Sōka Gakkai
La Sōka Gakkai (創価学会) (« Société pour la création de valeurs ») est un mouvement bouddhiste moderne fondé en 1930 au Japon par Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda, en tant que branche laïque de l'école Nichiren Shōshū[1].
Forme juridique |
O.N.G. A.C.S.B.N. |
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But | Promotion du bouddhisme de Nichiren |
Zone d’influence | 192 pays et territoires |
Fondation | Japon, 1930 |
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Fondateur |
Tsunesaburō Makiguchi Jōsei Toda |
Siège |
Soka Gakkai International (SGI)0 Japon, Shinanomachi 32, Shinjuku, Tokyo 160-8583 |
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Structure |
France - Consistoire Soka composé de : - A.C.S.B.N. - A.C.S.F. - A.C.E.P. |
Personnages clés |
Tsunesaburō Makiguchi Jōsei Toda Daisaku Ikeda |
Président | Minoru Harada (en) |
Financement | Dons |
Membres | 12 millions de membres |
Site web |
ACSBN = SGI France (en) SGI et SGI USA |
Du fait de sa création au XXe siècle, la Sōka Gakkai est considérée comme un nouveau mouvement religieux[2],[3] et classée au Japon parmi les « nouvelles religions » (shinshūkyō). Elle se réclame pourtant héritière des enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282) transmis par Nikkō Shōnin (en), le plus jeune de ses six disciples aînés, considéré comme son successeur par certaines écoles du bouddhisme de Nichiren dont la Nichiren Shōshū. Toutefois, en , cette dernière rompt les liens avec la Sōka Gakkai, allant jusqu'à excommunier tous ses membres[4]. Désormais ce sont les membres laïques qui, en tant que ministres du culte, accomplissent les cérémonies religieuses telles que les mariages ou les cérémonies funéraires.
Daisaku Ikeda, alors 3e président de la Sōka Gakkai, fonde en 1964 un parti politique, le Kōmeitō, mais en 1970 les deux structures se séparent officiellement à la suite de critiques de l’opinion publique. Pour fédérer les membres, le il fonde la Soka Gakkai International (en) dont il est toujours président en . Le mouvement s'est fait connaître dans le monde, non sans susciter quelques controverses, en particulier du fait de son « prosélytisme » soutenu voire « agressif » se basant sur la pratique de shakubuku, mais qui s'est par la suite adouci[5],[6]. La Sōka Gakkai, parfois soupçonnée de « dérives sectaires » au Japon[7], mais aussi en France, décide alors de publier en 2009 un dossier de réponse aux accusations[8].
La Soka Gakkai internationale déclare 12 millions de membres dans 192 pays et territoires[9],[10], dont, en 2005, plus de 8 millions de familles membres au Japon[11].
Les pratiquants s’efforcent d’accomplir une pratique biquotidienne, matin et soir, comprenant la lecture ou la récitation d'extraits du Sûtra du Lotus (le Gongyo) et la récitation du mantra Nam-myōhō-renge-kyō devant l’objet de culte, le Gohonzon, pour réaliser Kōsen-rufu, la paix mondiale sur la base de leur accomplissement personnel, leur “révolution humaine”. Ils participent également à des réunions de discussion, étudient les écrits de Nichiren avec l'aide des textes de Daisaku Ikeda.
Historique
Le mouvement est fondé en 1930 sous le nom de Sōka Kyōiku Gakkai (創価教育学会), littéralement « Société pour une éducation créatrice de valeurs » par Tsunesaburō Makiguchi (牧口 常三郎), éducateur et directeur d’école primaire et son disciple J. Toda. L'association a d'abord pour but d'aider à la réforme de Makiguchi dans le domaine éducatif et elle se développe au début parallèlement à la sortie des volumes de la Pédagogie de la Création des Valeurs[12].
Influencé par des auteurs japonais ou occidentaux tels Yanagida, Shiga, Dewey, Ward[13], Durckheim, Fabre, Tsunesaburo Makiguchi développe une méthode pédagogique empirique, respectueuse de l'enfant et de son développement et une philosophie créatrice de valeurs que soutiendront ses successeurs[14]. Dans une quête spirituelle il choisit de se convertir au bouddhisme de la Nichiren Shōshū, une des multiples écoles qui se sont créées à la mort de Nichiren, à la suite de contacts avec des bouddhistes de cette obédience. Il rapproche ses théories pédagogiques des enseignements de Nichiren, élargit son auditoire et transmet à son tour sa vision du bouddhisme lors de premières « réunions de discussion ». En 1936 les premiers adeptes tiennent leur premier cours d'été au Temple Principal de la Nichiren Shōshū. L'association formalise son existence en [15].
Persécutés pendant la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement japonais, les organisations religieuses sont sommées d'accepter le talisman d'Ise, symbole du shintoïsme d'État, la plupart des moines de la Nichiren Shōshū acceptent cet ordre impérial, Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda (戸田 城聖), son disciple, refusent de s'y plier au nom de la liberté religieuse et sont incarcérés avec les principaux responsables[16] de la Sōka Kyōiku Gakkai. L'association est déclarée hors-la-loi et dissoute pour crime de lèse-majesté. Le temple principal de la Nichiren Shōshū est réquisitionné et transformé en garnison. En , à l’âge de 74 ans, Makiguchi meurt pendant son incarcération.
En , les États-Unis occupent le Japon, ravagé par la guerre (près de 4 millions de pertes humaines), et mettent en place une administration qui arrête la consubstantialité institutionnelle entre la tradition shintoïste et l'autorité impériale en instaurant la liberté religieuse dans laquelle s'engouffreront les “nouvelles religions” (shinshūkyō[Note 1]: Reiyukai, Risshō Kōsei Kai, etc.). Bien que sous l'obédience de la Nichiren Shōshū et se référant au bouddhisme du moine Nichiren du XIIIe siècle, la Soka Gakkaï y est classée.
Peu avant la capitulation les prisonniers politiques sont libérés. Toda est le dernier membre incarcéré. Fidèle au serment de son maître, il abandonne le prénom de Jogai — qui signifie “en dehors du château” — pour adopter celui de Josei, “le sage du chateau”. Sur les ruines du Japon dévasté par la guerre et malgré son état de santé, il reconstruit l'organisation, “le château de la Sōka Gakkai”, littéralement « Société pour la création de valeurs » dont la mission est de réaliser kōsen-rufu (et qui deviendra en un mouvement religieux laïque[17]). La Nichiren Shōshū s'y oppose mais Toda s'engage à inscrire également les nouveaux venus comme “paroissiens” (danto) de la Nichiren Shōshū. Muni d'un nouveau Gohonzon délivré par le Grand Patriarche, administrateur du Temple principal, il propose une vaste campagne de shakubuku, vaste programme de transmission qui vise à faire connaître et pratiquer le bouddhisme tel que Nichiren Daïshonin l’enseigne. Cette campagne ne pose pas problème au début mais c'est l'entrée en politique de candidats pratiquants notoires de la Soka Gakkaï, à partir de , qui attire l'attention et devient alors sujet à controverses[18].
Entre et , la Sōka Gakkai transmet le Gohonzon à plus de 750 000 foyers. Lorsque Josei Toda meurt le , à l’âge de 58 ans, le bouddhisme de Nichiren est devenu avec la Nichiren Shōshū l’une des premières confessions bouddhistes du Japon.
Avec l'arrivée, le , de Daisaku Ikeda (池田 大作), proche disciple de Jōsei Toda, à la présidence, le nombre de familles pratiquant dans la Sōka Gakkai passe à 6 millions dès puis à 7,5 millions en . Puis cette croissance exponentielle diminue[18], le nombre de foyers se stabilise aux alentours de 8 millions au Japon[19]. Dès il entreprend une série de voyages (États-Unis, Brésil, Europe) pour rencontrer les pratiquant(e)s qui se sont expatrié(e)s dès les années 1950[19], dynamiser une organisation naissante et nommer de nouveaux responsables[20]. Le [21],[22],[23] à Guam, en s’appuyant sur le fait que « le bodhisattva fournit à la fois un modèle venu des temps anciens et un exemple moderne de citoyen du monde »[24], il fonde la Soka Gakkai International (en) qui a pour mission de fédérer les activités de toutes les organisations nationales déjà présentes à l'époque dans 51 pays dont les pratiquants sont “des bodhisattvas citoyens du monde”. Il fonde également plusieurs institutions à vocation artistique et culturelle, ainsi que des universités et écoles Sōka. En , Daisaku Ikeda démissionne de son poste de président de la Sōka Gakkai mais reste président de la SGI. Au Japon, Hiroshi Hōjō devient le 4e président de la Sōka Gakkai. Après son décès, Einosuke Akiya est nommé en 1981 5e président, puis en 2006 c'est Minoru Harada (en) qui lui succède en tant que 6e président.
En 1983 l'ONU décerne la médaille pour la paix au président Ikeda, reconnaissant ses efforts sur la scène diplomatique internationale depuis les années 1960 (voir bibliographie avec les dialogues avec des personnalités politiques et La Nouvelle Révolution humaine) et la Sōka Gakkai obtient le statut d’ONG à titre consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ONU).
Engagement politique
Dès , se référant aux écrits de Nichiren et plus particulièrement au Rissho Ankoku Ron (“Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays”[25]) Joseï Toda lance la Soka Gakkaï dans la politique. 51 candidats sont élus sur 52 dans les assemblées politiques locales. 3 de ses membres sont élus à la Chambre haute en 1956 (Chambre des Conseillers).
