Stéphane Blet

Stéphane Blet est un pianiste, compositeur et musicographe français, né le à Paris.

Ancien franc-maçon, il est également connu pour ses positions conspirationnistes antimaçonniques. Il est notamment l'auteur de plusieurs essais sur le sujet. Depuis les années 2000-2010, il est par ailleurs un proche du mouvement Égalité et Réconciliation.

Biographie

Carrière

Disciple du pianiste américain Byron Janis[1] qui l'invite à New York dans les années 1980, il est également le jeune assistant de Vladimir Horowitz[2]. Dès 1986, il entame une carrière de concertiste international.

Ses récitals à la salle Gaveau ou au théâtre des Champs-Élysées lui valent le succès du public[réf. nécessaire], comme lors de son « marathon Franz Liszt » en février 1987 où il est bissé plus de trente minutes, ce qui fait dire au critique musical Pierre Petit : « Stéphane Blet, c'est plus que du simple piano, c'est la musique elle-même »[réf. nécessaire][3].

À l'âge de quinze ans, il enregistre son premier disque, exclusivement consacré à Franz Liszt. Il est également concertiste depuis le même âge.

Il signe un an plus tard avec Philips Classics, pour qui il enregistre deux nouveaux disques, toujours consacrés au compositeur hongrois, avec entre autres la sonate pour piano en si mineur, sélection des « meilleurs CD Diapason 1989 », qui fait écrire à André Boucourechliev : « De son corps à corps avec l'œuvre naît une superbe architecture, scandée tour à tour par la majesté et le lyrisme le plus intense. Et quelle sonorité ! […] On apprécie le véritable musicien et sa merveilleuse compréhension de l'œuvre […] on oublie tout pour s'adonner à l'émotion… c'est l'état de grâce ! ». Quant à Carlo Maria Giulini, il soulignera « une technique stupéfiante et le plus beau son de piano »[3].

Parallèlement, Stéphane Blet a composé plus de 300 œuvres, pour piano, violon, orchestre, voix humaine, publiées par les éditions Alphonse Leduc, Lemoine, Combre, Zurfluh, Durand-Eschig, Lafitan, Fertile plaine, Soldano, interprétées et enregistrées par des pianistes tels Cyprien Katsaris, Alexandre Paley, İdil Biret, Evelina Borbei[4], Natalia Sitolenko, Jean Muller.

En 1993, il transcrit intégralement pour piano seul la monumentale Faust Symphonie de Liszt[5], ce qui lui vaut plusieurs prix dont celui de l'Association Franz Liszt. Il compose également un grand cycle de rhapsodies turques et ottomanes et se voit décoré en 1996 par le gouvernement turc pour ce travail[6].

Il participe au jury de l'École normale de musique de Paris, avant d'y être nommé professeur, en 2001. Il a également présidé plusieurs concours internationaux, dont le Concours International de Piano d'Istanbul, qu'il crée en 2013[6].

Il est aussi l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages musicologiques au sujet des œuvres de Frédéric Chopin, Erik Satie, Franz Liszt et Robert Schumann, ainsi que d'une méthode de piano, Le Voyage Magique, parue aux éditions Leduc[7].

Stéphane Blet est durant vingt-cinq ans vice-président de l'Académie du disque lyrique[8]. En 2010, il crée le « Grand Orphée d'Or Leyla Gencer » en hommage à la grande cantatrice turque[9].

Militantisme antimaçonnique et antisémite

Gaël Brustier révèle en 2017 qu'il est proche d'Alain Soral et « l’un des conférenciers engagés dans la dénonciation de l’influence maçonnique. Il se livre à un exercice assez commun depuis deux siècles d’antimaçonnisme : le témoignage d’un ex-initié. En un mois, sa conférence a été visionnée 77 000 sur YouTube au cours du seul mois d’août. Stéphane Blet a réalisé un autre entretien de « repenti » visionné plus de 260 000 fois[10] ». Son antimaçonnisme comporte également une dimension antisémite, Blet estimant que la franc-maçonnerie aurait été progressivement infiltrée par les juifs, qui l'auraient ainsi détournée de son but initial afin de la transformer en une organisation nuisible aux nations et aux peuples et bénéficiant à Israël ainsi qu'au « mondialisme sioniste »[11]. Il apparaît dans La France maçonnique, film réalisé par Paul-Éric Blanrue et Julien Teil, en compagnie de Dieudonné, de Jean-Yves Le Gallou, d'Emmanuel Ratier et de Pierre Hillard[12].

Stéphane Blet est condamné en 2017, à 5 000  d'amende, pour provocation à la haine et injure raciale[13].

Distinctions

Il reçoit en France la médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès remise au Sénat, et est admis au grade de Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français en juillet 2005[14]. Il a été depuis exclu de cet Ordre par arrêté du [réf. nécessaire]. La SACEM lui décerne le prix de « Pianiste de l'année » en 2007. Le magazine Marianne le qualifie de « roi du clavier »[15]. Il enregistre désormais pour le label français Calliope.

