Takrouna

Takrouna (arabe : تكرونة) est un petit village tunisien de la région du Sahel, situé à environ six kilomètres à l'ouest d'Enfida, en direction de Zaghouan.

Localisation

Il est construit sur un rocher culminant à 200 mètres d'altitude et dominant une plaine environnante, avec vue sur le golfe d'Hammamet, Hergla et Sousse à l'est, le djebel Zaghouan au nord et la plaine de Kairouan au sud.

Histoire

Cimetière militaire français (campagne de Tunisie de 1942-1943).

Le village est d'origine berbère et son nom actuel est très probablement lié à une tribu qui a émigré en Andalousie au VIIIe siècle et donné son nom, Ta Kurunna, à une région montagneuse dans les environs de Malaga[1]. À la suite de l'expulsion des Maures, en 1609, une famille d'immigrants se serait installée dans le village et lui aurait donné son nom.

Des combats ont eu lieu à proximité lors de la campagne de Tunisie de 1942-1943 et un cimetière militaire français y a été créé et continue à y être entretenu.

Y habitent encore six familles d'origine berbère, vivant de l'agriculture, du tissage de l'alfa et des tapis berbères, ainsi qu'une famille d'origine andalouse[2].

L'écrivain et folkloriste Abderrahman Guiga, natif de Takrouna, a compilé en collaboration avec William Marçais une collection de littérature orale, Textes arabes de Takroûna, parue en huit tomes. Son fils Tahar Guiga, lui aussi natif de Takrouna, collabore avec son père à l'édition en arabe[3] et à la traduction en français[4] de travaux sur la geste hillalienne, et poursuit par ailleurs une carrière prolifique d'écrivain en langue arabe.

Culture

Maison d'Abderrahman Guiga (écrivain et ethnologue-folkoriste) et de son fils Tahar Guiga (écrivain).

Le nom du village apparaît dans le titre de la compilation de littérature orale du folkloriste Abderrahman Guiga, dès son premier livre en 1925 et dans chacun des huit tomes suivants :

Le village a été le lieu de tournage du film Sabra et le monstre de la forêt de Habib Mselmani. Le peintre Ali Bellagha a réalisé l'écomusée Dar Gmach dans le village.

Références

  1. (en) « Benadalid Malaga », sur malagacar.com (consulté le ).
  2. Amel Belhadj Ali, « Aida Bellagaha Gmach : « Le Rocher bleu est un défi. Mon combat est de préserver notre patrimoine » », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  3. (ar) Abderrahman Guiga, La Geste hilalienne, Tunis, Maison tunisienne de l'édition, , 86 p.
  4. Tahar Guiga et Abderrahman Guiga, La Geste hilalienne, Tunis, Maison tunisienne de l'édition, , 86 p.
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