Symphonie en ut majeur (Bizet)
La Symphonie en ut majeur est une symphonie de jeunesse de Georges Bizet, composée en 1855 à l'âge de dix-sept ans. C'est la première de ses deux œuvres symphoniques.
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Symphonie en ut | |
Genre | Symphonie |
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Nb. de mouvements | 4 |
Musique | Georges Bizet |
Effectif | Orchestre symphonique |
Durée approximative | 32 minutes |
Dates de composition | 1855 |
Création | Bâle |
Interprètes | Felix Weingartner (dir.) |
Historique
Composée par Bizet en 1855, alors qu'il n'a que dix-sept ans[1] et vient tout juste d'obtenir au Conservatoire de Paris un premier prix de contrepoint et fugue et un premier prix d'orgue[2], la Symphonie en ut est notée sur le manuscrit autographe comme commencée le 29 octobre 1855 et finie en novembre 1855[3], mais elle n'est ni jouée ni publiée de son vivant[1].
La partition, influencée en particulier par la Première Symphonie en ré majeur de Charles Gounod[3], est redécouverte en 1933 par le musicologue Jean Chantavoine[4], dans un legs de Reynaldo Hahn au Conservatoire de Paris[1],[3].
L’œuvre est créée le à Bâle sous la direction de Felix Weingartner, et publiée à Vienne la même année, par Universal Edition[4],[5].
Elle a également fait l'objet d'un ballet intitulé Le Palais de Cristal, chorégraphié par George Balanchine, dont la première eut lieu le au Théâtre national de l'Opéra de Paris[6],[4].
Structure
La Symphonie, d'une durée moyenne d'exécution de trente-deux minutes environ, est composée de quatre mouvements[1] :
- Allegro vivo (en do majeur)[5], mouvement « alerte et rêveur[7] » ;
- Adagio (en la mineur)[5], avec « son solo orientalisant de hautbois[7] » ;
- Allegro vivace (en sol majeur-do majeur-sol majeur)[5], scherzo à la « rusticité bonhomme[7] » ;
- Allegro vivace (en do majeur)[5], finale à la « verve juvénile[7] ».
Instrumentation
La partition est écrite pour orchestre symphonique[4],[5] :
Instrumentation de la Symphonie en ut de Bizet |
Bois |
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons |
Cuivres |
4 cors, 2 trompettes |
Percussions |
timbales |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses |
Analyse
« Premier chef-d’œuvre[3] » de Bizet et « exemple de fraîcheur, de grâce et de clarté[8] » selon le musicologue Hervé Lacombe, c'est « le naturel de l'inspiration, l'énergie des rythmes et la vigueur des parfums qu'elle dégage [qui] font tout [le] prix[1] » de la Symphonie en ut pour François-René Tranchefort.
De forme sonate, le premier mouvement expose deux thèmes caractérisés, l'un, vif et rythmique, l'autre « en valeurs longues et plus chantant[9] ». Le deuxième mouvement, de forme ternaire[5], présente « une lente cantilène au parcours sinueux et de ton élégiaque, que semble colorer un soupçon d'exotisme[9] », mettant en valeur les hautbois de l'orchestre[9].
Le troisième mouvement est un scherzo « bondissant et joyeux[9] ». Le trio, qui précède le Da capo, est de caractère rustique, et fait jouer les bois en musette[9]. Dans le finale, de forme sonate, la « conclusion, enlevée, amène une reprise du premier thème dans sa version littérale, et termine l’œuvre dans un climat d'euphorie qui n'est nullement éloigné de celui d'un Chabrier[9] ».
Pour Jean Roy, « bien qu'on n'y rencontre aucune innovation, elle sonne, cette symphonie, comme s'il n'y en avait pas eu des centaines écrites avant[10] ».
Discographie
« Je ne suis pas fait pour la symphonie. J'ai besoin de la scène, sans elle je ne peux rien » : ces propos de Bizet rapportés par Saint Saëns expliquent la désaffection de Bizet à l’égard de cette œuvre de jeunesse[7].
Pour la postérité il en va autrement, puisque s'ensuit un grand nombre d'enregistrements réalisés à partir de 1947[11]. De Munch à Célibidache, en passant par Ormandy, Stokowski, Ansermet, Leibowitz, Lehmann, Cluytens, Beecham, Martinon, Haitink, Barenboim, Bernstein, Ozawa, Bychkov, Järvi, Prêtre, Gardiner et bien d'autres[4], cette symphonie composée à l'âge de 17 ans est régulièrement gravée[11]. Une des versions d'anthologie reste celle de Mitropoulos à la tête du New York Philharmonic Orchestra en 1954, avec malheureusement un son précaire (enregistrement Live, report CD Sony 2011)[12].
Le magazine Classica, en juin 2021, lors d'une écoute en aveugle de huit versions récentes, classe en premier l'enregistrement de Jesús López Cobos à la tête du Cincinnati Symphony Orchestra (label Telarc, 1990 ; choc de Classica)[13]. En septembre 2021, le magazine Diapason classe en premier la version de Paavo Järvi parue chez Warner (2009).
Bibliographie
Ouvrages généraux
- François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », (1re éd. 1986), 896 p. (ISBN 2-213-01638-0).
Monographies
- Hervé Lacombe, Georges Bizet : naissance d'une identité créatrice, Paris, Fayard, , 863 p. (ISBN 2-213-60794-X).
- Gilles Thieblot, Georges Bizet, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 30), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-019-4).
Articles
- Jérémie Cahen, « L'écoute en aveugle : Symphonie en ut de Bizet », Classica, no 233, , p. 70-73.
Notes et références
- Tranchefort 1996, p. 102.
- Lacombe 2000, p. 142.
- Lacombe 2000, p. 143.
- Hugh Macdonald, « The Bizet Catalogue: 1ère Symphonie », sur digital.wustl.edu (consulté le )
- « Répertoire de la Symphonie française (French Symphony index) : Symphonie en ut de Georges Bizet », sur www.ums3323.paris-sorbonne.fr (consulté le )
- Philippe Le Moal (dir.), Dictionnaire de la danse, Paris, Larousse, (lire en ligne), p. 454
- Cahen 2021, p. 71.
- Lacombe 2000, p. 144.
- Tranchefort 1996, p. 103.
- Lacombe 2000, p. 145.
- Cahen 2021, p. 70-71.
- Cahen 2021, p. 70.
- Cahen 2021, p. 72-73.
Liens externes
- Symphonie en ut majeur, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
- Ressources relatives à la musique :
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