie et d'ethnographie de Jeddah. La « stèle de Tayma » est au Louvre, à Paris.
    • Hôtels et restaurants : Sahari Hotel, Hadramawt Restaurant,
    • Route nationale 15,
    • Aéroports : Tabuk à 220 km NW, Al-Jawf à 300 km NE, de/vers Riyadh.

    Annexes

    Bibliographie

    • Hausleiter, L'oasis de Tayma, pp. 218-239 in A.I. al-Ghabban et al. (eds), Routes d'Arabie. Archéologie et Histoire du Royaume Arabie-Saoudite, Somogy, 2010
    • Hausleiter, La céramique du début de l'âge dur Fer, pp. 240 in A.I. al-Ghabban et al. (eds), Routes d'Arabie. Archéologie et Histoire du Royaume Arabie-Saoudite, Somogy, 2010

    Articles connexes

    Lien externe

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