Cette position duelle, politique et religieuse, oblige Daisaku Ikeda à séparer clairement la Ligue Politique Komeï de la Soka Gakkaï. Il crée en [26] un parti politique, le Komeito, qui s'ouvre alors à des candidats indépendants, non pratiquants de la Soka Gakkaï, et qui fait son entrée en dans la Chambre basse (Chambre des représentants qui élit le Premier ministre) avec 25 élus. Ce parti devient la troisième force politique du Japon avec 47 membres en . La Sōka Gakkai et le Kōmeitō, se séparent officiellement en , en particulier « sous la pression de l'opinion publique[4] » : en fait, des responsables du Komeito sont accusés d'avoir empêché la publication d'un livre critique envers eux-mêmes et la Soka Gakkaï. Accusations fondées ou pas[26], à la suite de cet incident Ikeda donne davantage d'autonomie au Komeito, les responsables politiques ne peuvent plus avoir de responsabilités au sein de l'association religieuse. Ainsi le Komeito se sécularise en supprimant la terminologie bouddhique de ses statuts et élabore des propositions plus concrètes comme « protéger les droits de l'Homme fondamentaux mais également chercher à acquérir et protéger les droits sociaux fondamentaux » et « soutenir la Constitution japonaise » contre la volonté d’une opposition qui vise à réarmer le Japon ; il s'engage un peu plus dans des alliances politiques et commence à se comporter davantage en parti politique qu'en parti religieux. Cette même année , la Sōka Gakkai abandonne l'idée du Grand Sanctuaire national, le kaidan (voir kosen rufu) qui était un frein à son évolution.
Après avoir démontré ses capacités, avec les initiatives du président Ikeda pour le rétablissement des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine en 1972 et la volonté de mettre en actes ses idées, le Komeito évolue : ses députés se retrouvent dans le parti de la Nouvelle Frontière ce qui lui permet d'occuper 4 postes ministériels dans un bref gouvernement d'opposition (11 mois) tout en gardant une structure de base la Ligue Komeï puis il renaît dans le Nouveau Kômeitô.
Dans sa recherche de "concret" le positionnement politique du Komeito passe d'un « réformisme radical » (Komei signifie propre) à celui de « réformiste ». Bien qu'ayant appartenu à des coalitions dites de centre droit, le parti est également dit de centre gauche. Le choix des candidats se fait surtout sur des valeurs éthiques[27] qui ne sont pas a priori classables sur l'échiquier politique. Le Komeito garde encore et toujours dans son programme son opposition à la révision de la Constitution en vue de l'établissement du droit d'autodéfense collective, c'est-à-dire au rétablissement d'une armée japonaise.
Les élections de à la Chambre des Conseillers, divisent la Diète, avec d’un côté la coalition au pouvoir de centre droit, le Parti libéral-démocrate allié au Nouveau Komeito qui contrôle plus des deux-tiers des sièges à la Chambre des Représentants, et de l’autre l’opposition qui détient la majorité à la Chambre des Conseillers[28]. En , la victoire du DPJ (Democratic Party of Japan) aux élections législatives entraîne un renversement historique de gouvernement en faveur de l'opposition qui obtient la majorité dans les deux Chambres. Le Nouveau Komeito perd alors un tiers des sièges qu'il détenait. Aux élections législatives de , il retrouve le pouvoir après la large victoire du Parti libéral-démocrate. En , pour marquer son cinquantième anniversaire, le parti décide de ne plus s'appeler « Nouveau », mais simplement Kōmeitō[29].
Au Japon, grâce à ses 8 millions de familles (un gohonzon par famille/ménage) la Sōka Gakkai devient une puissance religieuse, politique et financière de premier plan, ce qui lui vaut la manifestation de calomnies, “haine et jalousie”.
La Soka Gakkai édite le Seikyo Shinbun (3e quotidien national japonais), journal créé en 1951 qui devient quotidien le . Sa première page est imprimée en couleur le .
Schisme avec la Nichiren Shoshu en 1991
Depuis sa création en la Soka Gakkaï a soutenu la Nichiren Shoshu, Tsunesaburo Makiguchi et Joseï Toda ayant entretenu de bonnes relations avec cette école grâce à leurs amitiés avec les moines dont Nichijun, grand patriarche. Certes elle peut lui reprocher son acceptation de l'amulette shinto en , son incapacité à soutenir kosen rufu et sa volonté d'imposer son point de vue sur la philosophie de Nichiren mais elle continue à la financer avec ses dons, les cérémonies religieuses, le pèlerinage au Taïseki-ji (Temple principal) ou la création de nouveaux temples, au total plus d’une centaine en . La Nichiren Shoshu a grandement profité de la situation. Ce sont les dons de la Soka Gakkaï et de ses pratiquant(e)s du monde entier qui ont payé en grande partie le Shohon-do (ou Sho-hondo, le Palais de la vie) où, en 1972, est enchâssé le Daï-Gohonzon, "le véritable objet de culte dédié à toute l'humanité", tel qu'il était défini et partagé à ce moment-là. Près de vingt ans plus tard, craignant de disparaître dans l'énergie de la Soka Gakkaï[19] le « Grand Patriarche », administrateur contesté[30] du Temple principal, Nikken Abe demande aux membres de renier leur appartenance et de devenir "paroissiens" (danto) pour accéder au lieu de pélérinage du Taïseki-ji, le temple principal[31], puis le , au nom de la Nichiren Shoshu, il rompt les liens avec la Soka Gakkaï, allant jusqu'à « excommunier » tous ses membres[4]. Il reproche à Daisaku Ikeda sa trahison des engagements de Makiguchi et de Toda et sa prise de liberté dans l'interprétation du kōsen-rufu (considérée comme une déviation[32]). L'attachement au président Ikeda et à son interprétation moderne de la philosophie de Nichiren sera la plus forte. Des analystes diront que la Soka Gakkaï a su négocier la rupture. La Nichiren Shōshū perd quasiment tous les membres de la Soka Gakkai internationale (SGI). Le grand patriarche fait raser le Sho-Hondo (Shohon-Do) en .
Clark Strand[33] voit dans cette séparation une suite logique[34] de ce qui s'était mis en marche dès 1930 à la création du mouvement avec les premières réunions de discussion de Makiguchi. Le jour de l'excommunication () est perçu au Japon comme “Le jour de l'Indépendance spirituelle”[35], indépendance qui permet à l'organisation de continuer à « réinterpréter des principes bouddhiques aussi centraux du bouddhisme de Nichiren "comme les boddhisattvas sortis de la terre" et "le bouddha en tant qu'être humain ordinaire" ». Deux des "Trois Grandes Lois ésotériques" de la Nichiren Shoshu sont officiellement révisées et l'expression "Trois Lois sacrées et révélées"[36] apparaît dans la constitution du Culte (voir Kosen-Rufu). L'organisation modifie trois fois le gongyo (soit sur la partie du Sūtra du Lotus lue ou récitée soit sur le contenu des prières silencieuses)[37], propose de changer de gohonzon[38] (celui inscrit par le grand patriarche Nikken n'est plus délivré aux membres excommuniés), et demande à certains de ses propres membres laïques, c'est-à-dire non religieux professionnels, de mener les cérémonies religieuses en tant que ministres du culte. Une nouvelle version avec une nouvelle traduction des Écrits de Nichiren (le Gosho Zenshu originel) est publiée en 2011. Cette indépendance permet à Ikeda qui se définit comme disciple de Toda et de Makiguchi, de continuer à développer “cette sorte de bouddhisme humaniste pleinement développé, capable de transcender les barrières de races, religions ou croyances”[39],[40].
Croyance
La Sōka Gakkai (et ses membres) fondent leur action et leur pratique religieuse sur les enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282), moine bouddhiste de l'école Tendai, fondée au Japon par Saichō, connu aussi sous son nom posthume de Dengyō Daishi. Sensible “aux fléaux naturels et sociaux que subissait son pays”[41] Nichiren après avoir étudié les enseignements (sutras) de Shakyamuni (Siddharta Gautama) déduira qu'ils étaient la conséquence de la disparition d'un bouddhisme orthodoxe adapté à l’époque de la Fin de la Loi, il déduira également que l'essentiel de l'enseignement de Shakyamuni se trouve dans le Sūtra du Lotus : tout être humain possède l'état de bouddha et peut l'activer en récitant Nam-myōhō-renge-kyō (le titre du Sūtra, daïmoku), pratique et croyance sont donc intimement liées. L'état de bouddha étant défini comme « un état de plénitude et de parfaite liberté intérieure, dans lequel on savoure un sentiment d'unité avec la force vitale universelle »[42]. Pour Nichiren, ni Shakyamuni ni Tiantai n’ont transmis cette pratique bien qu'elle soit au cœur de des enseignements du bouddhisme mahayana parce qu'à chaque époque correspond un mode de transmission. Des obstacles qu’il affronte (persécutions de Tatsunokuchi et d'Atsuhara, condamnations à l’exil, etc.), Nichiren déduit que le temps est venu de retranscrire son illumination dans un mandala, le Gohonzon de Nichiren. Ce mandala représente graphiquement "la cérémonie dans les airs", décrite par Shakyamuni, tenue au Pic de l'Aigle, le cœur du Sūtra du Lotus, qui rassemble autour de Nam-Myōhō-Renge-Kyō (la « tour aux trésors »), des noms de personnages historiques, de figures mythiques, de bouddhas, bodhisattvas et de divinités bouddhiques[43]. L’ensemble de ces archétypes permet aux fidèles (ou pratiquants) de méditer sur eux-mêmes, sur la présence constante des dix états de vie en chacune et chacun ; ainsi l’observation de son esprit, de son cœur, conduit à révéler la bouddhéité inhérente à sa vie.
