Sylviane Vayaboury

Sylviane Vayaboury[1] est une enseignante guyanaise et une femme de lettres française née le à Cayenne, en Guyane[2].

Sylviane Vayaboury
Sylviane Vayaboury au Salon du livre de Paris le .
Nom de naissance Sylviane Vayaboury
Naissance
Cayenne
Guyane Française
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

Rue Lallouette prolongée, La Crique.

Elle choisit d'enseigner à des enfants en difficulté. Elle est l'auteur de trois romans : Rue Lallouette prolongée[3], paru en 2006, qui retrace son enfance, La Crique[4], sorti en 2009, et Exhibition de l'invisible, publié en 2015.

Biographie

Enfance

Sylviane VAYABOURY, élevée par ses grands-parents adoptifs, effectue des études littéraires. Professeur de français, elle choisit d’enseigner à des enfants en difficulté[2]. A plus de quarante ans, elle raconte son histoire, remplie d’interrogations et de sensations partagées entre la culture et la tradition qui ont construit l’adulte en devenir. Fidèle à elle-même, elle continue sa mission dans un centre spécialisé[5].

En 2010, dans une interview pour le site "île en île", elle raconte les premiers souvenir de son enfance. A Fort-de France, dans le salon et la cuisine de ses grands-parents, elle s'agenouille sur un tabouret et leur dit qu’elle souhaiterait avoir dix ans de plus. Sa grand-mère lui répond alors : « Ti Kochon té di so manman, pou ki so djòl ou long konsa sa ? », ce qui signifie que cela arrivera plus vite qu’elle le pense. Toujours dans ses songes, tous les dimanches, la famille allait à la messe, au marché puis à la plage.

En cours d’année, elle revient en Guyane, ou elle est inscrite chez une institutrice retraitée, dans une vieille bâtisse de la place Schoelcher. Cette dernière lui apprendra les principes de l’école républicaine avec les anciennes méthodes de dressage[5].

Depuis son retour en 2005, Sylviane Vayaboury habite à Montjoly dans un quartier résidentiel pas très loin de la plage. Elle côtoie une population diverse et variée : dans cette Guyane métissée, elle trouve un lieu où elle se sent bien, où il fait bon vivre et dans lequel elle prend plaisir à écrire[6].

Elle a un déclic après la mort de ses grands-parents, qu'elle assimile à des passeurs de mémoire. Dès ce moment-là, elle se sent plus forte et se lance dans l'écriture de Rue Lallouette prolongée.    

Parcours

En 1978, après un baccalauréat littéraire obtenu avec mention, elle devient professeur de français en Guyane, puis à Paris où elle vit une quinzaine d'années.

Entre 1978 à 1980, elle intègre l'école Normale de Guyane pour y suivre une formation de deux ans à l'issue de laquelle elle devient professeur des écoles. De 1980 à 2000, elle enseigne en classe de primaire et de maternelle à Iracoubo, Montjoly, Cayenne et Paris.

En 1998 jusqu’en 2000, elle suit une formation complémentaire à l'IUFM de Paris-Molitor pour travailler avec des enfants présentant des troubles graves du comportement et de la personnalité. Par la suite, de 2000 à 2005, elle exerce en classe spécialisée de l'hôpital de jour "La Pomme" de Paris, au sein d'une équipe pluridisciplinaire s'occupant d'enfants atteints de pathologies diverses comme l’autisme ou des psychoses. Par la même occasion, elle approfondit ses connaissances en psychanalyse et en psychopathologie en s’inspirant de Freud, Lacan, Mélanie Klein, Winnicott et bien d’autres.

De 2005 à 2006, elle prend en charge une CLIS (Classe d'Intégration Scolaire) à l'école élémentaire Maximilien SABA à Cayenne puis, de 2006 à 2007, une CLAD (Classe d'Adaptation), à l'école élémentaire de Zéphir avec des enfants en difficulté scolaire.

Actuellement, elle enseigne dans un milieu spécialisé auprès d'enfants en difficulté.

A plus de quarante ans, elle décide de raconter son enfance chargée d’interrogations et de sensations, de cultures et de traditions qui ont construit l'adulte qu'elle est devenue.  

Durant sa jeunesse, les premières lectures qui l'inspirent sont les romans Des souris et des hommes et Rue de la sardine de John Steinbeck. Elle dit apprécier " les atmosphères qui se dégagent de cette littérature, qui se dégagent aussi de l’homme, de la misère humaine". Par la suite, elle est captivée par tout ce qui tourne autour de l’enfance : Rue case-nègres de Joseph Zobel, L’Enfant de Jules Vallès, Antan d’enfance de Patrick Chamoiseau. Tout ce qui tournait autour de l’enfance la ramene aussi quelque part vers sa propre enfance, qui lui permet par la suite de pouvoir rédiger son premier roman autobiographique.

