Sonate pour hautbois et piano de Saint-Saëns

La Sonate pour hautbois et piano est une œuvre de Camille Saint-Saëns composée en 1921.

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Sonate pour hautbois avec accompagnement de piano
op. 166

Page de titre du manuscrit autographe.

Genre Sonate
Nb. de mouvements 3
Musique Camille Saint-Saëns
Effectif Hautbois et piano
Durée approximative 11 min
Dates de composition 1921
Dédicataire Louis Bas

Présentation

La Sonate pour hautbois de Camille Saint-Saëns s'inscrit dans un cycle de sonates pour vents que le compositeur destine « aux instruments peu favorisés sous ce rapport », pour leur donner « les moyens de se faire entendre »[1].

Composée en mai-juin 1921, la sonate est publiée en novembre de la même année par les éditions Durand et porte le numéro d'opus 166 : c'est une des dernières œuvres musicales de Saint-Saëns, qui meurt quelques mois plus tard à Alger[2].

La partition, notée « Sonate pour hautbois avec accompagnement de piano »[2], est dédiée à Louis Bas, soliste de l'Orchestre de l'Opéra de Paris et de l'Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire[3], qui l'a jouée le 21 juin 1921 en présence du compositeur[1].

Structure

L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de onze minutes environ[4], comprend trois mouvements[3] :

  1. Andantino, à
  2. Allegretto, à
  3. Molto allegro, à

Analyse

Le premier mouvement de la Sonate est un Andantino en majeur, qui se présente comme une aria de forme lied « parée de grâces rococo, avec un volet central en mi bémol[5] ».

Le deuxième mouvement s'ouvre sur un « délicat récitatif de caractère bucolique et chantant », auquel succède un Allegretto ternaire, en si bémol majeur, « dans le goût pastoral, rehaussé d'harmonies savoureuses, avec de légères touches modales[5] », que Jean Gallois rapproche de « l'esthétique de la gigue[6] ». Le mouvement se referme, dans la cadence conclusive, sur le retour du récitatif[5].

Le finale est un Molto allegro spirituel et charmeur[5], dans lequel le hautbois « se révèle virtuose, plein de délicatesse, d'humour et de charme en une sorte de tarentelle avec un bref mais curieux rappel en écho de la Sonate de Franck et un passage aigu jusqu'au fa dièse, avant de retrouver la tonalité initiale de majeur[6] ».

À l'instar des Sonate pour clarinette et Sonate pour basson exactement contemporaines, la Sonate pour hautbois est habitée par un esprit néoclassique, une rigueur archaïque et une forme réduite à l'essentiel[7] qui annoncent les œuvres similaires du Groupe des Six et de Poulenc en particulier[6],[5]. Elle constitue le testament musical de Saint-Saëns[8], en même temps que le point culminant de son œuvre de musique de chambre[7]. C'est aujourd'hui un pilier du répertoire de l'instrument[4],[3].

Discographie

  • Camille Saint-Saëns : Chamber Music for Wind Instruments and Piano, Ingo Goritzki (hautbois) et Leonard Hokanson (piano), MDG 3040395, 1991[9].
  • Saint-Saëns : Chamber Music, CD 2, Gareth Hulse (hautbois), Ian Brown (piano), Hyperion Records 67431, 2005[10].
  • Camille Saint-Saëns : Musique de chambre avec vents, CD 2, Alexandre Gattet (hautbois) et Pascal Godart (piano), Indésens Records 010, 2010[11].
  • Saint-Saëns : Music for Wind Instruments, Charles Hamann (hautbois) et Stéphane Lemelin (piano), Naxos 8.570964, 2010[12].
  • Saint-Saëns : Chamber Music, Francesco Di Rosa (hautbois) et Akane Makita (piano), Brilliant Classics 95165, 2015[13].

Bibliographie

Éditions

Ouvrages

  • Jean-Alexandre Ménétrier, « Camille Saint-Saëns », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN 2-213-02403-0), p. 752–763.
  • Jean Gallois, Camille Saint-Saëns, Liège, Mardaga, coll. « Musique-Musicologie », (ISBN 2-87009-851-0).

Notes discographiques

  • (en + fr + de) Michael Stegemann (trad. Sylvie Gomez), p. 8-12, MDG 304 0395-2, 1991.
  • (en + fr + de) Sabina Teller Ratner, « Camille Saint-Saëns : Musique de chambre », p. 11-14, Hyperion 67431, 2005 (Lire en ligne).
  • (en + fr) Matthew Swann (trad. David Ylla-Somers), « Musique pour instruments à vent », p. 7-8, Naxos 8.570964, 2009 (Lire en ligne).

Notes et références

  1. Jost 2010, p. IV.
  2. Jost 2010, p. V.
  3. « Sonate pour hautbois et piano op. 166 (Camille Saint-Saëns) », sur Bru Zane Media Base (consulté le )
  4. (en) Patsy Morita, « Sonata for oboe & piano in D… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  5. Ménétrier 1989, p. 757.
  6. Gallois 2004, p. 368.
  7. Stegemann 1991, p. 10.
  8. Stegemann 1991, p. 9.
  9. (en-US) Jed Distler, « Saint-Saëns: Wind Sonatas Etc - Classics Today » (consulté le )
  10. (en-US) Jed Distler, « Saint-Saëns: Chamber music/Nash Ensemble - Classics Today » (consulté le )
  11. Pierre-Jean Tribot, « Saint-Saëns, intégrale majeure pour vents par les solides de l'Orchestre de Paris », sur ResMusica, (consulté le )
  12. « SAINT-SAENS, C.: Music for Wind Instruments - Sonatas / Romance / Tarantelle (Canada's National Arts Centre Wind Quintet, Lemelin) - 8.570964 », sur www.naxos.com (consulté le )
  13. « Saint-Saëns: Chamber Music - Brilliant Classics », sur www.brilliantclassics.com (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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