Le principe de base du bouddhisme de Nichiren est simple : réciter ce mantra permet de développer sa bouddhéité. Nichiren a développé plusieurs concepts pour soutenir son enseignement qu'il tenait de sa formation dans l'école Tendaï, de l'étude du Sūtra du Lotus et d’autres enseignements qu'il transmettra dans les lettres écrites[44],[45] à ses disciples, les "traités[46]" clarifiant son enseignement en citant ses sources, parfois pour admonester les autorités (Rissho Ankokuron[47]) parfois, à la fin de sa vie, oralement (dans le Recueil des Eneignements oraux, Ongi Kuden[48] retranscrits par Nikkō Shōnin (en), le disciple à l'origine de la lignée de la Nichiren Shōshū). Tous ces écits seront rassemblés par Joseï Toda, le 2e président fondateur du mouvement, dans le Gosho Zenshu, Œuvres complètes des écrits de Nichiren en . La lecture de ces écrits et de leurs commentaires par son disciple et successeur, fondateur et président de la SGI, constitue l’étude qui est un des trois principes de base (foi, pratique, étude) de ce bouddhisme pour les pratiquants afin de nourrir leur pratique et leur vie quotidienne, d’entretenir leur foi et de la développer[49].
Exemples des principaux concepts (ce sont les plus utilisés ou les plus connus, il n'y a pas d'ordre de grandeur ou d’échelle de valeur) :
- “Foi, pratique, étude”. À la croyance et à la pratique Nichiren a ajouté l'étude. Un triptyque qui doit permettre au pratiquant de se soutenir dans son chemin vers la boddhéité. La croyance ne va pas de soi, elle se prouve par les effets de la pratique, soutenue par l'étude des textes.
- “La foi équivaut à la vie quotidienne”. Le bouddhisme de Nichiren trouve sa pleine expression au coeur des préoccupations et défis du quotidien[50].
- “Ichinen Sanzen”, « trois mille mondes en un instant de vie » définis par : les “Dix mondes (ou états de vie)” et leur inclusion mutuelle, combinant les “Dix facteurs (ou modalités de vie)”, dans les “Trois niveaux d’existence (ou domaines de l’existence) (10x10x10x3), est le principe énoncé par le grand maître Tiantai (Tendaï Chih-I[51] ou Zhiyi) dans Grande concentration et intuition (Maka Shikan) et que Nichiren concrétise avec le Gohonzon, concrétisation de Nam-Myoho-Renge-Kyo, essence du Sūtra du Lotus.
- “Les désirs mènent à l'illumination”. Apprendre ainsi à « changer les turbulences négatives de la vie en vagues qui nous poussent vers la bonté. »[52].
- La “non-dualité du corps et de l'esprit” et la “non-dualité des êtres et de leur environnement” : non-dualités ou unité.
- “L’unité du maître et du disciple”[53], un des principes fondateurs de la Soka Gakkaï et de la SGI qui relient les membres du monde entier à l'actuel président Daisaku Ikeda et à Nichiren Daishonin[54].
- “Le grand vœu” de Nichiren et Kosen Rufu.
Pratique religieuse
La pratique essentielle est la récitation du mantra Nam-myōhō-renge-kyō (dont l'une des traductions simplifiées est : Nam ou namu, en sanskrit = Dévouement, Hommage, Respect. Myōhō = Loi mystique, sagesse. Renge = Lotus. Kyō = Enseignement, Voix). Il n'y a pas de durée déterminée, c'est au pratiquant de décider. Ce mantra est aussi nommé Daimoku, titre du Sūtra du Lotus.
La pratique complémentaire consiste en la lecture ou la récitation bi-quotidienne d'une partie des chapitres II (en prose) et XVI (en vers) du Sūtra du Lotus : le Gongyo[55]. Après avoir modifié le livret du texte de pratique (kyobon) avec l'aval de la Nichiren Shoshu, la Soka Gakkaï va diminuer la part récitée de ces chapitres en 2010 en se référant aux écrits de Nichiren[56] afin de s'accorder aux obligations modernes des laïques.
La version 2010 du texte de pratique dédiait ces prières aux “fonctions de la vie et de l'environnement” (shoten zenjin), au Gohonzon (le Gohonzon des Trois Grandes Lois ésotériques [ou cachées], Nichiren Daishonin, Nikkō Shonin et Nichimoku Shonin), à la réalisation de Kōsen-rufu (avec dédicace aux présidents fondateurs de la Soka Gakkaï) et la dernière à la révolution humaine, aux défunts et à la paix dans le monde.
La version 2016 unifie le rituel du matin identique à celui du soir et modifie également le contenu des prières silencieuses. Trois Daimoku ouvrent la cérémonie de Gongyo ; après la lecture (ou la récitation) des deux extraits du Sûtra du Lotus en caractères kanji selon la traduction de Kumarajiva, la première prière silencieuse est l'expression de « la reconnaissance envers le Gohonzon, concrétisation de Nam-myoho-renge-kyo, Nichiren Daishonin et Nikkō Shonin » ; la deuxième est la reconnaissance envers « les trois présidents fondateurs » : Tsunesaburō Makiguchi, Josei Toda et Daisaku Ikeda ;
et la troisième « pour la réalisation du grand vœu de kosen rufu mondial et pour les défunts », réunissant les prières des pratiquants pour kosen rufu et pour la SGI, pour leur révolution humaine et leurs vœux personnels, ainsi que pour leurs parents et amis défunts ;
Ces prières silencieuses se terminent par cette formulation : « pour la paix dans le monde entier et le bonheur de tous les êtres vivants. »
« La disparition de la référence au Dai-Gohonzon avalise la séparation théologique d'avec la Nichiren Shoshu et d’autre part la forte diminution de l'utilisation du vocabulaire japonais contribue à se rapprocher des habitudes locales ».
L'étude de cet enseignement du bouddhisme mahayana est basée sur la lecture et la compréhension des écrits de Nichiren[57], le maître fondamental. Nichiren Daishonin explique le Sūtra du Lotus en 28 chapitres enseigné en Inde par Shakyamuni au cours des dernières années de sa vie ; dans ses écrits (lettres et traités) il utilise comme référence les commentaires de Tiantai en Chine et de son école Tendaï introduite au Japon par Saichō appelé aussi Dengyō. L’atteinte de la bouddhéité est rendue accessible aux gens du commun par la foi, la pratique et l’étude : « Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres. Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi. Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase. »[58],[59], (voir aussi la pratique de shakubuku et shōju). L'étude des commentaires de Daïsaku Ikeda, le maître fondateur de la SGI (Soka Gakkaï internationale), ainsi que de ses discours et entretiens, est conseillée pour aider la compréhension et son appréhension dans le monde. L’étude dans le mouvement Soka permet ainsi au pratiquant de se développer en créant des valeurs sur le chemin de sa révolution humaine. « Lorsque nous pratiquons, nous sommes encouragés à nous donner des objectifs spécifiques… et si, lorsque nous commençons à pratiquer, ceux-ci, s'avèrent souvent très auto-centrés, cela constitue un pas initial important pour nous prouver l'efficacité de notre pratique. Une fois que nous avons ainsi reçu cette preuve, notre pratique s'oriente progressivement en dehors de nous et nous pratiquons pour obtenir le bonheur des autres ou encore pour surmonter nos faiblesses ou nos manques. »[60]
En plus d'une pratique religieuse révisée de celle instituée par la Nichiren Shōshū (dénomination monastique créée en 1912 à partir d’une mouvance plus large connue sous le nom d’« École Fuji », créée par Nikkō Shōnin (en) (1246-1333), un des premiers disciples de Nichiren, devenu, selon l'école Nichiren Shōshū[61], son successeur), la Soka Gakkaï va modifier l'objet de culte (honmon no gohonzon) : elle ne distribuera plus le gohonzon des Grands Patriarches de la Nichiren Shoshu mais celui de Nichikan Shonin (moine réformiste et administrateur de l'école Fuji 1665-1726), ce qui lui permet de se démarquer un peu plus de la Nichiren Shoshu[62] mais aussi de s'en libérer[63].
Ainsi la Sōka Gakkai et la Soka Gakkaï internationale, suivant les articles de prévention écrit par Nikkō Shonin fondateur de la Nichiren Shōshū, ont supprimé le rôle de l'ordre monastique dans la pratique et la référence au Grand Patriarche, et organisent avec leurs ministres du culte la réception de l'objet de culte, le Gohonzon, les offices et cérémonies religieuses (mariages, cérémonies funéraires) (art. 15 et 22 Constitution Soka). La foi des pratiquants continue à s'articuler autour du Gohonzon de Nichiren, du Daimoku (Nam-myōhō-renge-kyō) et de l'étude des écrits de Nichiren. Avec les “Trois Grandes Lois ésotériques (ou cachées)” devenues “Trois Lois sacrées et révélées”, la troisième Loi (Honmon no Kaidan) redéfinit le lieu de pratique en tant que lieu sacré[62] : “L’autel bouddhique où est enchâssé le Gohonzon, (domicile du pratiquant, lieu de culte) est le lieu de pratique de Gongyo et Daimoku” (art.13 constitution Soka)[64], ce qui éloigne davantage leurs pratiquants laïques des autorités religieuses de la Nichiren Shoshu.
