Takélot II

Takélot II est le sixième pharaon de la XXIIe dynastie de -850 à -825[3]. Manéthon l’appelle Takélôtis ou Takélôthis et lui compte treize ans de règne (Africanus, Eusebius). Il est le fils d'Osorkon II, mais le nom de sa mère n'est pas connu. Son père le nomma comme corégent lors de sa 23e année de règne. Sur la base de deux dates lunaires appartenant à ce pharaon, Rolf Krauss, Erik Hornung et David Warburton avancent qu'il dût monter sur le trône en -845 ou en -834.

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Takélot II

Dessin d'un relief représentant le pharaon Takelot II (à gauche) avec le dieu Amon (à droite), temple de Karnak.
Période Troisième Période intermédiaire
Dynastie XXIIe dynastie
Fonction 6e roi de la dynastie
Prédécesseur Osorkon II
Dates de fonction -850 et -825
Successeur Sheshonq III
Famille
Grand-père paternel Takélot Ier
Grand-mère paternelle Kapes
Père Osorkon II
Mère Karoma II Méritmout
Conjoint Karoma III Méritmout
Enfant(s) Osorkon
Sheshonq III
Osorkon III (?)
Deuxième conjoint Tashep [...][1]
Enfants avec le 2e conjoint ♂ Nimlot
Troisième conjoint Tabektenasket Ire[2]
Enfants avec le 3e conjoint ♀ Isetoueret II
Fratrie Nimlot II
Tjesbastperet
Sheshonq (grand prêtre de Ptah)
Hornakht
Sépulture
Type Tombeau
Emplacement Tanis, tombe numéro 1
Date de découverte 1939
Découvreur Pierre Montet
Objets Sarcophage externe, taillé dans un bloc monolithe de quartzite blanc
Fragment d'un sarcophage en or
Débris de parures en or
Vases canopes
400 oushebtis
Jarre en albâtre

Règne

Takélot II dirige le pays depuis Tanis tandis que son demi-frère Nimlot II, grand prêtre d'Amon, se proclame roi de Thèbes et d'Héracléopolis, bien que le pouvoir de Nimlot II s'étende bien au-delà des cités et est accru par l'aide de ses fils.

Takélot II épouse Karoma III Méritmout, qui serait selon certain égyptologues la fille de Nimlot II et il réunit ainsi plus ou moins sous son autorité Héracléopolis et Thèbes.

La mort de Nimlot II, située vers l'an -845, provoque une lutte pour le pouvoir à Thèbes. Takélot II tente alors de faire passer son propre fils, le prince Osorkon à la charge de grand prêtre d'Amon mais cette action provoque l’éclatement d’une guerre civile qui marque le début de la dislocation du régime libyen.

Le pharaon réussit à enrayer les émeutes, et le calme revient dans la capitale. Il réunit ainsi sous son autorité Héracléopolis et Thèbes. Les relations entre Thèbes et Tanis, de ce fait, vont être pacifiques durant cette période, mais quatre années plus tard, de nouvelles émeutes ont lieu, remettant en cause le règne même de Takélot II.

Takélot II espérait que son fils aîné, le prince Osorkon (filiation incertaine), prendrait sa succession. Cependant, c'est le plus jeune de ses fils, Sheshonq III, qui arrive au pouvoir, certains spécialistes le donne aussi comme le père d’Osorkon III (XXIIIe dynastie). Il n’a pas laissé de monument.

Titulature

Sépulture

Le professeur Pierre Montet découvre le tombeau de Takélot II parmi le premier groupe de tombes royales découvertes en au sud ouest du grand temple d'Amon de Tanis.

Le caveau avait été déjà pillé, probablement dès l'Antiquité, et n'a livré que quelques restes du viatique funéraire qui entourait le roi et l'accompagnait dans son voyage dans l'au-delà. Ces vestiges permettent cependant d'imaginer la richesse de ce mobilier à commencer par un fragment en or massif du sarcophage interne du roi d'une épaisseur d'environ deux millimètres[4], des restes de parures en or et pierres semi-précieuses, dont certaines au nom d'Osorkon Ier[5].

Le sarcophage externe quant à lui est un remploi du Moyen Empire. Taillé dans un bloc de quartzite blanc, le couvercle dans le même matériau est bombé conférant à l'ensemble la forme du sanctuaire primitif de Bouto. Les côtés de la cuve présentent une façade à redans ainsi que deux grands yeux oudjat gravés en relief. Une inscription donnant la titulature de Takélot a été trouvée sous le couvercle tandis que sur le dessus une autre inscription donne le nom du premier propriétaire du sarcophage : Amény, chancelier du roi (XIIe dynastie).

L'ensemble de ces reliefs d'un mobilier funéraire royal est assez caractéristique de cette époque qui voit de plus en plus de troubles qui fragilisent le pouvoir en place. En mêlant les remplois de mobiliers funéraires antérieurs, de bijoux ou parures dynastiques avec des éléments spécialement conçus pour le souverain et en comparaison avec les mobiliers funéraires des autres tombes voisines - celles-là mieux préservées - on peut toutefois créditer cette sépulture d'une certaine richesse qui n'a pas échappé au pillage probablement lors de l'anarchie qui suivra la XXIIe dynastie.

Notes et références

  1. selon David Al Aston, le nom n'est pas préservé en entier
  2. selon Aidan Mark Dodson, Dyan Hilton et David Al Aston
  3. Selon D. Arnold, N. Grimal, J. Kinnaer, I. Shaw, D. Sitek
  4. G. Goyon, Le tombeau de Hedjkheperrê-Takélot II, p. 117
  5. J. Yoyotte, p. 43

Bibliographie

  • Tanis l'or des Pharaons, Association Française d’Action Artistique,  ;
  • Georges Goyon, La découverte des trésors de Tanis, Pygmalion,

Lien externe

  • Portail de l’Égypte antique
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