Sotta
Sotta est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Freto.
Sotta | |
Vue panoramique de Sotta depuis la Punta. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Corse-du-Sud |
Arrondissement | Sartène |
Intercommunalité | Sud Corse |
Maire Mandat |
Jean-Marc Serra 2020-2026 |
Code postal | 20146 |
Code commune | 2A288 |
Démographie | |
Gentilé | Sottais |
Population municipale |
1 373 hab. (2018 ) |
Densité | 21 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 32′ 47″ nord, 9° 11′ 45″ est |
Altitude | 130 m Min. 17 m Max. 1 298 m |
Superficie | 66,5 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Porto-Vecchio (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Grand Sud |
Localisation | |
Géographie
Sotta est une commune comportant 36 hameaux, et dont la superficie atteint 6 650 ha. Constituée de nombreux villages et hameaux pastoraux éparpillés dans la plaine de Freto aux pieds de la Cagna, la commune s'articule autour du village de Sotta où se trouvent la mairie et l'église paroissiale, à mi-chemin entre Porto-Vecchio et Figari. Elle occupe un territoire dit de San-Martino jusqu'au XIXe siècle.
Le village de Sotta, cœur historique, géographique et administratif de la commune, se situe en moyenne à 130 m d'altitude. Placé entre Porto-Vecchio et Figari, il est un lieu de passage pour les gens voulant se rendre soit à l'aéroport de Figari, soit en ville, à Porto-Vecchio ou à Bonifacio. C'est également un lieu plein de nature, encore préservé et intact. L'ambiance du village est relativement préservée, notamment en été, grâce à ses deux bars, son restaurant et son hôtel. C'est un lieu très agréable pour les gens qui recherchent le calme.
Les autres villages qui, avec leurs nombreux hameaux, constituent la commune de Sotta sont Chera, Petra Longa Salvini et Borivoli.
Urbanisme
Typologie
Sotta est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Porto-Vecchio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (80,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (51,7 %), forêts (18,4 %), zones agricoles hétérogènes (12,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (10,5 %), terres arables (3,2 %), prairies (2,6 %), zones urbanisées (0,6 %), mines, décharges et chantiers (0,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Légendes
Avant tout celle d’Ursu Alamanu, seigneur d’Avretu sera décapité pour avoir pratiqué le droit de cuissage, un 31 juillet, jour sacré pour le Mazzerisme puisque tous ses adeptes sont censés se réunir aux cols de montagnes corses.
Cette légende en entraînera une autre : celle du Musconu d'Avretu, mouche à l’haleine pestilentielle sortie du crâne d’Ursu Alamanu, qui anéantira toute la population de la contrée, en fait annonciatrice de la grande Peste.
Les survivants devaient se réfugier dans les grottes alentour. Ce phénomène amena une autre légende : celle d’a Zinevra di a Cancaraccia, considérée comme sorcière et qui fut condamnée à être écartelée par le tribunal de l’Inquisition. Depuis, on dit de quelqu’un que l’on veut envoyer au diable : « Mandalu, in Zinevra ! ».
La légende du Bancu di Vasculacciu, qui veut que l’on aurait trouvé dans l’enceinte de ce dolmen des lingots d’or masqués par une pierre bleue et qui auraient servi au XIIIe siècle, à faciliter la construction par les Templiers de l’église Saint-Dominique de Bonifacio, ou encore à réaliser l’escalier du Roi d’Aragon dans la même ville.
On trouve sur le territoire de la commune de Sotta un système mégalithique riche avec le dolmen de Poghjarella qui s’inscrit dans une couronne de pierres et qui a fait l’objet de recherches importantes. À Vasculacciu une nécropole mégalithique appelée Bancalu a donné naissance à la légende des lingots d’or. Sotta appartient au complexe torréen avec la forteresse de Tappa, située au sommet d’un piton rocheux voisinant avec le Stabiaccu. L’emplacement est de premier ordre selon Daniel Ribba et fut utilisé par les néolithiques dès le IVe siècle avant notre ère. Tappa est aussi ancien que Torre et fut construit probablement à la même époque pour former l’un des maillons de la piste torréenne.
Mais celui qui recueille le plus d’attention et d’intérêt demeure celui du hameau Di i cani. D’autres orii sont relevés à Sotta car c’est à partir d’un Tavonu naturel dans un rocher que les anciens ont eu l’idée de construire un mur pour en faire un abri, une demeure et plus tard une réserve à grains ou à foin.
Les ruines du château d’Ursu Alamanu laissent transparaître l’existence d’une base en pierres et probablement, si on en juge par les pointes de fer que l’on y a retrouvées, une structure supérieure en bois. Sa situation stratégique en faisait un point d’observation incomparable et à ses pieds se trouvait tout un système d’habitat et de lieux de cultes – notamment la chapelle de Sant'Andria qui date du Xe siècle et qui est en cours de restauration et plus loin celle de Montilati - .
