Svetlana Tikhanovskaïa

Sviatlana Tsikhanowskaïa

Svetlana Guéorguievna Tikhanovskaïa (en russe : Светла́на Гео́ргиевна Тихано́вская ; en biélorusse : Святлана Георгіеўна Ціханоўская, Sviatlana Héorhiewna Tsikhanowskaïa), née Svetlana Guéorguievna Piliptchouk le à Mikachevitchy, est une traductrice, enseignante et femme politique biélorusse.

Biographie

Traductrice et enseignante d'anglais, elle est la femme du blogueur et youtubeur Sergueï Tikhanovski (en biélorusse : Siarhieï Tsikhanowski), opposant au président Alexandre Loukachenko et emprisonné le pour « trouble à l'ordre public »[1].

Élection présidentielle de 2020

Elle se porte alors candidate à l'élection présidentielle du mois d'août. Sa candidature est validée par le pouvoir et elle réussit à fédérer les partisans de deux autres opposants, Viktor Babariko (arrêté en juin pour « délits financiers ») et Valéri Tsepkalo (dont les signatures ont été invalidées en grand nombre), empêchés de concourir à l'élection[2].

Campagne électorale

Foule lors d'un meeting politique de Svetlana Tikhanovskaïa à Minsk le au cours de la campagne pour l'élection présidentielle.

Pendant la campagne électorale, elle dénonce le régime autoritaire de Loukachenko, et demande la libération de tous les prisonniers politiques biélorusses. Elle accuse également le président, au pouvoir sans discontinuité depuis 1994, de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour lutter contre l'épidémie de Covid-19[3]. Aux côtés de Véronika Tsepkalo, épouse de Valéri Tsepkalo, et Maria Kolesnikova, directrice de campagne de Viktor Babariko, elle incarne ce que les commentateurs décrivent comme une « révolution des femmes »[4]. Elle s'oppose au régime en place et non pas à la Russie[5]. Néanmoins, elle se fait critiquer sur les plateaux des médias officiels russes[6],[7], la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian, affirmant que son QI ne dépasse que très légèrement « celui de l'orang-outan »[8] et le doyen de l'Ecole supérieure de télévision à l'université de Moscou, Vitaly Tretiakov, déclarant que Tikhanovskaïa est une « connasse », qu'il faut l'« exfiltrer de n'importe quel coin du globe où elle se trouve et juger à Minsk » avec, en perspective, une éventuelle condamnation à la peine capitale[9].

La veille du scrutin, Maria Kolesnikova et la porte-parole de Svetlana Tikhanovskaïa, Maria Moroz, sont arrêtées pour des raisons inconnues[10].

Résultats de l'élection

Selon les résultats officiels, Svetlana Tikhanovskaïa obtiendrait 10,9 % des voix, en deuxième place mais loin derrière le président sortant, qui recueillerait 80,08 % des suffrages[11]. Alors que plusieurs manifestations violemment réprimées éclatent dans le pays pour protester contre la réélection de Loukachenko[12], Svetlana Tikhanovskaïa refuse de reconnaître ces résultats, affirmant devant la presse : « Le pouvoir doit réfléchir à comment nous céder le pouvoir. Je me considère vainqueure de ces élections »[13].

Exil en Lituanie et poursuite des manifestations

Le , le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevičius, annonce à la presse que Svetlana Tikhanovskaïa a fui la Biélorussie pour se réfugier en Lituanie, où se trouvaient déjà ses enfants[14].

Elle appelle à une manifestation géante pour le [15]. Après le succès de celle-ci, elle se dit disposée à exercer le pouvoir[16].

À partir du , elle est recherchée en Biélorussie et en Russie pour « appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale »[17],[18]. Le , elle lance un ultimatum au président Alexandre Loukachenko, lui demandant de se retirer sous peine de nouvelles manifestations et de grèves[19].

Le , s'appuyant sur un accord bilatéral d'assistance juridique datant de 1992, la Biélorussie annonce avoir demandé à la Lituanie d'extrader Svetlana Tikhanovskaïa afin qu'elle soit poursuivie pour des crimes contre l’ordre et la sécurité publique. La Lituanie rejette immédiatement et fermement cette demande[20].

Références

  1. « Svetlana Tsikhanovskaïa, candidate à la présidentielle par amour, devenue le visage de la révolte biélorusse », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  2. « En Biélorussie, l’opposition s’unit face à Alexandre Loukachenko », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  3. (en) « Belarus: Anti-government protesters rally ahead of presidential vote », sur DW.COM (consulté le )
  4. « En Biélorussie, la « révolution des femmes » ébranle le président Loukachenko », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  5. La-Croix.com, « Biélorussie : Vladimir Poutine pris dans l’engrenage de la contestation », sur la-croix.com, (consulté le ).
  6. (ru) Дмитрий Киселев, « Киселев: поляки тужатся, но Тихановская на Мнишек не тянет », sur Вести.Ru, (consulté le ).
  7. (ru) [vidéo] Телеканал Дождь, «Модный приговор» от Киселева: как пропаганда освещает события в Беларуси // Дождь sur YouTube, (consulté le ).
  8. (ru) « Маргарита Симоньян: лицом белорусской оппозиции Запад снова выбрал фрика », sur Вести.Ru, (consulté le ).
  9. (ru) [vidéo] Россия 24, 60 минут по горячим следам (вечерний выпуск в 18:40) от 21.10.2020 sur YouTube, (consulté le ).
  10. « Présidentielle en Biélorussie : la cheffe de campagne de l'opposition de nouveau interpellée à la veille du scrutin », France Info, 9 août 2020
  11. « Présidentielle en Biélorussie : l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa rejette les résultats et revendique la victoire », Le Monde, 10 août 2020
  12. «Belarus election: Clashes after poll predicts Lukashenko re-election», BBC, 10 août 2020 (en)
  13. «L'opposition rejette les résultats de la présidentielle en Biélorussie», RTS, 10 août 2020
  14. « Svetlana Tikhanovskaïa, principale opposante biélorusse, a fui en Lituanie », sur rts.ch, (consulté le )
  15. « Biélorussie : manifestation géante pour réclamer le départ de Loukachenko », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  16. « Biélorussie: l'opposante Tikhanovskaïa se dit prête à devenir le «leader national» », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  17. (ru) « В России объявили в розыск Светлану Тихановскую », sur TUT.BY, (consulté le ).
  18. « Moscou place l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa sur la liste des personnes "recherchées" », sur France 24, (consulté le ).
  19. « Biélorussie : l'opposante Tikhanovskaïa lance un ultimatum au président Loukachenko », sur Le Figaro,
  20. «La Lituanie refuse la demande d’extradition de l’opposante biélorusse Svetlana Tsikhanovskaïa», Le Monde, 5 décembre 2021

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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