Stanislas Guerini

Stanislas Guerini, né le à Paris, est un homme d'affaires et homme politique français.

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Stanislas Guerini

Stanislas Guerini en 2018.
Fonctions
Délégué général de La République en marche
En fonction depuis le
(2 ans, 9 mois et 12 jours)
Élection
Secrétaire général Didier Medori
Prédécesseur Philippe Grangeon (intérim)
Christophe Castaner
Député français
En fonction depuis le
(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 3e de Paris
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Annick Lepetit
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (jusqu'en 2016)
EM/LREM (depuis 2016)
Diplômé de HEC
Profession Entrepreneur
Site web stanislasguerini.fr

D'abord membre du Parti socialiste et proche de Dominique Strauss-Kahn, il participe à la fondation d'En marche, qui devient ensuite La République en marche (LREM). Il est élu député dans la 3e circonscription de Paris lors des élections législatives de 2017. À la fin de l’année 2018, il succède à Christophe Castaner comme délégué général de LREM.

Enfance et vie privée

Stanislas Guerini est né le à Paris[1]. L'un de ses grands-pères, immigré italien, a fui le régime fasciste pour venir s'installer en France[2]. Son père Bernard Guerini (1948-), est diplomé de HEC Paris et Harvard Business School et a dirigé la filiale française d'Air Products[3].

Marié à Marie-Luce Conrard, une ingénieure employée chez Google France, il est père de deux enfants[4]. Ismaël Emelien est son témoin de mariage[5].

Formation et carrière professionnelle

Élève à l'École alsacienne puis au lycée Henri-IV[6],[7], diplômé d'HEC en 2006 dont il a par ailleurs dirigé le bureau des élèves, Stanislas Guerini crée son entreprise Watt & Home, société de vente et d'installation de panneaux solaires[8], fondée en 2007 avec Jean-Pascal Emelien[9], le père d'Ismaël Emelien[7].

Fin 2013, il quitte son poste de directeur général de Watt et Home et devient « directeur de l'expérience client » de la multinationale Elis[6],[7],[10].

Parcours politique

Débuts auprès de Dominique Strauss-Kahn

L'Opinion indique qu'il a été « séduit par les idées » de Michel Rocard[11]. Étudiant à HEC, il effectue un stage au groupe de réflexion (think tank) « À gauche en Europe » fondé par Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard[12].

Membre du Parti socialiste[13],[14], il fait partie de l'équipe de campagne de Dominique Strauss-Kahn pour la primaire PS de 2006, aux côtés d'autres personnalités qui, plus tard, soutiendront Emmanuel Macron : Ismaël Emelien, Cédric O, Benjamin Griveaux, Sibeth Ndiaye, et Adrien Taquet[15],[7],[4]. En vue de primaire du PS de 2011, il travaille avec Pierre Moscovici sur le programme présidentiel de Dominique Strauss-Kahn[16].

Cadre d'En marche

Il rejoint l'entourage d'Emmanuel Macron fin 2015, par la connaissance d'Ismaël Emelien et Benjamin Griveaux, et fait partie de la petite équipe qui fonde En marche[17]. Son appartement situé place des Ternes (Paris) sert de premier QG[2],[10]. Il est secrétaire de l'association de financement du mouvement[18] et référent départemental à Paris, en plus d'animer plusieurs grands rassemblements politiques d'Emmanuel Macron[6].

Il est chauffeur de salle des meetings d'Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle[16]. Le soir du second tour, il supervise la cérémonie de la victoire à la pyramide du Louvre[19].

Député de la XVe législature

Stanislas Guerini peu après son élection comme député en 2017.

Il est investi par La République en marche aux élections législatives de 2017 dans la troisième circonscription de Paris[20]. Il obtient 45,08 % des voix au premier tour, puis l'emporte au second tour face à la candidate UDI Valérie Nahmias avec 65,50 % des voix[21].

Il est membre de la commission des Finances, de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire, et porte-parole du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, avec Aurore Bergé, Olivia Grégoire et Hervé Berville[22].

Il est rapporteur du projet de loi pour un État au service d'une société de confiance[23], plus connu sous le nom de « droit à l'erreur »[24]. Il fait également partie d'un des binômes missionnés par Bruno Le Maire pour mener les travaux préparatoires du Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises, sur le thème « Partage de la valeur et engagement sociétal des entreprises » : avec Agnès Touraine, présidente de l’Institut français des administrateurs, il propose un développement du droit mou et une limitation du droit normatif, le renforcement de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) au sein de la stratégie des entreprises, ainsi que la simplification et le renforcement du recours à l’intéressement et à la participation, notamment pour les PME[25].