Soka Gakkai internationale
Histoire
Depuis 1945 date à laquelle Joseï Toda a remis l'organisation sur pied, la propagation du bouddhisme de la Soka Gakkaï a suivi le chemin de l'évolution économique et sociale du Japon (par exemple avec les épouses de militaires américains ou avec des pratiquants partis dans un esprit missionnaire en Allemagne[65]). Quand son président Daisaku Ikeda commence ses voyages selon le vœu de son maître[20] en 1960, il est diversement accueilli selon l'implantation des membres dans le pays visité et l'organisation déjà en place. Pour structurer ces "organisations" il va nommer des responsables qui vont soutenir les membres et continuer la propagation (kosen-rufu mondial).
En 1975 Daisaku Ikeda crée la Soka Gakkai internationale (Soka Gakkai International (en)) (SGI) qui fédère à l'époque les 51 organisations nationales, il choisit l'île de Guam, qui fut le terrain de plusieurs batailles sanglantes entre les Japonais et les Américains comme lieu de rencontre pour marquer sa volonté d'impulser un nouvel élan au mouvement sur le chemin de la paix. En 2011 la SGI regroupe 192 organisations nationales actives et 12 millions de membres.
Ce mouvement diasporique va s'accompagner d'un éloignement du temple traditionnel japonais[66]. Ikeda va déplacer le lieu du sacré (kaidan) dans les centres qui s'installent dans les pays visités et dans les foyers des pratiquants. Il demandera aux membres de s'adapter aux habitudes locales. Le bouddhisme prend “la forme et la couleur des différentes communautés mondiales dans lesquelles il entre[66]”. Cette adaptation amplifiera son succès. En Corée pays occupé par le Japon pendant près de 40 ans la Soka Gakkaï compte près d'un million de pratiquants.
L'action de la SGI est reconnue internationalement et son président Daisaku Ikeda recevra une multitude de récompenses comme le "Prix Anugerah Budaya GAPENA, un prestigieux prix culturel" en Malaisie, pays musulman[66].
Activité
Depuis 1983 SGI est devenue une ONG ayant un statut consultatif auprès du Conseil économique et social et du Département de l'information publique des Nations unies. «Se définissant comme une organisation visant à la promotion de la paix, de l'éducation dans les domaines éducationnel, culturel, mass-médiatique et politique»[67]. À l'image de la religion catholique mais à un degré bien moindre (absence par exemple dans le domaine de la Santé), la Soka Gakkaï a développé des “piliers[68]” au Japon qui se reflètent dans l'activité internationale de SGI[69]. Ainsi elle a créé plusieurs associations culturelles et pédagogiques (Écoles et Universités Sōka, concerts Min-on, musées Fuji, institut de philosophie orientale, etc.), elle entretient des échanges culturels avec des institutions universitaires.
Elle participe également aux actions humanitaires internationales menées par les institutions de l'ONU.
En , elle soutient un projet de reforestation apportant des opportunités de revenus à des groupements de femmes dans deux zones rurales du Togo, un projet qui s'aligne sur le Plan national d'adaptation au changement climatique du Togo et sur la contribution déterminée au niveau national par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) aux termes de l'Accord de Paris de 2015[70].
Politique
Pour la Soka Gakkaï le bouddhisme de Nichiren est un bouddhisme social, son action s'est donc traduit clairement[71] au Japon par la création d'un parti politique : le Kōmeitō. Toutefois elle ne s’est pas engagée en tant qu'association dans le domaine purement politique d'autres pays. Certes les idées de Soka Gakkaï s'implantent dans le monde puisqu’aux États-Unis en 2006 un de ses membres[72] a été élu à la chambre des représentants[Note 2] alors que SGI-USA n'annonce que 3 000 réunions de discussion et 200 000 membres[73] pour une population de 331 millions d'habitants (chiffres 2019). SGI-Italie, 85 000 membres pour une population de 60 millions d'habitants, ne compte aucun député mais a pourtant participé aux rencontres d'Assise sur l'invitation du Pape Jean-Paul II en . Finalement l'élection d'un membre de la Soka Gakkai à la chambre des Représentants aux États-Unis relève de l'expression de la diversité religieuse, même si la SGI ne cache pas sa volonté d'influer le monde politique pour faire avancer ses idées. La constitution Soka à laquelle chaque organisation nationale a adhéré ne prévoit rien dans ce sens[74]. Au Brésil (150 000 membres en 2000[32]) c'est dans l'éducation que se révèle son engagement (voir Héritage Tsunesaburo Makiguchi). Son "engagement politique s'accomplit pour une large part dans le cadre de l'ONU et de l'UNESCO"[Note 3].
Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren pour la France
Histoire
Dans les années 1960, des Japonais vivant en France (Eichi Yamazaki, Shinsai Haruta, Shoïchi Hasegawa..) ou des français venant du Japon commencent à diffuser les préceptes du bouddhisme de Nichiren Daishonin dans la population française et organisent aussi des réunions de discussion (appelées un moment zadankai ou zad). Le mouvement commence à se structurer sous l’appellation Nichiren Shoshu France (NSF) puis prend le nom de Soka Gakkaï France (SGF) après la rupture avec la Nichiren Shoshu et l'excommunication par le grand Patriarche Nikken. En 2007, l'association loi de 1901 est dissoute et le consistoire mondial nomme un consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren pour la France[75] qui grâce à la constitution mise en place, réorganise la structure juridique du mouvement. Il applique le modèle associatif en vigueur pour les associations religieuses et crée trois associations spécialisées[75] : l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren), l'ACSF (Association culturelle Soka de France) et l'ACEP (Association de commerce, d'édition et de Prestation)[76] qui vend les articles religieux (autels et accessoires) et les publications: Valeurs humaines (anciennement 3e Civilisation puis 3e Civ’), Cap sur la paix, etc[77]. Il sépare ainsi formellement ses activités cultuelles de ses activités commerciales. Cette distinction repose essentiellement sur la nécessité d'être reconnue comme association cultuelle à part entière et permet au mouvement d'engager une reconnaissance dans la société française.
Le consistoire Soka du bouddhisme Nichiren est “le garant des intérêts supérieurs du culte dans le pays” (art. 21 constitution Soka[64]). Les trois associations sont dirigées par des dirigeants français, d'origine française pour la plupart[75]. Cette nouveauté a sans doute pour objectif de contrer les accusations qui désignaient la Sōka Gakkai comme une émanation locale d'un culte strictement japonais mais peut être aussi considéré en 2007 (plus de 30 ans après l'apparition des premiers pratiquants en France) comme une évolution naturelle.
Organisation
Depuis les années 1960 selon le modèle japonais[78], le mouvement s'est organisé autour d'un réseau national de réunions de discussions tenues par les fidèles (ou pratiquants, c'est la terminologie qu'ils utilisent pour se désigner), qui ont lieu chez des particuliers. Ces "réunions de discussion ou d´étude", ouvertes à tous et libres d'accès, sont reliées selon une structure de proximité géographique établie en groupes (quartiers ou villes), eux-mêmes réunis au sein de "chapitres", puis de "centres", puis de "régions" ou centres généraux régionaux selon l'importance des populations concernées et le maillage des réunions. Ces réunions se tiennent une à deux fois par mois et rassemblent les pratiquants, des amis ou de simples visiteurs autour d'un sujet d'ordre général ou d'une thématique d'étude[79]. Les participants sont invités à relater leur expérience de la pratique quotidienne, qu'elle soit ou non liée au sujet.
Les réunions de discussion sont animées par les fidèles eux-mêmes appuyés par des responsables locaux ou même régionaux. À chaque échelon, une équipe supervise et soutient l'échelon inférieur. Ces équipes sont constituées de responsables, cooptés et nommés par les équipes des échelons supérieurs. Cette organisation de réunions se tenant deux fois par mois peut être vue extérieurement comme coercitive et elle a sans doute été en partie à l'origine de polémiques et de controverses en France, qui compte plus de mille groupes de réunion, toutefois elle est aussi pour les fidèles le garant de proposition de rencontres qui s'adaptent à leurs mode de vie et l'expression d'une solidarité.
Les fidèles adhérent aux valeurs du bouddhisme de Nichiren lors de la réception de l'objet de culte (le Gohonzon) et deviennent adhérents de l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren) mais ils n'ont pas l'obligation de cotiser ni pour cette association ni pour l'ACSF (Association culturelle Soka de France). Ils n'ont pas de statut officiel au sein de ces associations et n'y ont donc pas de représentants élus, même s'ils peuvent participer à leur gestion[80]. Le Gohonzon leur est remis en fonction de leur volonté de formaliser leur foi et aussi de leur participation aux activités.
Le réseau tient essentiellement sur des contacts personnels, des rencontres informelles et des réunions mensuelles qui ont lieu dans les centres, au cours desquelles les responsables locaux et régionaux dynamisent les pratiquants. On compte cinq centres Soka en France (Sceaux, Trets, Nantes, Chartrettes et Paris Alesia). Les fidèles s'encouragent mutuellement à une pratique biquotidienne qui consiste à faire gongyo, la lecture ou la récitation d'extraits du Sūtra du Lotus et à réciter ensuite daimoku c’est-à-dire le mantra Nam-Myoho-Renge-Kyo en terminant par les prières silencieuses, mais aussi à inviter des connaissances ou des amis en réunion de discussion ou encore à s'engager dans l'organisation d'activités.