Voyages et influences

Durant sa jeunesse, les premières lectures qui l'inspirent sont les romans Des souris et des hommes et Rue de la sardine de John Steinbeck. Elle dit apprécier " les atmosphères qui se dégagent de cette littérature, qui se dégagent aussi de l’homme, de la misère humaine". Par la suite, elle est captivée par tout ce qui tourne autour de l’enfance : Rue case-nègres de Joseph Zobel, L’Enfant de Jules Vallès, Antan d’enfance de Patrick Chamoiseau. Tout ce qui tourne autour de l’enfance la ramène aussi quelque part vers la sienne[4], ce qui lui permet par la suite de pouvoir rédiger son premier roman autobiographique.

L'amour et la représentation de la femme sont aussi une thématique omniprésente de son œuvre. D'après Tina Harpin, maître de conférence en littérature à l'Université de Guyane, la gente féminine - inaudible chez les héritiers mâles de la Négritude comme Bertène Juminer, Serge Patient ou Elie Stephenson, est fortement exposée dans les œuvres des autrices guyanaises comme Sylviane Vayaboury, Marie-Georges Thebia ou encore Lyne-Marie Stanley qui n'hésitent pas à parler du point de vue des femmes en montrant les épreuves qu'elles subissent. "La litterature guyanaise, écrit-elle, se renouvelle ainsi autour du double theme de l'amour et des femmes, reprenant ou brisant le mythe du matriarcat"[7].

La chercheuse Odile Ferly, quant à elle, note que dans son roman Rue Lallouette prolongée, Sylviane Vayaboury découvre l'antagonisme entre les Antilles françaises et la Guyane, et les clichés persistants sur ce dernier territoire dans l'imaginaire guyanaise, ce qui, selon elle, pose la question d'une unité de l'écriture caribéenne[8].

Quant à Georg Wink, il dégage un processus de réinterprétation de la mémoire collective à l'œuvre dans la littérature guyanaise, qui s'émancipe peu à peu des discours culturels dominants et traite de la question transculturelle. Ainsi, Sylviane Vayaboury, aux côtés d'autres écrivains tels André Paradis, esquisse dans sa nouvelle "Mosaïque aurifère" la réalité des chercheurs d'or brésiliens dans la région frontalière - illustrant par là la nouvelle orientation des problématiques qui examinent les diversités de la réalité guyanaise[9].

Elle cherche perpétuellement à entretenir des liens uniques et riches avec les personnes qu'elle rencontre. Durant plusieurs années, elle parcourt divers pays dans l'objectif de s'en immerger en séjournant chez l'habitant avec comme seul bagage son sac à dos.

Elle voyage dans une vingtaine de pays à travers le monde : de l'Amérique du Sud en passant par Amérique Centrale , Antilles[10] , l'Océan Indien, l'Afrique et l'Europe.

Elle a pu dialoguer avec diverses personnalités telles que Patrick Poivre d'Arvor, Aimé Césaire, Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou ou encore Philippe Gloaguen, directeur et fondateur du Guide du Routard.

Œuvres

Romans

  • Rue Lallouette prolongée, L'Harmattan, 2006 (ISBN 978-2296007956).
  • La Crique, L'Harmattan, 2009 (ISBN 978-2296105560).
  • Exhibition de l'invisible, Orphie, 2015 (ISBN 979-1029800740)

Nouvelles

  • Mosaïque aurifère, Brèves de savane, Ibis Rouge, 2011. (ISBN 978-2-84450-393-0)
  • Sirotage et Mots pour maux, Brèves de savane 2, Ibis Rouge, 2016. (ISBN 9782375205235)

Filmographie

  • Sylviane Vayaboury. Portrait de l’auteure, réalisé par Sébastien Tézé. Paris: L’Harmattan Production, 2006, 26 minutes.

Notes et références

  1. « Mixcloud », sur Mixcloud (consulté le )
  2. « Sylviane Vayaboury », sur Le Figaro (consulté le )
  3. « Chronique littéraire », rfi, (lire en ligne)
  4. « Alain Foix, Sylviane Vayaboury, Denis Pourawa, Patrice Leconte, Grzegorz Rosinski », sur France Inter, (consulté le Mois invalide (mau))
  5. « Sylviane Vayaboury, 5 Questions pour Île en île », sur Île en île, (consulté le )
  6. « TV5MONDE : Sylviane Vayaboury », sur TV5MONDE (consulté le )
  7. Tina Harpin, « Amour, colere et nausee: Portraits de femmes guyanaises, de dDmas a Thebia », Essays in French Literature and Culture, no 56, , p. 93-108 (lire en ligne)
  8. (en) Odile Ferly, « A Limited Caribbeanness? The Continental Caribbean as Visions of Hell in Alejo Carpentier's El siglo de las luces and Maryse Condé's La vie scélérate », Caribbean quarterly, , p. 43-59 (lire en ligne)
  9. (en) Georg Wink, « Anus Mundi or Tout-monde? French Guiana An uncommon Laboratory of Transculturality », Istmo – revista virtual de estudios literarios y culturales centroamericanos, no 26, (file:///D:/Users/mlatour/Desktop/269236167.pdf)
  10. « Semaine du créole : rencontre littéraire avec Sylviane Vayaboury », sur RCI (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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