Il fait partie des nouveaux députés LREM qui sont issus du milieu de l'entreprise et qui se sont engagés après avoir été séduits par le côté « start-up » d’En marche : ils assument de vouloir transposer les règles de l’entreprise à l’exercice de leur mandat politique et ont eux-mêmes imprégné le fonctionnement de LREM de leurs méthodes managériales et de leur vocabulaire[26],[27].

Délégué général de LREM

En , il se déclare candidat pour succéder à Christophe Castaner au poste de délégué général de LREM[19]. Le mois suivant, le retrait de Pierre Person le laisse comme seul favori du scrutin. Mediapart évoque l'amertume des soutiens de ce dernier, qui se plaignent de pressions à leur encontre, et souligne que Stanislas Guerini « demeure très proche du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux – qui vise la mairie de Paris – et des conseillers élyséens Ismaël Emelien et Cédric O (par ailleurs membre du bureau exécutif de LREM). Tous les quatre ont été des soutiens actifs de Dominique Strauss-Kahn. Cette proximité fait grincer des dents, allant même jusqu'à alimenter les soupçons d'instrumentalisation de LREM pour l'ambition parisienne de Benjamin Griveaux »[28]. Jérémy Marot et Pauline Théveniaud estiment que Stanislas Guerini et Pierre Person ne présentent, « sur le fond, aucune différence idéologique » mais ont, « sur la forme, une pratique politique différente. Dans la galaxie DSK, Guerini se rapproche de la sphère Moscovici, qui s'est politisée d'abord dans le réseau grandes écoles et se distingue davantage en produisant des notes au kilomètre qu'en labourant le terrain. [...] Quant à Person, c'est un jeune Cambadélis, aguerri par l'action au MJS et à l'Unef au sein des facs, mais aussi fin connaisseur des appareils »[29]. Libération indique alors que Stanislas Guerini est « particulièrement apprécié à Matignon et Bercy, moins nettement à l’aile gauche de LREM »[16].

Stanislas Guérini, le , lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty, place de la République à Paris.

Le , il est élu délégué général de La République en marche, avec 82 % des voix des 743 membres du « Conseil » de LREM[30], face à Joachim Son-Forget[31].

En 2019, il lance une consultation interne en vue d’une révision des statuts du parti[32]. Sa réforme vise notamment à « décentraliser » le parti, dont le fonctionnement est jugé vertical[33]. Il est alors décrit par BFM TV comme « fédérateur » au sein du parti[34].

Figurant sur la liste LREM du 17e arrondissement de Paris lors des élections municipales de 2020, son nom circule pour remplacer la tête de liste Agnès Buzyn entre les deux tours mais il refuse d'envisager cette hypothèse : selon Libération, il « [préfère], comme nombre de dirigeants macronistes, se laisser une chance d’entrer au gouvernement en cas de remaniement »[35].

Prises de position

S'agissant de la laïcité et de l'islam, Marianne estime qu'il semble se rattacher au « courant libéral » au sein de la majorité en déclarant vouloir « mener une bataille culturelle, dans tous les espaces de notre République, pour dire aux femmes qu'elles doivent avoir la liberté de porter ou de ne pas porter le voile »[36]. Toutefois, il prend position sur Twitter contre une élue LREM remplaçante pour les élections départementales qui porte le voile sur une affiche de campagne en réponse à un tweet de Jordan Bardella provoquant un tollé[37].

Lors de la pandémie de Covid-19, il se dit « allant et ouvert » sur le déploiement du traçage numérique des individus[38]. En , sa proposition de verser un chèque de 400 euros à près de quatre millions de personnes n'est pas validée par Emmanuel Macron[39].

Emmanuel Macron estime qu'il se montre trop discret dans le débat public, selon Le Canard enchaîné du 3 février 2021.