Pas très loin de ce site, on a trouvé dans les environs de Cuvo les vestiges d’une église baptismale datant du XIIe siècle où, le jour de la Saint Jean, le Piévan baptisait tous les enfants.
Sotta est doté d’un très intéressant patrimoine architectural de caractère roman. Ainsi de la chapelle Sant'Ursula à Petralunga Filippi aujourd’hui en ruine et que l’on dit sœur jumelle de San Quilicu de Montilati construites toutes deux au XIIe siècle. La chapelle de Sant'Austinu à Chera construite vers le VIIe siècle puis reprise presque complètement vers le milieu du Xe siècle. Cette chapelle était une Monachia, petit sanctuaire permettant à un moine ou à un ermite qui vivait de son troupeau et de ses jardins, d’assurer l’accueil, le soutien moral et l’office. Ce système a perduré jusqu’au XVIe siècle. Une autre Monachia a été retrouvée au lieudit Munacu à Cagna.
Terres de foi, Sotta a également connu des heures de lutte. À l’occasion de la libération de la Corse en 1943 la population participa dans le cadre de la Résistance au ralentissement des colonnes allemandes et des Chemises Noires de l’Afrika Korps.
Ils livreront combat sur la route qui relie Sotta à Carbini au tunnel d’Usciolu où la légende veut que saint Georges ait tué U Musconu d’Avretu pour empêcher la progression de la peste vers la montagne.
Des liens étroits ont toujours existé de tous temps entre l’homme et les roches. À Sotta l’habitat de granit semble avoir été voulu pour s’intégrer aux paysages contrastés, comme si ses habitants avaient voulu se fondre dans la pierre pour en constituer la mémoire.
Le granit, taillé en blocs de forme régulière « i quadri » donne une certaine unité aux constructions.
Comme 42 communes de Corse, Sotta est éclatée en deux zones géographiques : un bourg, siège de la mairie, et des hameaux. Par sa diversité et ses traditions encore bien ancrées, Sotta semble prête pour voir se développer un tourisme à dimension humaine et à caractère culturel et naturel. Sa situation géographique entre la zone d’attraction que représente Porto-Vecchio et celle de Figari avec notamment son aéroport en fait un havre recherché par ceux qui souhaitent connaître une qualité de vie et une immersion dans une nature préservée.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
- Maire sortant : Joseph Pietri
- 15 sièges à pourvoir au conseil municipal (population légale 2011 : 1 095 habitants)
- 2 sièges à pourvoir au conseil communautaire (CC du Sud Corse)
Tête de liste | Liste | Premier tour | Second tour | Sièges | ||||
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Voix | % | Voix | % | CM | CC | |||
Jean Marc Serra | DVD | 421 | 49,29 | 567 | 69,06 | 13 | 2 | |
Jean-Baptiste Filippi | SE | 171 | 20,02 | 254 | 30,93 | 2 | ||
Joseph Pacini | SE | 145 | 16,97 | |||||
Jean-Christophe Hervouet | SE | 117 | 13,70 | |||||
Inscrits | 968 | 100,00 | 968 | 100,00 | ||||
Abstentions | 105 | 10,85 | 120 | 12,40 | ||||
Votants | 863 | 89,15 | 848 | 87,60 | ||||
Blancs et nuls | 9 | 1,04 | 27 | 3,18 | ||||
Exprimés | 854 | 98,96 | 821 | 96,82 | ||||
Liste des maires
Composition du Conseil Municipal pour la mandature 2014-2020
Groupe de la majorité | Sièges | Tendance | / | Groupe de l'opposition | Sièges | Tendance |
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Sotta Arritti | 13 | Divers Droite | / | Campà in Sotta | 2 | Divers |
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Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1856. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[10].
En 2018, la commune comptait 1 373 habitants[Note 3], en augmentation de 22,26 % par rapport à 2013 (Corse-du-Sud : +5,78 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Lieux et monuments
Monument aux Morts (Première Guerre mondiale et Seconde Guerre mondiale) : 99 noms de jeunes Sottais sont gravés sur ce monument.
Personnalités liées à la commune
- Joseph Comiti, homme politique, est natif de la commune.
- Ghjuan-Andria Culioli, poète.
- Gabriel Xavier Culioli, romancier et journaliste.
- Ghjuvanni Luciani de Cuvo, linguiste, poète et journaliste
- Joseph Comiti, ancien Ministre.
- Jacques Rocca Serra, homme politique marseillais
- Paul Comiti, garde du corps du général de Gaulle
- Paul Milleliri (1902-1972), instituteur, résistant, Maire de Sotta, Compagnon de la Libération[13]
- Marlène Schiappa, ministre[14]
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Résultats officiels pour la commune Sotta
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Fiche biographique sur le site de l'Ordre de la Libération,
- « Retour aux sources à Sotta pour la Secrétaire d’État Marlène Schiappa », sur corsematin.com, .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Sotta sur le site de l'Insee
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