Société de la morale chrétienne

La Société de la morale chrétienne fut fondée à l'initiative du duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt le , en collaboration avec Laborde[1], Gérando, le pasteur Goepp, le comte de Lasteyrie et le baron de Staël. Elle se proposait de mettre en œuvre un évangile actif et utile. Les membres étaient donc des militants qui s'engagèrent dans des combats aussi difficiles que l'abolition de la traite des Noirs, l'amélioration des conditions d'incarcération ou bien encore l'aide aux réfugiés. Tocqueville, Thiers, Lamartine et Lafon de Ladebat en firent partie.

En 1831, les membres de la Société, très influents, poussèrent le ministère Laffitte à interdire la Traite négrière : Loi du 4 mars 1831. La Société française pour l'abolition de l'esclavage a pris le relais en 1834.

Historique

C'est l'abbé Grégoire qui, avec le Marquis de La Fayette, a lancé l'idée, encouragé par les activistes britanniques menés par Zachary Macaulay. Mais à cause de son passé de régicide, il fut exclu de l'association. Ce sont des philanthropes de confessions diverses qui vont finalement fonder cette Société œcuménique. Elle fut particulièrement active entre 1822 et 1827 dans le domaine de la lutte contre la traite des esclaves, recevant l'aide des Anglais sous forme de conseils, de documentation et d'encouragements ; elle entra en léthargie après la révolution de 1830 et surtout la mort d'Auguste de Staël en 1827. Elle fut dissoute en 1860 car très fragile au niveau structurel et trop dépendante d'initiatives personnelles. Leurs membres faisaient partie des élites cultivées, ce qui les coupait de la masse populaire.

Politique anti-esclavagiste

La Société adopta une politique de soutien à l'émancipation progressive des esclaves et organisa des campagnes d'information sur les mauvais traitements qu'ils continuaient de subir malgré les progrès de la législation mise en place par la Monarchie de Juillet. Elle organisa un programme de rédemption à destination des jeunes mères pour que leurs enfants naissent libres. Elle ne radicalisa ses actions à l'encontre des propriétaires d'esclaves que tardivement, sous l'influence de François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt.

Notes

Bibliographie

  • (en) Lawrence C. Jennings, « French anti-slavery under the Restoration : the Société de la morale chrétienne », Outre-Mers. Revue d'histoire, no 304, , p. 321-331 (lire en ligne, consulté le ).
  • Société de la Morale chrétienne, Journal, t. 10, Treuttel, coll. « Gallica », , 377 p. (lire en ligne).
  • Marie-Laure Aurenche, Le combat pour la liberté des noirs dans le journal de la société de la morale chrétienne, t. 1, Paris, l'Harmattan, 234 p. (ISBN 978-2-296-12747-0, lire en ligne).
  • Serge Daget, « L'abolition de la traite des Noirs en France de 1814 à 1831 », Cahiers d'études africaines, vol. 11, no 1, , p. 14-58 (lire en ligne, consulté le ).

Lien externe

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