Références

  1. "Résultat des élections législatives 2017 : 3e circonscription - département Paris ", les-elections.info, juin 2017.
  2. Mathilde Siraud, « Stanislas Guerini, un "premier de cordée" pour diriger le mouvement présidentiel », Le Figaro, 1er-2 décembre 2018, p. 6.
  3. Bernard Guerini
  4. Mariana Grépinet, « Stanislas Guérini. Un inconnu à la tête des marcheurs », Paris Match, semaine du 28 novembre au 5 décembre 2018, p. 50.
  5. Alexandre Le Drollec et Julien Marti, « Stanislas Guerini: 10 choses à savoir sur le nouveau patron de LREM », sur nouvelobs.co, (consulté le ).
  6. Mathieu Magnaudeix, « Les députés LREM parisiens, comme un livre ouvert sur les réseaux Macron », sur Mediapart, .
  7. Sophie des Déserts, « Le casse du siècle », Vanity Fair n°53, décembre 2017, pages 108-115 et 154-155.
  8. "Législatives: pourquoi ces patrons veulent devenir députés sous Macron", BFMTV, 16 mai 2017
  9. Arthur Nazaret, « Comment les "DSK boys" ont pris leur revanche grâce à Macron », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  10. « Qui est Stanislas Guérini, le nouveau patron de LREM », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  11. « Stanislas Guerini prend la tête de La République en marche », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  12. Pauline Théveniaud, « Stanislas Guerini, le «bon garçon» de la République en marche », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  13. « Stanislas Guerini prend la tête de La République en marche », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  14. Alain Auffray, « Stanislas Guerini, un nouveau patron pour sortir LREM du coma politique », sur libération.fr, (consulté le ).
  15. « Stanislas Guérini, cheville ouvrière et futur rapporteur du texte sur le « droit à l’erreur » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  16. Alain Auffray, « Stanislas Guerini, un nouveau patron pour sortir LREM du coma politique », sur liberation.fr, (consulté le ).
  17. « Résultats législatives 2017: Stanislas Guerini élu dans la 3e circonscription de Paris », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  18. "Le macronisme, un rocardisme sarko-compatible", L'Humanité, 12 juillet 2016
  19. Isabelle Ficek, « EXCLUSIF Stanislas Guerini pressenti pour prendre la tête d'En Marche », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  20. « Candidats investis La République En Marche ! », en-marche.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  21. Ministère de l'Intérieur - Troisième circonscription de Paris
  22. « A. Bergé porte parole de LREM à l'Assemblée », 78actu, (lire en ligne, consulté le )
  23. [http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-pour-etat-au-service-societe-confiance.html
  24. « Assemblée nationale - Fonction publique : un Etat au service d'une société de confiance », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  25. Romain Cayrey, « Projet de loi Le Maire sur les entreprises : ce qu'il faut retenir des travaux préparatoires », sur Le Moniteur.fr, (consulté le ).
  26. Alexandre Lemarié et Manon Rescan, « Les députés LRM, entre culture d’entreprise et discipline de parti », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  27. Jannick Alimi, « Les trois familles des députés En Marche ! », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  28. Manuel Jardinaud, « Chez LREM, l’élection du délégué général se passe de débat démocratique », sur Mediapart, (consulté le ).
  29. Jérémy Marot et Pauline Théveniaud, Les Apprentis de l'Élysée, Plon, , 280 p., p. 312.
  30. « Stanislas Guerini, un nouveau patron pour sortir LREM du coma politique », sur Libération.fr, (consulté le ).
  31. Alexandre Lemarié, « Le député Stanislas Guerini élu à la tête de La République en marche », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  32. Geoffroy Clavel et Alexandre Boudet, « Aux municipales, LREM pris au piège de ses contradictions », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  33. Alexandre Lemarié, « A la veille des municipales, La République en marche en mal de démocratie interne », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  34. Jules Pecnard, « Fédérateur en quête de poids politique, qui est Stanislas Guerini, patron de LaREM? », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  35. Charlotte Belaïch, « Agnès Buzyn revient en marche arrière », sur liberation.fr, (consulté le ).
  36. Louis Nadau, « Schiappa contre Taché : ce serre-tête qui coupe LREM en deux camps opposés sur la laïcité et le voile », sur marianne.net, (consulté le ).
  37. « LaREM/Départementales : le voile de la discorde », sur lci.fr, (consulté le ).
  38. Sébastien Tronche, « Covid-19 : le tracking fracture la majorité », sur liberation.fr, (consulté le ).
  39. « Le "chèque déconfinement", proposé par le patron d'En marche, ne plaît pas à Emmanuel Macron », sur lejdd.fr, (consulté le ).

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