Soukhoï Su-34

Le Soukhoï Su-34 (désignation d'exportation : Su-32) (Code OTAN Fullback) est un bombardier tactique russe avec des capacités de lutte antinavire.

Soukhoï Su-34

Un Soukhoï Su-34 en 2020

Constructeur Soukhoï
Rôle bombardier tactique, lutte antinavire
Statut Production
Premier vol
Mise en service
Coût unitaire 36 Millions $
Nombre construits 100+
Équipage
2
Motorisation
Moteur Lyulka AL-35F
Nombre 2
Type turboréacteur à double flux
Poussée unitaire 122,6 kN
Dimensions
Envergure 14,70 m
Longueur 23,34 m
Hauteur 6,36 m
Surface alaire 62,04 m2
Masses
À vide 20 000 kg
Maximale 45 000 kg
Performances
Vitesse maximale 1 900 km/h
Plafond 17 000 m
Rayon d'action +1 000 km
Armement
Interne 1 canon GCh-301 de 30 × 165 mm
Externe Missiles  : Kh-29T, Kh-29L, Kh-25ML, S-25LD, Kh-59M, Kh-31A, R-27, R-73 et R-77
Bombes : KAB-500Kr et KAB-500L (en)

Contexte

Un Soukhoï Su-34 en octobre 2015 lors de l’intervention militaire de la Russie en Syrie.

Pendant les années 1970-80, la force de bombardement tactique soviétique était principalement constituée par les MiG-27 et Su-24M, mais devant la menace que constituaient les nouvelles armes dites intelligentes et de haute précision, l'URSS décida de s'adapter à la situation et de créer le Su-34. Son équivalent occidental est le Tornado IDS.

Conception

Les travaux concernant la nouvelle machine, initialement dénommée Su-27IB pour Istrbitel-Bombardirovchik (chasseur-bombardier), débutèrent dans les années 1980 sous la direction de Mikhaïl P. Simonov avec comme concepteur l'ingénieur Rolan Martirosov[1] et les premières esquisses étaient terminées en 1987. Le premier vol du prototype eut lieu le , c'est alors que débutèrent les essais et, le , le premier Su-34 de série (no 43) prenait l'air.

Changements structuraux

  • Pour une meilleure coordination entre les membres d'équipage assis sur siège éjectable K-36DM, la configuration côte-à-côte fut choisie, ce qui nécessita un remodelage de l'habitacle, ce dont les ingénieurs profitèrent pour accroître la capacité en carburant qui passa de 9 400 kg à 12 100 kg. Il est, comme sur le Su-25, protégé par un blindage en titane de 17 mm. Une cabine confortable étant utile pour des vols de longue durée, la pression régnant à l'intérieur est la même qu'à 2 400 m d'altitude.
  • L'avion bénéficie de plans canards qui possèdent plusieurs rôles : suppression des effets des turbulences, augmentation de la manœuvrabilité et soufflage de la couche limite par la génération de vortex qui évite son décollement aux grandes incidences.
  • Suppression des entrées d'air mobiles, qui ne sont pas nécessaires pour un chasseur-bombardier.
  • Le cône de queue a été rallongé et doté d'un radar et d'un magnétomètre pour la version anti-navire. Le parachute de freinage a été déplacé sur le dessus du fuselage.
  • Agrandissement des dérives qui contiennent des réservoirs.

Systèmes, armement

Soukhoï Su-34 au MAKS 2015

Pour localiser l'adversaire, le Su-34 possède plusieurs moyens : deux radars assurant une couverture sur 360° et pouvant travailler en mode de suivi de terrain, des capteurs optroniques, laser et infrarouge. L'accrochage des cibles se fait 'du regard' grâce à la visière du casque. Et pour la destruction de l'objectif, le Su-34 possède douze points d'ancrage auxquels il est possible d'accrocher un vaste assortiment d'armes dont des missiles air-surface supersoniques capables de détruire un objectif placé à une distance de 250 km.

Utilisateurs

Russie

  • L'armée de l'air russe possède quelques dizaines d'exemplaires du Su-34 dont les premiers exemplaires de série livrés en 2012 sont intégrés officiellement en et prévoit d'en acheter 92 d'ici 2020[2] pour 140 milliards de roubles pour équiper 3 escadres (régiments dans la terminologie russe). En , les médias russes indiquent 73 avions construits dont 8 prototypes[3].
    • 559e régiment de bombardiers, 4e armée aérienne, base aérienne de Morozovsk, effectif complet de 36 appareils le .
    • 277e régiment d'aviation, 303e division composite aérienne, 11e armée aérienne, base aérienne de Khurba (Kraï de Khabarovsk).

Futurs utilisateurs

Algérie

  • L'Armée de l'air algérienne - Sergey Smirnov, en , a déclaré que, après huit ans de négociations, Rosoboronexport a reçu une commande officielle pour fournir 12 Su-34 [4] pour l'Algérie[5]. En , 14 autres Su-34 sont commandés[6].

Engagements

Su-34. Vue de dessous

L'armée de l'air russe déploie des Su-34 en Syrie en soutien à l’armée syrienne pendant la guerre civile syrienne. Dès le , soit quelques jours après le début de l'intervention militaire russe en Syrie, des Su-34 effectuent des missions de bombardement depuis la base syrienne de Hmeimim[7]. En , des Su-34 et des Tu-22M3 russes décollent de la base iranienne de Hamedan pour frapper des cibles de l’État Islamique et du Front Fatah Al-Cham dans les provinces d'Alep, de Deir ez-Zor et d'Idlib. Ils détruisent plusieurs dépôts de munitions, postes de commandement et camps d'entraînement[8],[9].

Accidents

  •  : deux Su-34 entrent en collision en pleine nuit, au dessus de la mer du Japon. On annonce un rescapé, deux tués et un disparu.

Voir aussi

Ordre de désignation

Su-7 - Su-9/Su-11 - Su-15 - Su-17/Su-20/Su-22 - Su-24 - Su-25 - Su-27 et dérivés - Su-47

Variantes

Articles connexes

Sources

  • (ru) Avions supersoniques du monde par Valerii Bagratinov
  • (ru) Mensuel Aviatsia i Kosmonavtika (Aviation et Cosmonautique) d'

Références

  1. Krikor Amirzayan, « Disparition de l’arméno-russe Rolan Martirosov le concepteur de l’avion de chasse russe Su-24 », sur Nouvelles d'Arménie Magazine, (consulté le ).
  2. « Le Sukhoi SU-34 «Fullback» en service ! », sur Avia News, (consulté le )
  3. (ru) « ВКС России получили еще три бомбардировщика Су-34 », sur Live Journal, (consulté le ).
  4. (en) « Going Global: Russian Su-34 on the Way to Become Export Bestseller », sur sputniknews.com, (consulté le )
  5. Yacine Babouche, « L'Algérie commande à la Russie 12 bombardiers Sukhoï-34 », TSA-Algerie.com, (consulté le )
  6. « L’acquisition de Su-57 par l’Algérie «est une révolution sur le flanc ouest de la Méditerranée» »
  7. (en) « Terrorist training camp & command HQ annihilated in Russian MoD-released combat footage (VIDEO) », RT International, (lire en ligne, consulté le )
  8. Isabelle Mandraud, « Moscou et Téhéran resserrent leur coopération militaire en Syrie », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « Russian bombers first time use Iranian air base for strikes in Syria », TASS, (lire en ligne, consulté le )
  • Portail de l’aéronautique
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la Russie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.