Style victorien

Le terme style victorien renvoie à des modes et des tendances qui ont été vécus à une époque de la culture britannique, celle de l'ère victorienne qui a duré de à . Ayant régné pendant environ 60 ans, l'influence de la reine se fera surtout sentir sur les vêtements, mais elle influencera l’architecture, la littérature, les arts décoratifs et les arts visuels.

Cet article concerne la mode. Pour l'architecture, voir Architecture victorienne.
Illustration dépeignant les habits à la mode pour femme et pour homme, y compris gant et bonnet (1844).
Illustration des modes féminines du 19e siècle.

En 1807, les vêtements étaient de plus en plus fabriqués dans des usines et vendus au volume dans des magasins à prix constants. La couture à la maison était encore présente, mais déclinait. Les nouvelles machines ont changé la façon de fabriquer des vêtements.

L'introduction de machine à coudre permettant de créer un « point de couture bloqué » vers le milieu du XIXe siècle a simplifié la fabrication de vêtements à la maison et dans les boutiques. Cette avancée mécanique a facilité la pose de différentes décorations sur les vêtements, ce qui était difficile à réaliser sans les machines à coudre. Les machines à fabriquer la dentelle ont permis d'abaisser notablement le coût de celle-ci, ce qui la rendit populaire.

De nouveaux matériaux en provenance de pays lointains qui faisaient partie de l'Empire britannique ont favorisé l'arrivée de nouveaux matériaux, dont le caoutchouc servant à fabriquer les bottes en caoutchouc et les mackintosh. Des chimistes ont mis au point des teintures synthétiques plus brillantes et résistantes que les naturelles.

Mode féminine

Robes

Robe du soir (1832).

Au cours des années 1840 et 1850, les robes des femmes adoptent des épaules étroites et tombantes, des tailles affinées en triangle pointant vers le bas et des jupes en forme de cloche. Les sous-vêtements se composent d’un corset, d’une jupe tombant jusqu’aux chevilles et de plusieurs couches de jupons à volants. Vers 1850, le nombre de jupons diminua pour faire place à la crinoline et la taille des jupes augmenta. Les robes de jour comportaient un corselet uni tandis que les robes du soir étaient largement décolletées et laissaient les épaules dénudées. Un châle et des gants recouvrant l’avant-bras jusqu’au-dessus du coude complétaient alors la tenue.

Les années 1860 virent les jupes s’aplatir sur le devant et s’arrondir dans le dos. Les manches pagodes et les cols hauts agrémentés de dentelle frivole étaient de rigueur la journée. Les robes du soir, profondément décolletées et dotées de manches courtes, étaient portées avec des gants courts ou des mitaines en crochet. À partir des années 1870, les robes d’intérieur perdirent leur corset pour les occasions informelles et la tournure remplaça la crinoline.

À la fin du XIXe siècle, les vêtements se simplifièrent: tournure et crinoline disparurent et les robes étaient portées moins serrées. Le corset subsista mais s’allongea, donnant aux femmes une silhouette légèrement en S. Les jupes prirent la forme d’une trompette, étroitement ajustées au-dessus des hanches, serrées à la taille et s’évasant au-dessus du genou. Parallèlement, on vit se populariser des gammes de vêtements destinés à la pratique sportive tels que le vélo, le tennis et la natation.

Chapeaux

Caricature de l'invisible, seconde moitié des années 1810.

Pendant les premières décennies de l’ère victorienne, les jupes volumineuses, soutenues par des armatures à cerceaux, constituaient l’élément principal de la tenue. Les chapeaux, alors destinés à souligner la silhouette sans distraire le regard, restaient discrets tant par leur taille que par leur aspect. L’« invisible », porté à la fin de la Régence et dont les bords circulaires répondaient à la forme de cloche des jupes, s’allongea jusqu’à rendre invisible le visage de la femme qui le portait.

Vers 1870, la silhouette s’affinant, les chapeaux se font plus petits, perchés au-dessus du front et orientés vers l’avant. Les coiffures se font alors plus complexes et des postiches frisés viennent ajouter du volume aux cheveux naturels.

À la fin de la période, la silhouette de rigueur se rapproche d’un triangle posé sur la pointe et le chapeau à larges bords fait son apparition. Il se couvre alors de compositions de fleurs de soie, de rubans et de plumes exotiques, dont les plus recherchées provenaient des Everglades de Floride, qui virent leurs populations d’oiseaux pratiquement exterminées à cette occasion.

Mode masculine

Pendant les années 1840, les hommes adoptaient un style classique-chic, en portant des redingotes étroites tombant à mi-mollet et des gilets à une ou trois rangées de boutons, se terminant souvent par deux pointes au niveau de la taille. Pour les occasions plus formelles, un frac accompagnait un pantalon léger en journée; le soir, le queue-de-pie était de rigueur. Les chemises, à col bas, étaient faites de lin ou de coton. Une large cravate ou un foulard ainsi qu’un haut-de-forme, à larges bords en été, complétaient l’ensemble.

À partir de 1850, les hommes commencèrent à porter des chemises à cols hauts agrémentées de cravates nouées en nœud papillon. Les classes supérieures conservèrent leurs hauts-de-forme tandis que les classes moyennes adoptèrent le chapeau melon.

La décennie suivante vit l’apparition de cravates larges nouées lâchement et retenues par une épingle. Les redingotes raccourcirent aux genoux et une veste à mi-cuisse les remplaça pour les occasions peu formelles.

Au cours des années 1870, le costume trois pièces se généralisa et le plastron fit son apparition. Fracs et vestes raccourcirent.

À la fin du XIXe siècle, le blazer se propagea comme tenue sportive et informelle.

Pendant toute la période, les hommes portaient les cheveux courts et, souvent, la moustache, la barbe et des rouflaquettes. Les visages rasés ne réapparurent qu’à la fin des années 1880.

Tenues de deuil

En Grande-Bretagne, la couleur traditionnellement associée au deuil est le noir. Le processus, dont le nombre d’étapes à observer et la durée de chacune d’entre elles, en était strictement codifiés selon la proximité et le type de liens unissant l’endeuillé au défunt. Le premier deuil pouvait durer jusqu’à dix-huit mois au cours desquels les proches portaient exclusivement des vêtements de bombasine noire couverts de crêpe, sans bijoux ni rubans. Puis venaient le second deuil, le deuil ordinaire et enfin le demi-deuil, où le gris, le mauve et le violet remplaçaient le noir. Pour les hommes, le code vestimentaire était moins strict et la durée du deuil beaucoup plus courte que pour les femmes – un veuf ne portait le deuil que trois mois contre quatre ans pour une veuve. Les femmes qui observaient l’étiquette dans toute sa rigueur bénéficiaient du plus grand respect, à commencer par la reine Victoria elle-même.

Les femmes des classes moyennes et populaires s’efforçaient de porter le deuil autant que leurs moyens le permettaient et teignaient fréquemment leurs robes de tous les jours en noir.

Survivance

La mode victorienne subsiste à l'époque contemporaine à travers les robes de mariée occidentales ainsi que les courants steampunk, gothique et rivethead.

Notes et références

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