Les responsables sont cooptés sur la base de leur engagement, mais aussi selon leur expérience bouddhique (résolution de problèmes personnels par la pratique) et l'approfondissement de leur foi dans le bouddhisme de Niciren, par l'expérience notamment. Les décisions d'orientation sont prises entre les responsables représentant des différents départements (hommes, femmes, jeune filles, jeunes hommes). L'organisation des activités (de pratique, d'étude, les séminaires, etc.) se rapproche du fonctionnement de la Sōka Gakkai (Japon) et les pratiquants peuvent se retrouver selon leur localisation (département, région), leur sexe (ex: cours d'été femmes), leur âge (ex: Jeunes hommes, Jeune filles) ou plus rarement selon leur secteur d'activité professionnelle (ex: groupe santé, groupe des artistes)[78].
Financement
Ne disposant pas d'une structure associative de membres avec cotisations, l'organisation repose sur les dons libres pour constituer son budget de fonctionnement. Les "contributions financières" sont encouragés rituellement pendant la période du printemps mais sont également possibles lors d'événements importants comme lors de la cérémonie du nouvel an au début de l'année ou à la remise des Gohonzons. Dans le bouddhisme soka, le don financier fait partie de la révolution humaine et doit être utilisé par le pratiquant comme un moyen de développement personnel. Josei Toda disait: "... il était impératif que le financement de kosen rufu provienne de dons effectués avec une sincérité et une pureté d’intention absolues[81]".
Le budget couvre l'entretien du patrimoine immobilier du mouvement en France (acquis en partie grâce à l'aide de la Soka Gakkaï Japon[82]), les frais de fonctionnement (avec une vingtaine de salariés) et l'organisation d'événements tels que conférences, exposition, etc. L'essentiel des activités (réunions, déplacements, festivités, encadrement, accueil, etc.) est donc assuré par les pratiquants eux-mêmes (bénévoles non-rémunérés).
Après plus de cinquante ans de présence sur le territoire français, la Sōka Gakkai, rebaptisée ACSBN (Association Cultuelle Sōka du Bouddhisme de Nichiren) revendique entre 10 000 et 20 000 participants à ses réunions mensuelles[83].
Controverses et polémiques
Selon Dennis Gira, « les bouddhistes, en France et ailleurs, ne sont pas tous d'accord pour considérer cette tradition comme authentiquement bouddhiste. On peut les comprendre un peu parce que la Sôka Gakkai se présente souvent elle-même comme la seule vraie forme de bouddhisme[84]. »
Au Japon
En adhérant au bouddhisme de Nichiren, moine controversé du XIIIe siècle, persécuté dès et exilé par les autorités politiques sur l'île de Sadoet finalement gracié en puis réhabilité et honoré, Tsunesaburō Makiguchi et son disciple Josei Toda ont clairement fait le choix de la méthode de conversion antagoniste : shakubuku. Makiguchi aurait pu choisir le bouddhisme Zen comme ses parents adoptifs « parce que cela enseignait comment obtenir la tranquillité d'esprit individuelle mais ne s’intéressait pas à la responsabilité sociale ». En élargissant le champ d'action du mouvement Soka de l'éducation à la religion comme source de bonheur, Toda va l'inscrire dans un antagonisme par rapport à la société japonaise de l'après-guerre en rétablissant le principe du kosen rufu, et dès les années 1950 il lancera ses premiers candidats dans l'arène politique : pour la première fois de leur histoire, les Japonais pouvaient voter et élire des représentants proches d’eux et en qui ils avaient confiance. En Noah Brannen dira dans un livre dénonciateur de la pratique de shakubuku dont il ne sera jamais victime ni ne verra jamais les effets que « Pour environ cinquante pour cent de la population japonaise, le visage de la Soka Gakkaï n'a été ni politique, ni organisationnel, ni controversé, mais plutôt celui affable d'un sauveur apparaissant au bon moment au milieu d'un désespoir spirituel personnel et national ». La Sōka Gakkai va donc logiquement se trouver au cœur de controverses de tous ordres : religieux, politique et financier. Ce fut l’une des nouvelles religions les plus controversées au Japon[5].
Dans les accusations qui ont fait suite à son action, il faut distinguer celles des principaux organes de presse et de télévision japonais concernant le développement-même de la Sōka Gakkai et sa méthode de propagation qui a commencé dans les années 1950 avec son entrée en politique puis la fondation du Kōmeitō en , de celles des adeptes de la Nichiren Shoshu (la secte Nikken soutenant le successeur hypothétique de Nittatsu shonin) concernant "l'Ikeda-isme" ainsi développé[85] avec celles qui voudront dénoncer l'organisation mise en place. En , James W. White politologue[86] comparera la Soka Gakkaï qui l'a accueilli à une société de masse selon le modèle du psychologue Arthur W. Kornhauser[87], son analyse l'associant au Kōmeitō.
Certains observateurs reprocheront à la Sōka Gakkai un manque de transparence mais elle-même « a toujours été davantage préoccupée par la solidarité interne que par les relations publiques »[88] et selon Takesato Watanabe elle a fait preuve de maladresse et d'un manque d’entraînement dans ses relations avec les médias. Nichiren et ses diciples avait subi, au XIIIe siècle, de nombreuses opposions, attaques et calomnies. Nichiren se référait alors au texte du Sūtra « le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre » (SdL-X, 166) par lequel le Bouddha déclarait, s’adressant de nouveau au bodhisattva et mahasattva Roi-de-la-Médecine, à propos de ce qui attendait ceux qui exposeraient ouvertement la Loi : « Puisque haine et jalousie envers ce Sūtra abondent en ce monde du vivant même de l’Ainsi-Venu, ne seront-elles pas pires encore après sa disparition ? »[89] Il assurait ensuite ces « prédicateurs » de son soutien et de son aide de multiples façons. En suivant l’exemple du maître fondamental, Daïsaku Ikeda encourage les pratiquants à « revêtir la tunique de l’Ainsi-venu : douceur et patience » tout en gardant confiance en la promesse de protection faite par le Bouddha et à voir dans les obstacles rencontrés la preuve de la justesse de leur combat.
Des critiques mettent en avant sa puissance financière et il est vrai que les “laissés pour compte” des années 1950 à l'image du Japon se sont enrichis et soutiennent régulièrement la Soka Gakkaï qui a investi dans des temples (plus d'une centaine au profit de la Nichiren Shoshu jusqu'en ), des centres, des cimetières et la publication de neuf journaux éducatifs et d’information dans les années 1970 dont le Seikyo Shimbun, 3e quotidien national japonais[90]. Le sociologue Karel Dobbelaere a estimé, en , qu'elle avait mis en place à la suite de son développement un "pilier" qui s'apparente à celui du catholicisme même si c'est à un degré moindre[68]. Est-ce après cette publication, dix ans après le schisme de , que Daisaku Ikeda aurait comparé la démarche de la Soka Gakkaï vis-à-vis de la Nichiren Shoshu à celle du protestantisme avec Martin Luther par rapport à l'église catholique[réf. souhaitée] ? C’est en tout cas la concrétisation de son action. Malgré une procédure judiciaire défavorable avec M. Junya Yano, membre de la Soka Gakkaï pendant plus de cinquante ans et ancien secrétaire général du Nouveau Kōmeitō de 1986 à 1989, ayant déposé plainte contre X auprès de la police et demandé une protection policière – la procédure aboutissant une première fois en appel et finalement en cassation en faveur du plaignant en [91] – le mouvement Soka, réunissant Soka Gakkaï et Soka Gakkaï internationale, a entretenu une image publique positive et réalisé plusieurs campagnes médiatiques au sein de la sphère publique japonaise, soutenu par un puissant groupe d'édition. Le Seikyo Shinbun, distribué par les membres eux-mêmes et qui est d'abord un journal religieux, n'a jamais empêché les médias d'utiliser la Soka Gakkaï comme matière à papiers sensationnels[88],[92] et de passer sous silence ses actions pour la Paix.
Aux États-Unis
Comme au Japon, la Soka Gakkai a été critiquée par la presse aux États-Unis du fait de méthodes jugées « agressives » de prosélytisme et conversion. Mais la SGI-USA a par la suite fait marche arrière quant à son approche[6],[5].
En France
En France, la Soka Gakkai a été l’objet de diverses controverses relayées dans les médias, surtout à partir de la fin des années 1980, et qui reproduisaient les critiques des médias japonais. Pour chaque point de controverse, les différents avis contradictoires sont ici présentés.
Controverse concernant le président Ikeda
Daisaku Ikeda est perçu par certains comme un gourou. En 1999 en France, la sociologue Florence Lacroix déclarait dans une interview que « La Soka Gakkai, c'est […] une fortune estimée entre 500 et 700 milliards de francs, ce qui en fait la secte la plus riche au monde. » Elle concluait en affirmant que « la Soka Gakkai, première secte au monde par sa logistique et le degré de sophistication de sa stratégie, me semble être le prototype des sectes à venir. »[93].
La réponse à une telle accusation est donnée par la constance des actions menées par le président Ikeda et le mouvement Soka[94] au fil des années depuis sa nomination[95].
Controverse concernant la pratique religieuse
Il y a aussi plus de vingt ans, en 1999, dans un procès de la Soka Gakkai France contre le Dauphiné Libéré, le tribunal de grande instance d'Annecy l'a déboutée de sa plainte entérinant le journal dans ses propos: la récitation du mantra est présentée comme une obligation, décrite comme « dangereuse et objectivement déshonorante ». Ce tribunal cite les « effets aliénants », le « déséquilibre psychologique » générés par le mantra, « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui « envahit peu à peu les adeptes »[Note 4].
