Stepanakert

Stepanakert (en arménien : Ստեփանակերտ, en azeri : Xankəndi) est la capitale et la plus grande ville de la république du Haut-Karabagh[1]. Stepanakert est également l'une des 8 régions composant le Haut-Karabagh. Selon les dernières estimations (2015), la ville compte 55 151 habitants[2], la très grande majorité des habitants étant des Arméniens, les Azéris ayant fui lors de la guerre du Haut-Karabagh.

Stepanakert
arménien : Ստեփանակերտ

azéri : Xankəndi


La place de la Liberté
Administration
Maire Davit Sarkissian
Démographie
Gentilé Stepanakertsi
Population 55 151 hab.
Densité 2 146 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 48′ 55″ nord, 46° 45′ 07″ est
Superficie 2 570 ha = 25,7 km2
Revendications
Haut-Karabagh Contrôle la ville
Azerbaïdjan Revendique la ville
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Haut-Karabagh
Stepanakert

    Histoire

    Le siège de la présidence de la république du Haut-Karabagh.

    Selon les sources médiévales arméniennes, le lieu est pour la première fois mentionné sous le nom Vararakn (Վարարակն, « torrent rapide »)[3] ; il remonterait au moins au XIIIe siècle, comme en attestent des khatchkars récemment retrouvés sur place[4]. Ce village est renommé Khankendi (Xankəndi) en 1847[3]. Les sources azerbaïdjanaises font quant à elles remonter l'histoire de la ville à la fondation du village Khankendi village du khan ») par le khan du Karabagh à la fin du XVIIe siècle.

    La ville moderne obtient son nom Stepanakert en 1923 en l'honneur de Stepan Chahoumian, un chef arménien communiste de Bakou (Azerbaïdjan). Sous l'ère soviétique, la ville devient un important centre économique ; vers 1985, elle compte 19 centres de production[3].

    Lorsque l'Azerbaïdjan déclare son indépendance en 1991, la cité est renommée Khankendi dans le cadre d'une campagne de « désoviétisation » et d'« azérification »[5] de l'ancien oblast autonome du Nagorno-Karabagh, peuplé majoritairement d'Arméniens. Des combats s'ensuivent, qui dégénèrent en guerre. À l'issue de la guerre du Haut-Karabagh (cessez-le-feu de 1994), la région entière est sous contrôle arménien et territorialement connectée à l'Arménie. Stepanakert, qui comptait avant le conflit environ 70 000 habitants, n'en comptait plus que 50 000 en 1992[6].

    La ville a grandement souffert des bombardements azerbaïdjanais pendant cette guerre, en particulier début 1992 et les tirs d'artillerie depuis la ville de Chouchi. Peu nombreuses sont les constructions à ne pas avoir été endommagées. Stepanakert a également subi diverses attaques terrestres azerbaïdjanaises, toutes infructueuses. La prise de Chouchi, le , met fin aux tirs d'artillerie, mais les bombardements aériens se poursuivent jusqu'à la fin de la guerre.

    Le , la ville subit un bombardement de l'armée d'Azerbaïdjan lors du déclenchement de la guerre arméno-azerbaïdjane de 2020. Une partie de la population civile quitte la ville[7]. Les forces azéries utilisent des bombes à sous-munitions, interdites depuis 2010, sur des quartiers civils[8]. Les autorités du Haut-Karabakh décident début novembre d’évacuer la population de la ville et des villages aux alentours en raison de la violence des combats qui s’y déroulent[9].

    Économie

    Avant la guerre, l'économie de Stepanakert reposait sur l'agro-alimentaire, le commerce de la soie ainsi que sur la production de vin[3]. Cette économie, grandement affectée par la guerre, se redresse depuis lors peu à peu, principalement grâce aux investissements en provenance de la diaspora arménienne.

    Jumelage

    Galerie

    Notes et références

    1. Pour le statut international du Haut-Karabagh, cf. l'article « Haut-Karabagh ».
    2. (fr) « Indicateurs démographiques et sociaux », Représentation du Haut-Karabagh en France. Consulté le 30 octobre 2015.
    3. (hy) S. Mkrtchyan, « Ստեփանակերտ », Soviet Armenian Encyclopedia, vol. XI, RSS d'Arménie, Erevan, 1985, p. 124.
    4. (fr) « Découverte des ruines d’une église à Stepanakert », Nouvelles d'Arménie Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
    5. (en) Svante E. Cornell, Small Nations and Great Powers: A Study of Ethnopolitical Conflict in the Caucasus, Routledge, Londres, 2001, p. 74.
    6. (en) « Former Soviet Union: Carnage in Karabakh », TIME Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
    7. Veronika Dorman, « Au Haut-Karabakh, Stepanakert dans l'angoisse des frappes qui s'intensifient », sur Libération.fr, (consulté le )
    8. « Karabakh: quand la tornade "Smertch" s'abat », sur Courrier international, (consulté le )
    9. « Haut-Karabakh: la population de la capitale Stepanakert évacuée », sur RFI,
    10. (en) « Stepanakert, Donostia sign cooperation agreement », Panorama.am, (lire en ligne, consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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