Discographie (partielle)[16]

En tant que pianiste

  • Franz Liszt : Sonate en si mineur, Méphisto Valse no 1, Vallée d'Obermann, Philips Classics, 1989
  • Favorite Encores, Forlane, 1996
  • Hommage à Horowitz, Marcal Classics, 2008
  • Frédéric Chopin : Intégrale des 19 Nocturnes, Saphir Productions, 2008
  • Erik Satie : Du Chat noir à la Rose + Croix , Saphir Productions, 2006
  • Liszt : de Faust à Mephisto, Polygram, 2002
  • L'Art de Stéphane Blet, Marcal, 2005
  • Mussorgsky, Schumann : Tableaux d'une exposition/ Kreisleriana, Marcal Classics, 2009
  • Schubert, Brahms : piano 4 mains (avec Etsuko Hirose), Axes Recordings, 2012
  • Erik Satie, Les mémoires d'un amnésique. Gymnopédies, Gnossiennes, Valses. Avec Daniel Prevost. Calliope. CAL 1631.
  • Trésors du piano russe. Stéphane Blet. Rachmaninov, Moussorgsky, Scriabine... Calliope. CAL 1636.
  • Mozart & Beethoven, Sonates, Fantaisie... Calliope. CAL 1635
  • Karnaval. Stéphane Blet joue Schumann. Calliope.

En tant que compositeur

  • Hommage à Stéphane Blet, par Morgane Dupuy, Alexander Paley, Marcal, 2008
  • Jean Muller joue Stéphane Blet, Polymnie, 2007
  • Docteur Faust : Œuvres pour piano de Stéphane Blet vol. 1, par Evelina Borbei, Maguelone, 2002
  • Insomnies, par Natalia Sitolenko, Marcal Classics, 2004
  • Fantaisie ottomane et œuvres pour piano seul, par Isabelle Oehmichen et Weiner Chamber Orchestra (dirigé par Richard Weninger), Marcal Classics, 2005

Compositeur et interprète

Publications

Les œuvres de Stéphane Blet sont publiées en partitions ; notamment aux éditions Combre-Lemoine, Fertile Plaine et Pierre Lafitan.

Autres ouvrages

Essais sur l'occultisme

  • Traité herméneutique : Trésors occultes de la Franc-Maçonnerie, 2010, Cap Béar éditions
  • Sous le voile de l'occultisme, éd. Amalthée, 2006
  • Franc-maçonnerie-l'effroyable vérité, éditions Kontre Kulture, 2018

Essais sur la musique

  • Introduction à l'art pianistique, suivi de : Schumann ou les déchirements de la double personnalité, Zurfluh-Robert Martin, 2006
  • L'art d'interpréter les mazurkas de Chopin, éditions Jonaphil-Lemoine
  • La Faust Symphonie de Franz Liszt, histoire d'un chef-d'œuvre négligé, Paris, Combre-Lemoine, cop. 2005
  • L'énigme Satie, éditions Combre-Lemoine

Notes et références

  1. Biographie de Stéphane Blet, éditions Henry Lemoine.
  2. Jean-Pierre Thiollet, 88 notes pour piano solo, Neva Editions, 2015, p. 326.
  3. « BLET Stéphane », sur Editions Soldano, (consulté le )
  4. Biographie d'Evelina Borbei.
  5. « La Faust Symphonie de Franz Liszt : histoire d'un chef-d'oeuvre négligé (historique, glose, analyse, discographie comparée) », sur catalogue.philharmoniedeparis.fr (consulté le )
  6. « Jazz : Stephane Blet, pianiste », sur www.nds.k12.tr (consulté le )
  7. « LEDUC VOGT/BATES/BLET - LE VOYAGE MAGIQUE - DECOUVREUR NIVEAU 1 (AVEC PORTEES) + CD - Woodbrass.com », sur www.woodbrass.com (consulté le )
  8. « Les Membres de l'Académie du Disque lyrique »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur www.academiedudisquelyrique.com, Académie du disque lyrique, (consulté le ).
  9. « Zeynep Oral », sur www.zeyneporal.com (consulté le )
  10. Gaël Brustier, « L’antimaçonnisme demeure une obsession française », sur Slate, (consulté le ).
  11. Aurélien Montagner, Le nationalisme conspirationniste soralien, une idéologie radicale et marginale de l’extrême droite française contemporaine, , 645 p. (lire en ligne), p. 209
  12. « Un « Institut Emmanuel Ratier » a ouvert ses portes dans l’Indre », sur Conspiracy Watch, (consulté le ).
  13. Geplu, « La LICRA fait condamner Stéphane Blet à 5000 € d’amende », sur hiram.e, (consulté le ).
  14. Ministère de la Culture, « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres juillet 2005 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), (consulté le ).
  15. « Stéphane Blet, le roi du clavier »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Marianne, (consulté le ).
  16. « Stephane Blet », sur Discogs (consulté le ).

Liens externes

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