Pour sa part, la Soka Gakkai indique clairement qu'il n'existe aucune obligation de durée dans la pratique religieuse, qui est laissée « à l’appréciation de chacun »[96]. De plus, la récitation d’un mantra (Nam-Myoho-Renge-Kyo) est une pratique religieuse courante dans les traditions bouddhistes et hindouistes et reconnue pour ses vertus bénéfiques. La psalmodie, telle la prière du cœur des chrétiens orthodoxes, et des pratiques analogues à la récitation d’un mantra se retrouvent dans de nombreuses religions.
Accusations de prosélytisme et d’intolérance
Les opposants à la Soka Gakkaï dénoncent la profession de foi par la réfutation des autres doctrines religieuses (jap. shakubuku), pratique fréquemment reprochée. La réfutation systématique et le prosélytisme militant des débuts du mouvement en France, son exclusivité doctrinale, entretenant la méfiance et l'hostilité du public vis-à-vis de la Sōka Gakkai française et de son action : dans le cadre des commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France, le rapport de la MILS en 1995 stipule que : « la Sōka Gakkai prétend enseigner (malgré le schisme de 1990 [en fait, 1991] avec Nichiren Shoshu la doctrine de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle qui professait une version nationaliste et intolérante du bouddhisme ».
À l’inverse, un certain nombre de sociologues signalent la capacité d’ouverture et d'acculturation de la Soka Gakkai[97]. Ainsi, le caractère « nationaliste » et « intolérant » du bouddhisme de Nichiren est contesté par Raphaël Liogier, sociologue et directeur de l'Observatoire du religieux, qui l’impute à une erreur d’interprétation. Il écrit : « Il est remarquable (...) que la Soka Gakkai, qui est une organisation activement pacifiste et qui est devenu objectivement antinationaliste, est représentée dans notre pays comme une organisation « sectaire » nationaliste nippone. »[98] À l’origine de ce malentendu, la confusion de l’enseignement de Nichiren avec ses interprétations nationalistes par des courants politiques japonais dits « nichiréniens », au début du XXe siècle, comme le soulignent les sociologues Jacqueline Stone et Ruben Habito[99].
Pour ce qui est des accusations de prosélytisme, la Soka Gakkai indique que la transmission d’une partie des enseignements bouddhiques fait partie de la pratique religieuse du Mahayana[100],[101],[102], tout en soulignant le respect de la liberté d’autrui qu’une telle action comporte[103]. Quant aux suspicions d’intolérance, la Soka Gakkai y répond par son comportement[104],[105],[106]. Elle initie ou collabore à des rencontres et dialogues interreligieux au niveau international[107],[108],[109] ou national comme en Espagne[110] et en France depuis [111],[112],[113].
Accusations de dérives sectaires
- Les opposants à la Soka Gakkaï
La Soka Gakkaï est apparue à plusieurs reprises dans les rapports de la MILS puis de la Miviludes dans le cadre de la commission d'enquête parlementaires sur les sectes en France Dans son rapport de 1999[114], la MILS indique : « La Sōka Gakkai est, par sa richesse, la troisième secte implantée en France : son patrimoine, acquis en partie grâce aux apports venant de l'organisation mère, représente 240 millions de francs [env. 36 millions d'euros], et son budget annuel atteint, certains exercices, une vingtaine de millions de francs [env. 3 millions d'euros]. » La Sōka Gakkai est donc désignée comme secte en 1996 et 1999 par l'UNADFI[114],[115],[116],[117]. Sa suspicion conduit même cette association résolument anti-sectes à déclarer : « La paix dans le monde est l’un des thèmes de base de la campagne de communication mise en place par la Sōka Gakkai dans le cadre de sa stratégie d’expansion mondiale. Afin de cultiver cette image, elle s’appuie sur l’ONU dont elle est une ONG, comme d’autres grands mouvements sectaires, et elle finance des projets culturels et éducatifs. »
Cependant, d’une part ce récurrent manque de sérieux dans les critiques de l’UNADFI, Janine Tavernier, elle-même ancienne présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (UNADFI), le dénonce en : « ce flou, cette imprécision, [qui] font qu'aujourd'hui on est plongé dans la confusion la plus totale. Les choses étant ce qu'elles sont, certains voient des sectes partout. [...] J'ai toujours été sensible aux risques de dérapage que les ADFI elles-mêmes auraient pu commettre. »[118]. Et d’autre part, un « Refus officiel d'utiliser des listes de mouvements sectaires » a été publié comme “la fin des listes noires” : depuis , le contenu de cette liste de mouvements sectaires de 1995 est considéré comme obsolète, tant par le gouvernement que les parlementaires[119] ainsi que dans la circulaire[120], dans laquelle le Premier ministre recommande à nouveau d'éviter le recours à des listes de sectes au profit de l'utilisation de faisceaux de critères, reconnaissant que la liste de mouvements annexée au rapport parlementaire de 1995 devient de moins en moins pertinente, au vu de la complexité du phénomène sectaire. Une liste, par sa rigidité, ne permet pas d'appréhender les fluctuations importantes de ces mouvements.
Quant au président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, il a écrit en 2008 dans un courrier adressé au président du consistoire Soka que le mouvement « ne posait plus de problème aujourd'hui. »[Note 5]
Publié le , le rapport qui rend compte de l’activité de la Miviludes[121] et de ses observations du phénomène sectaire sur l’année 2016 et le 1er semestre 2017 fait bien état, dans sa première partie, du fait que ce sont “toujours les mêmes mouvements qui suscitent des inquiétudes”, et cite, dans sa deuxième partie, le chiffre de 19 “interrogations” particulièrement à propos du mouvement Soka, l'association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren (nouveau nom du mouvement en France) qui déclare environ 20 000 pratiquants[122],[123].
- Réponses de la Soka Gakkai et du mouvement Soka
Pour répondre aux accusations qui sont portées on peut se référer au livre édité par le Cesnur (Centre pour l'étude des nouvelles religions) en 1996[124] qui faisait suite au rapport Guyard à une commission parlementaire en France. Plusieurs articles de ce livre mettent en avant l'usage abusif du mot "secte" (les grandes religions ne furent souvent à leur début, que des "sectes") et surtout les conditions dans lesquelles ce rapport avait été effectué car seules avaient été entendues des personnes se qualifiant de "témoins" et des organisations anti-sectes qui fondent leurs publications sur des travaux non scientifiques ("préjugés"). Les scientifiques dont les sociologues à même d'évaluer ces nouveaux mouvements ainsi que les "victimes" en avaient été exclues. Deux des articles de ce livre mettent en avant le danger que représente ce rapport car il conduit à l'institution d'un droit de persécution[125] mais aussi que l'on y discrédite la notion de "personne autonome maîtresse de son destin"[126]. Le livre concerne plusieurs mouvements religieux, dont la Soka Gakkaï, ouvre le débat et a pour ambition d'en terminer avec les idées reçues en 1996.
Un article du Monde des religions de 2011 affirme que les accusations de dérives sectaires sont caduques, la Soka Gakkai ayant entrepris une série de réformes allant dans le sens de la transparence[127]. Le mouvement Soka rassemble la grande majorité des pratiquants du bouddhisme de Nichiren en France, soit environ 20 000 personnes[128]. Il s'agit d'articles écrits par des membres de Soka.
Le consistoire Soka du bouddhisme en France représentant l'ensemble des 3 associations du mouvement Soka met à disposition une documentation juridique[129] qui a pour but de récuser l'ensemble de des accusations à son encontre. Une page de son site y est consacrée[130]. Elle explore les sujets principaux :
- Présentation Générale du Bouddhisme de Nichiren en France
- Constitution Soka pour le culte du bouddhisme de Nichiren
- Droit du Culte
- Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren en France[8] (disponible en version anglaise) en date du . Il est possible de télécharger l’intégralité de ces documents ou juste la synthèse du document intitulé « Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren en France » et de ses annexes : dans son préambule[131], sont évoqués le fameux rapport Vivien de février 1983 et le rapport de la Miviludes de 2005. Puis des réponses sont apportées point par point[132], aux différents critères issus du rapport parlementaire « Gest-Guyard » de 1996[133], aux critères du ministère de la Justice dans la circulaire du et aux prises de position des autorités publiques entre 2005 et 2008[134]. La conclusion est un appel aux pouvoirs publics de protéger les libertés publiques et d'appliquer les lois, évoquant ainsi la discrimination dont la Soka Gakkaï est victime en France[135]. Plusieurs annexes[134] viennent étayer les arguments[136],[137].
Notes et références
Références
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- (en) Dereck Daschke et Michael Ashcraft, New Religious Movements : A Documentary Reader, NYU Press, , 341 p. (ISBN 978-0-8147-0702-9, lire en ligne), p. 119
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- (en) Scott A. Mitchell, Buddhism in America : Global Religion, Local Contexts, Bloomsbury Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-4725-8194-5, lire en ligne), p. 129 : « Soka Gakkai's rise, however, has not been without controversy. [...] Soka Gakkai's conversion techniques have been criticized in both Japanese and American press as overly aggressive and even militaristic. [...] its American branch, SGI-USA, remains a robust lay-lead organization while pulling back from aggressive proselytization of an earlier era. »
- (en) J. Gordon Melton et Martin Baumann, Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, 2nd Edition [6 volumes], ABC-CLIO, , 3200 p. (ISBN 978-1-59884-204-3, lire en ligne), p. 2658
- Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren, « Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren en France », sur soka-bouddhisme.fr,
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- Hiroshi Aruga et Takesato Watanabe, Citoyens du Monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon, L'Harmattan (ISBN 978-2-7475-6710-7 et 2-7475-6710-9), Dans le même livre dans deux chapitres différents, Aruga dans les pages 133 à 143 et Watanabe dans les pages 243 à 269, en parlent différemment...
