Substitution pénale

Dans la théologie chrétienne, la substitution pénale est une théorie de l'expiation qui s'est développée au sein de la tradition réformée[1],[2],[3],[4],[5],.

Elle explique que le Christ, en choisissant de se sacrifier, a été puni (d'où le terme « pénale ») à la place des pécheurs (substitution), satisfaisant ainsi les exigences de justice, de telle façon que Dieu peut pardonner les péchés. Elle constitue ainsi une conception spécifique de la théorie de la substitution, dans laquelle la nature substitutive de la mort de Jésus est interprétée comme une punition substitutive.

Présentation

La théorie de la substitution pénale provient de l'idée que le pardon divin doit satisfaire la justice divine, qui implique selon ses défenseurs, que Dieu ne veut ou ne peut pas pardonner simplement le péché sans au préalable exiger une réparation pour ce dernier. Elle affirme que Dieu s'est incarné lui-même en la personne de son Fils, pour endurer la mort, la punition et la malédiction que l'humanité déchue doit subir à titre de peine pour ses péchés.

D'importants concepts théologiques relatifs à la substitution pénale dépendent de la doctrine de la Trinité. Ceux qui croient que Jésus était lui-même Dieu, en accord avec la doctrine de la Trinité, croient que Dieu a assumé lui-même la punition au lieu de l'infliger à un autre. En d'autres termes, la doctrine de l'union avec le Christ affirme qu'en prenant sur lui la punition, Dieu satisfait les exigences de justice non pour un tiers indéfini, mais pour ceux identifiés à lui. Si dans la conception de l'expiation par la théorie de la substitution pénale, la mort du Christ se charge du péché et de l'injustice, sa résurrection est la renaissance et la restauration de la justice.

Les références clés de la Bible sur lesquelles est basée la théorie de la substitution pénale incluent :

  • Isaïe 53:4-6, 10, 11 : « Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous[6]. Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l'œuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains. A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, Et il se chargera de leurs iniquités[7]. »
  • Romains 3:23-26 : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ. C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus[8]. »
  • Corinthiens 5:21 : « Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu[9]. »
  • Galates 3:10, 13 : « Car tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction; car il est écrit : Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique[10]. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois[11]. »
  • 1 Pierre 2:24 : « lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris[12]. »
  • 1 Pierre 3:18 : « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit[13]. »

Notes et références

  1. (en) David Smith, The atonement in the light of history and the modern spirit, Londres, Hodder and Stoughton (lire en ligne), p. 96-97.
  2. (en) Vincent Taylor, The Cross of Christ : Eight Public Lectures, Londres, Macmillan & Co, coll. « Public lectures Drew University, Madison, N.J », , p. 71-72.
  3. (en) J. I. Packer, What did the Cross Achieve? The Logic of Penal Substitution, Tyndale House, Cambridge, (lire en ligne).
  4. (en) Laurence William Grensted, A Short History of the Doctrine of the Atonement, Manchester, Manchester University Press, coll. « Publications of the University of Manchester. Theological series », (lire en ligne), p. 191.
  5. (en) Henry Nutcombe Oxenham, The Catholic doctrine of the atonement : An Historical Inquiry Into Its Development in the Church, with an Introduction on the Principle of Theological Developments, Londres, Longman, Green, Longman, Roberts, and Green, (lire en ligne), p. 112-113, 119.
  6. Is 53. 4-6
  7. IS 53. 10-11
  8. Rm 3. 23-26
  9. 2 Co 5. 21
  10. Ga 3. 10
  11. Ga 3. 13
  12. 1 P 2. 24
  13. 1 P 3. 18

Annexes

Articles connexes

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