Statue équestre de Marc Aurèle

La statue équestre de Marc Aurèle est une statue antique conservée dans les musées du Capitole, à Rome. Une copie a été installée sur le dernier emplacement en extérieur qu'elle a occupé avant sa mise à l'abri, la place du Capitole.

C'est sans doute la statue équestre la plus célèbre, et aussi la plus ancienne, la seule de la Rome antique qui soit parvenue jusqu'à nous.

Historique

On dit que Marc Aurèle (empereur de 161 à 180) fut confondu avec Constantin Ier, le premier empereur romain à se convertir au christianisme, et ce fut cela qui empêcha la destruction de cette statue, contrairement aux autres symboles païens de Rome.

À l'origine, la statue trônait sur l’un des forums impériaux avec les statues d'autres empereurs. Elle fut déplacée au VIIIe siècle et se retrouva devant le palais du Latran sur la piazza San Giovanni ; elle était connue sous le nom de Caballus Constantini. En 1538, le pape Paul III, sur les conseils de Michel-Ange, la fait déplacer sur la place du Capitole.

Place du Capitole

En 1979, un attentat à la bombe contre le Palazzo Senatorio voisin a endommagé le socle en marbre de la statue. Les investigations menées à cette occasion ont révélé la présence de fissures sur les jambes du cheval et un processus de corrosion sévère sur toute la surface[1], auquel cas il a été décidé que la statue devait être restaurée et conservée pour les générations futures. Les travaux de restauration ont commencé en janvier 1981 à l'Institut central de restauration. La statue a été remplacée sur la place du Capitole par une reproduction fidèle réalisée au laser.

Description

Reposant sur trois pieds, le cheval et son cavalier de bronze montrent la maîtrise des fondeurs antiques. La statue était à l'origine entièrement dorée. Celle que l'on admire de nos jours sur la place du Capitole est une copie récente ; la statue originale est conservée aux musées du Capitole, à l'abri de la corrosion. On remarque l'absence d'étriers, inconnus à l'époque romaine.

L'empereur philosophe, à la barbe grecque, monte, sans selle, un puissant cheval, qui tient l'encolure haute et lève l'antérieur droit. Il maîtrise sa monture, et montre sa puissance, mais aussi sa science équestre. On y voit un cavalier formé à l'école classique[2].

On a longtemps hésité sur l’identité du personnage. C'est par des comparaisons monétaires que l'on pense aujourd'hui qu'il s'agit de Marc Aurèle[3]. Cependant, il y a aussi des airs de ressemblance avec les empereurs Antonin le Pieux (138-161), et Commode (180-192), le fils de Marc Aurèle.

Vers 1770, le statuaire Étienne Falconet consacre une page à la sculpture du cheval, où il remarque le manque de réalisme de la position des jambes :

« Ne voyez-vous pas que par ce moyen le cheval va au grand pas des jambes de derrière, & que de celles de devant il ne fait que piaffer ?[4] »

Les thèmes centraux de la statue sont la puissance et la grandeur divines, avec l'empereur représenté en taille réelle et le bras tendu, un geste qui rappelle beaucoup les portraits d'Auguste. Dans ce cas, le geste peut être compris comme un acte de clémence : cette théorie, défendue par certains historiens, se sert du témoignage de certains écrits médiévaux qui parlent d'un prisonnier barbare au pied de la statue, qui n’est pas parvenu jusqu'à nous. Cette pose montre l'empereur comme un dieu et un conquérant. Cependant, l'absence d'armes et d'armures donne un sentiment de paix, une paix peut-être liée à la prospérité de l'Empire romain pendant son règne. Une autre théorie suppose qu'un rouleau de parchemin était auparavant dans la main, disparu au Moyen Âge.

Restaurations

Réplique de la statue équestre de Marc Aurèle au Capitole

La plus ancienne restauration à laquelle la statue a été soumise remonte à 1466-68, sous le pontificat de Paul II. Quatre siècles plus tard, il y eut une seconde restauration par Carlo Fea qui, en 1834, fit une incision dans le cheval pour évacuer l'eau infiltrée qui mettait gravement en danger la stabilité du monument. Il a également renforcé les supports rongés par l'eau et coulé du métal dans les jambes du cheval pour mieux le fixer à la base.

En 1912, la statue subit un lavage intérieur et extérieur. En 1940, lors de la Seconde Guerre mondiale, la statue est démontée et placée en lieu sûr pour la protéger d'éventuels bombardements. Elle n'a été remise en place qu'à la fin du conflit.

28 avril 1996 : une copie provisoire en résine blanche est installée en attendant la copie définitive.

Après l'attentat de 1979, la corrosion considérable que la statue avait subie en raison de la pollution atmosphérique est apparue et il a été décidé de la restaurer, ce qui fut effectué à l'Institut central de restauration et prit beaucoup de temps, au point que le travail, commencé en 1981, ne s'est achevé qu’en 1990. À la fin de la restauration, il a été décidé de ne pas remettre en place la statue, mais de la conserver dans les musées du Capitole. Le 28 avril 1996 une copie en résine blanche a donc été placée sur le piédestal de la place du Capitole, en attendant la réplique finale en bronze, réalisée à l'aide de lasers et autres techniques de pointe.

Numismatique

Une représentation de la statue a été choisie par le gouvernement italien pour figurer sur les pièces de 50 centimes d'euro émises en 2002.

Images

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Site de Roma Capitale
  2. André Champsaur, Le guide de l'art équestre en Europe, Lyon, La Manufacture, 4ème trimestre 1993, 214 p. (ISBN 9-782737-703324)
  3. Raymond Chevallier, « La statue équestre du Capitole vue par les Français. », Revue belge de philologie et d'histoire, tome 62 fasc. 1, 1984. Antiquité — Oudheid. p. 80.
  4. Étienne Falconet, Observation sur la statue de Marc-Aurele, in Œuvres diverses concernant les arts, nouvelle édition, tome troisième, Paris, Didot fils, , 492 p., p 88, voir aussi p 128 schéma des sabots.

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