- Daniel Metraux, Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Soka Gakkaï au Japon, L'Harmattan (ISBN 978-2-7475-6710-7 et 2-7475-6710-9), p. Le Komeito et la politique japonaise. P 170. Citant la Soka Gakkaï: les valeurs que nous privilégions: le caractère sacré de la vie et la dignité de la personne humaine; la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, comme la liberté de culte et de conscience; l'amélioration des conditions de vie des citoyens ordinaires; la volonté de créer un Japon qui sera un membre actif et respecté de la communauté internationale et qui travaillera à la promotion de la paix...
- Ambassade du Japon en France.
- K. Ijekiri, 50-year-old New Komeito drops 'New' from its English name, The Asahi Shimbun 26 septembre 2014
- Aucun document ne permet de vérifier le bien-fondé de sa succession à Nittatsu Shōnin, le Grand Patriarche précédent.
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- Strand, Clark. (trad. de l'anglais), Réveiller le Bouddha : comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion, Santa Monica, Editions L'Harmattan, , 165 p. (ISBN 978-2-343-06891-6 et 2-343-06891-7, OCLC 944013119, lire en ligne), p. 121 « Dans le modèle de la réunion de discussion tel qu'il avait été formulé par Tsunesaburō Makiguchi, il y avait déjà un agenda post-tribal à l'oeuvre. Qu'il en ait eu l'intention ou non, le format associant discussion et culte ne pouvait conduire nulle part ailleurs. »
- Clark Strand, Réveiller le Bouddha, Oxford, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-06891-6 et 2-343-06891-7), p. 123 « Il n'est pas réaliste de s'attendre à ce qu'une institution religieuse conservatrice comme la Nichiren Shoshu soit capable de suivre le rythme d'un mouvement autonome laïc parfaitement désireux de sacrifier des attitudes culturelles et des coutumes japonaises afin de diffuser le bouddhisme dans le monde entier. »
- Strand, Clark. (trad. de l'anglais), Réveiller le Bouddha : comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion, Santa Monica, Editions L'Harmattan, , 165 p. (ISBN 978-2-343-06891-6 et 2-343-06891-7, OCLC 944013119, lire en ligne), p. 119
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- Disciples de Nichiren : Mouvement bouddhiste Soka, « Les pratiquants de la SGI », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
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« Évolution des prières silencieuses dans un contexte historique "Il s'avère nécessaire de souligner que Nichiren Daishonin n'a établi aucune forme de rituel, sinon la seule récitation de Daïmoku." Cap: "La mention du Dai-Gohonzon est remplacée par le Gohonzon de Nam Myoho Renge Kyo." Réponse de Robert Rescoussié : « Les écrits de Nichiren ne comportent pas ce terme "Daï". Ce terme ne confère aucun caractère sacré au Gohonzon désigné. C'est un préfixe honorifique. » »
- Nichiren Traduction Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira. Introduction : Dennis Gira, « Les Écrits de Nichiren : Guide de lecture », sur www.nichirenlibrary.org (consulté le )
- Nichiren, Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 40, La réalité ultime de tous les phénomènes, Bibliothèque de Nichiren, , 1300 p. (ISBN 978-4-88417-029-5, lire en ligne), p. 390
- Mouvement bouddhiste Soka, « Foi, pratique et étude », sur soka-bouddhisme.fr
- Selon Richard Causton 1995(:248) dans Soka Gakkai cité par Karel Dobbelaere 2001 p. 55 Editions Elledici
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- (en) Sor-Ching Low, « THE RE-INVENTION OF NICHIREN IN AN ERA OF GLOBALIZATION REMAPPING THE SACRED », Journal of Global Buddhism, , p39 Nichikan est connu comme un grand prêtre qui « a ravivé le sacerdoce à une époque où l'esprit originel de Nichiren avait à bien des égards été oublié depuis longtemps » p 38 Globalizing the Sacred: Remapping the kaikan as temple (lire en ligne)
- Jane Hurst sous la direction de David Machacek et Bryan Wilson et Wilson, Bryan. (trad. de l'anglais), Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, , 301 p. (ISBN 2-7475-6710-9 et 978-2-7475-6710-7, OCLC 156909911, lire en ligne), p. 102 : « En ce qui concerne la Soka Gakkai, la séparation d'avec les moines a été synonyme de liberté. Liberté d'exprimer ce qu'elle avait toujours cru, à savoir que le pouvoir du Gohonzon doit être dissocier de toute autorité cléricale… »
- Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren, « Documentation Juridique », sur http://www.soka-bouddhisme.fr,
- Karel Dobbelaere, La Soka Gakkai, un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, Torino, , 106 p., p12 L'expansion du mouvement repose aussi sur le travail de "missionnaires" qui, inspirés par les discours d'Ikeda, quittent le Japon pour diffuser leur foi dans le monde
- (en) Low Sor-Ching, « The Re-invention of Nichiren in an Era of Globalization: Remapping the Sacred », Journal of Global Buddhim, (lire en ligne)
- Karel Dobbelaere, La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école de Nichiren devient une religion, Turin, Elledici, , 106 p., p 67
- Dobbelaere, Karel., La Soka Gakkai : un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, Elledici, (ISBN 88-01-02240-9 et 978-88-01-02240-7, OCLC 77084535, lire en ligne), p87 Bien institutionnalisé, avec son "corporate channel" - composé d'une presse, d'établissements scolaires et culturels - et son "canal politique" (Rokkan 1977), le pilier de la Soka Gakkai n'apparaît néanmoins que comme embryonnaire, comparé aux piliers qui, sutout du côté catholique, existent en Europe.
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- Traduction en anglais de Burton Watson puis en français par Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert (trad. du chinois), Le Sûtra du Lotus, Paris, Les Indes savantes, , 323 p. (ISBN 978-2-84654-180-0), « Chapitre X, Le maître de la Loi », p. 166 à 170
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- Benoit Tabaka et Florence Lacroix, « Sectes & Religions », https://www.rajf.org/spip.php?article46, (lire en ligne)
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- Cf. Présentation générale du culte du bouddhisme de Nichiren en France, p. 46, paragraphe V.2.2 : « Rien ne dicte la durée de cette récitation – autrement dit, la durée du Gongyo (cérémonie de prière) est laissée à l’appréciation de chacun. »
- Cf. Karel Dobbelaere, Raphaël Liogier, Jacqueline Stone
- Cf. p. 9 de son essai Sur L’émergence d’un bouddhisme européen.
- Cf. Revisiting Nichiren, numéro spécial du Japanese Journal of Religious Studies, édité par Jacqueline Stone et Ruben Habito, automne 1999.
- Shakubuku
- "Fondation du mouvement" sur la page bouddhisme de Nichiren
- "Développement dans la doctrine de Nichiren" sur la page daimoku.
- Cf. Présentation générale du culte du bouddhisme de Nichiren en France, p. 47, paragraphe V.2.2 : « Que la personne à qui nous transmettons le bouddhisme décide de le pratiquer ou non n’est pas le plus important, cela relève de sa liberté individuelle absolue. »
- mouvement bouddhiste Soka, « La SGI, mouvement mondial pour la paix » (consulté le Date invalide (08-10-/2020))
- mouvement bouddhiste Soka, « Les dates clés de l'histoire de la SGI et de l'essor international de ses activités pour la paix. [1960-2010] », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
- (en) « Journals [2000-2017] », sur iop.or.jp (consulté le )
- Cf. Marking the 90th anniversary of the establishment of the Soka Gakkai, on November 18, 2020, this website will be relaunched as the Soka Gakkai global website (www.sokaglobal.org).
- Cf. Religion and Peacebuilding (2013-2004)
- Cf. Colloquia-Panels
- Cf. Dialogue entre la fédération des communautés bouddhistes d’Espagne et la SGI
- “Sous la direction de” Laurent Dervieu, Dialogues interreligieux pour une éthique de l’environnement, Paris/Torino/Budapest etc., L'Harmattan, , 214 p. (ISBN 2-296-01739-8, lire en ligne)
- “Sous la direction de” Laurent Dervieu, Dialogues interreligieux pour une éthique de l’environnement, Paris, L'Harmattan, , 214 p. (ISBN 978-2-296-05130-0, lire en ligne)
- Cf. Rencontre interreligieuse à Annecy contre la peur
- Rapport parlementaire de 1999
- Rapport parlementaire de 1995
- La Soka Gakkai sur le site de l'UNADFI : reprend un article paru dans sa revue BulleS se basant sur des allégations des années 1987 à 1997, recyclé en avec quelques lignes de commentaire creux, vain et diffamatoire ne reposant sur aucun fait et le publie intégralement à nouveau en avec l’intention non-dissimulée de nuire au mouvement Soka.
- Que sait-on de la Soka Gakkai ? sur le site de l’UNADFI
- Préface du livre de Serge Toussaint "Secte" sur ordonnance : Les Rose-Croix témoignent
- « La fin des listes noires », Le Point, (lire en ligne)
- circulaire du 27 mai 2005 relative à la lutte contre les dérives sectaires
- « En 2016 La Miviludes a reçu 2323 saisines (chiffre en légère augmentation). L’engouement pour les thérapies alternatives, pour les méthodes de développement personnel, pour les pseudo-psychothérapies, pour les pédagogies alternatives… offre des opportunités nouvelles pour des mouvements et des leaders qui cherchent à exercer une emprise sur leurs adeptes. Les grands sujets de préoccupation actuels, de l’environnement jusqu’à la crise des réfugiés, sont utilisés pour attirer de nouvelles recrues. Internet et les réseaux sociaux modifient les modes opératoires de ces prédateurs. »
- « Le mouvement bouddhiste Soka », sur soka-bouddhime.fr (consulté le )
- « Dans le domaine de la spiritualité “orientale” – pseudo-bouddhisme ou pseudo-hindouisme –, on observe peu d’évolution dans les interrogations. Ce sont en effet toujours les mêmes mouvements qui suscitent des inquiétudes, liées à des ruptures de comportement et de socialisation, un changement d’attitude de l’adepte à l’égard de ses proches. Souvent sur la défensive quand les proches expriment des interrogations, les adeptes déclarent que c’est leur choix libre et éclairé. Deux mouvements ont fait particulièrement l’objet d’interrogations : l’Association cultuelle Soka du bouddhisme Nichiren, anciennement Soka Gakkai (19 interrogations), [exemple en bas de page :] « Je voudrais avoir votre avis sur la Soka Gakkai. 2 personnes de ma famille y sont rentrées et elles pensent avoir trouvé les clés du bonheur et ont perdu tout esprit critique. Elles sont maintenant entourées de personnes du même groupe et font des prières répétitives. Faut-il s'inquiéter pour elles ? », et le Reiyukai (9 interrogations) qui font partie des «nouvelles religions» d’origine japonaise. Les témoignages évoquent un fort prosélytisme, l'importance de l’entraide entre leurs membres, une progression spirituelle liée à la capacité de recrutement de chaque adepte. On peut aussi relever 13 signalements sur le comportement du lama tibétain, fondateur des centres Rigpa, Sogyal Rinpoche. [Enregistré le 13/12/2016] (MIVILUDES – Rapport d’activité 2016 [et 1er semestre 2017], pages 18 et 19 »« Rapport 2017 MIVILUDES » (consulté le )
- Collectif direction Massimo Introvigne, Pour en finir avec les sectes, Cesnur-Di Giovanni (ISBN 978-88-85237-11-7 et 88-85237-11-8)
- Pierre-Yves Le Priol, « "Gare au droit de persécution!" », La Croix-L'Evenement,
- Collectif sous la direction de Massimo Introvigne et J.Gordon Melton, « Le rapport parlementaire "Les sectes en France" ou l'apologie du soupçon" », Olivier-Louis Seguy citant Jacques Bourbon-Busset "La Croix" p170, (ISBN 88-85237-11-8)
- Matthieu Mégevand, « Soka Gakkai, le Bouddha en soi », Le Monde des Religions, également en ligne sur le site du Monde des Religions
- https://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/mouvement-soka
- https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique
- http://reponses.soka-bouddhisme.fr/spip.php?rubrique13
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page5
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page6
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page11
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page18
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page21
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Annexes_1_PEE.pdf
- https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Annexes_2_PEE.pdf
Notes
- Le terme s'applique à tous mouvements apparus deux siècles avant 1945
- En 2006, Henry Johnson, dit Hank, bouddhiste, membre de la Soka Gakkai International (en)-USA, est élu comme démocrate à la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis, représentant une circonscription de Géorgie, le premier élu bouddhiste de Nichiren. Le Washington Post commente cette élection comme une expression de la nouvelle diversité religieuse.
- Karel Dobbelaere P80 Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école de Nichiren devient une religion. « Si du point de vue analytique, on peut distinguer les différentes sphères profanes dans lesquelles s'engage la Soka Gakkai, il ressort clairement../.. que dans les faits, celles-ci interfèrent: les buts politiques, entendus au sens large du terme, émergent dans les domaines de l'éducation et de la culture: la paix, l'écologie, l'interculture et l'aide humanitaire. Mais la Soka Gakkai s'engage aussi dans la politique au sens strict du mot. »
- Extrait du jugement du Tribunal de Grande Instance d'Annecy :
« Attendu que le paragraphe consacré à l'éducation des enfants ne peut être qualifié de diffamatoire dans la mesure où il reprend des extraits du magazine « Troisième civilisation » édité par la Sōka Gakkai. »
Attendu par contre que les méfaits de la pratique par la répétition à l'infini des mantras et la dénonciation de leur effet aliénant provoquant une rupture radicale des membres de l'association avec leur famille et des déséquilibres psychologiques appuyés par des interviews constituent des faits précis de nature à porter atteinte à la considération et contraires à l'honneur puisqu'elles renvoient aux pratiques des sectes dangereuses pour les libertés individuelles. Attendu qu'il en va ainsi de la répétition des mantras décrite comme un « phénomène d'hypnose auto-suggestive qui crée des accoutumances et peut produire des effets aliénants », du « déséquilibre psychologique » qui résulte de la fréquentation de la Sōka Gakkai, de l'adhésion à cette religion qui « provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale » avec les proches non pratiquants, de « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui conduit les membres au « rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Sōka Gakkai envahit complètement leur vie. - Dans un courrier adressé au Consistoire Soka, daté du 21 mai 2008, M. Jean-Michel Roulet écrit : « Ainsi que je vous l'ai dit au cours de cet entretien, j'ai eu l'occasion, en réponse à une question qui m'était posée par un journaliste à propos de la pertinence de la liste figurant dans le rapport de la Commission d'Enquête parlementaire de 1995 (Commission GEST - les sectes), de citer votre mouvement comme exemple d'organisation qui pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais qui ne posait plus de problème aujourd'hui. » (annexe 14 de Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- The Record of the Orally Transmitted Teachings, Burton Watson, trans. Soka Gakkai, 2005, (ISBN 4-412-01286-7)
Ouvrages de référence en français
- Gaston Renondeau, Histoire des moines guerriers au Japon, 1957, PUF
- Gaston Renondeau, La doctrine de Nichiren, 1953, PUF
- Henri-Charles Puech (sous la direction de), Histoire des religions, 1976, Gallimard (Pléïade)
- Daisaku Ikeda La Nouvelle Révolution humaine, 2006 ACEP
Livre de chercheurs sur la Sōka Gakkai en français
- Karel Dobbelaere, La Sōka Gakkai, un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, 2001, Elledici, Turin.
- Louis Hourmant, « La relation à l'objet sacré dans un culte néo-bouddhique. La Sôka Gakkai française », Systèmes de pensée en Afrique noire (Paris), 12, 1993.
- Louis Hourmant, « La Soka Gakkai, un bouddhisme « paria » en France ? », in F. Champion et M. Cohen, Sectes et Démocratie, Paris, Seuil, 1999.
- Louis Hourmant, « Transformer le poison en élixir. L'alchimie du désir dans un culte néo-bouddhique, la Soka Gakkai française », in Françoise Champion, Danièle Hervieu-Léger, (dir.), De l'émotion en religion. Renouveaux et traditions, Paris, le Centurion. 1990, p. 71-119.
- David Machacek, Bryan Wilson (sous la direction de) Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Sōka Gakkai au Japon, 2004, L'Harmattan, Paris. Ouvrage collectif.
- Thierry Mathé, Le bouddhisme des Français : Le bouddhisme tibétain et la Sōka Gakkaï en France, contribution à une sociologie de la conversion, 2005, L’Harmattan, Paris.
- Bruno Étienne, Raphaël Liogier, Être bouddhiste en France aujourd'hui, 1997, Hachette, Paris.
Travaux et ouvrages de chercheurs hors francophonie
- Richard Causton (2011). Buddha in Daily Life: An Introduction to the Buddhism of Nichiren Daishonin, Random House, (ISBN 1446489191)
- Richard Hughes Seager, Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism, 2006, University of California Press.
- (en) Daniel A. Metraux, The International Expansion of a Modern Buddhist Movement : The Soka Gakkai in Southeast Asia and Australia, University Press of America, (ISBN 978-0-7618-1904-2)
- Phillip Hammond et David Machacek, Soka Gakkai in America--Accommodation and Conversion, 1999, Oxford University Press.
- The English Buddhist Dictionary Committee (2002). The Soka Gakkai Dictionary of Buddhism, Tokyo, Soka Gakkai, (ISBN 4-412-01205-0)
Travaux et ouvrages de chercheurs francophones
- Revisiting Nichiren, collectif, numéro spécial du Japanese Journal of Religious Studies, édité par Jacqueline Stone et Ruben Habito, automne 1999.
- Florence Lacroix Sectes et religions 1999
- Raphaël Liogier, « Un nouveau mouvement religieux face à la modernité politique : la Soka Gakkaï », Rives méditerranéennes, no 10, , p. 83–101 (ISSN 2103-4001, DOI 10.4000/rives.6, lire en ligne)
- Histoire des écoles du lotus Ryuei Michael McCormick, 2001.
- Bertrand Rossignol Les fondations de l'École de Nichiren du Lotus à l’époque de Kamakura (1253 - 1333). Thèse École Pratique des Hautes Études 2013
Sites officiels
Sites critiques
- « Cette page est introuvable »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Site de prévention contre les sectes, 1999,
- Archives des sciences sociales des religions, 1964 : premier article critique publié en France, à partir de commentaires sur la scène japonaise de l'époque.
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