Société nationale d'horticulture de France
La Société nationale d'horticulture de France (SNHF) a pour objectif la diffusion des connaissances et savoir-faire horticoles.
Association reconnue d'utilité publique et d'intérêt général, la SNHF développe des projets et activités diversifiés : conférence, colloques et journées d'étude, voyages et visites, concours et prix, démonstrations, publications.
Elle s'adresse aux jardiniers amateurs, aux professionnels du végétal, aux sociétés d'horticultures et établissements d'enseignement horticole et collectivités territoriales.
Histoire
Née en 1827, sous l'impulsion du vicomte Héricart de Thury, la Société d'horticulture de Paris[1] devient en 1835, la Société royale d'horticulture. À l'origine, la société est composée de passionnés à la recherche de nouvelles techniques culturales, s'adonnant à l'acclimatation d'espèces exotiques.
En 1841, une seconde société composée essentiellement de praticiens se forme : la Société nationale d’horticulture de la Seine.
En 1854, les deux sociétés fusionnent et prennent le nom de Société impériale centrale d’horticulture, sous la présidence du duc de Morny. Elle est reconnue d'utilité publique par décret en date du . En 1860, elle s’installe au 84 rue de Grenelle dans le 7e arrondissement de Paris, où elle construit les locaux qu'elle occupe encore aujourd'hui[2].
En 1885, la société, qui entre-temps avait changé de nom pour celui de Société nationale et centrale d'horticulture de France[3], prend son nom définitif : Société nationale d’horticulture de France[4].
Pendant l'Occupation, la salle de la Société nationale d'horticulture est louée, et accueille notamment, en 1941, le congrès du Parti populaire français, et une réunion du Comité d'information ouvrière et sociale en 1943[5].
Missions
Colloques, conférences et journées d'études
Afin de diffuser les savoirs horticoles au plus grand nombre, la SNHF organise régulièrement des conférences. Chaque année, le conseil scientifique organise un colloque. Les journées de conférences et d'échanges (JCE) déclinent, avec une approche plus pratique et appliquée, le thème du colloque scientifique de l'année précédente. Elles sont réparties dans différentes villes de France.
Les conférences Jardiner Autrement réunissent en région les jardiniers amateurs, associations, collectivités, professionnels des espaces verts et acteurs du plan Ecophyto pour présenter les actions et réfléchir ensemble pour que tous les jardiniers amateurs soient prêt à se passer des pesticides en 2019.
Les journées d'études de la bibliothèque visent à encourager la recherche, diffuser les connaissances, offrir l'espace et le temps nécessaires à la réflexion et à l'échange. Complémentaires aux colloques scientifiques, elles s'axent autour des sciences humaines afin d'ouvrir l'horticulture à d'autres champs de recherche.
Elle participe à des salons et manifestations.
Concours, prix et diplômes
Chaque année, depuis 2000, la SNHF organise un concours national des jardins potagers (CNJP) qui récompense les jardins potagers remarquables du point de vue esthétique, présentant une grande diversité de légumes cultivés ainsi que des bonnes pratiques de jardinage. Ce concours est organisé en partenariat avec le Groupement national interprofessionnel des semences (GNIS) et l'association Jardinot[6].
Depuis 2011, la SNHF organise un concours intitulé Jardiner autrement, qui récompense les jardiniers engagés dans une démarche de réduction ou de suppression des pesticides au jardin[7]. Ce concours est organisé dans le cadre du plan Ecophyto piloté par le ministère en charge de l'Écologie[8], avec le soutien de l'Agence française pour la biodiversité. Jardiner autrement est aussi un projet plus global englobant d'autres actions, comme l'organisation de concours photos ou de formations en ligne[9].
La SNHF décerne différents prix pour distinguer les travaux dans l'horticulture. Ainsi, le conseil scientifique de la SNHF décerne les prix de projet et prix de thèse, qui distinguent des travaux d'étudiants et de doctorants dont les résultats innovants sont susceptibles de développements pratiques au bénéfice de l'horticulture[10]. La section roses de la SNHF organise quant à elle le Grand Prix de la rose qui, qui depuis 2008, distingue des variétés de rosiers beaux, résistants et s'adaptant aux exigences climatiques des différentes régions de France[11]. Des variétés commercialisées depuis moins de cinq ans sont présentées. Elles sont examinées trois ou quatre fois par an pendant trois ans par soixante-dix spécialistes dans sept sites partenaires[12],[13]. Enfin, le prix Josette Moreau-Després récompense tous les deux ans des œuvres d'art inspirées d'un poème sur le thème du végétal créées par des artistes féminines[14].
Depuis 1976, la SNHF est chargée officiellement de l'enseignement de l'art floral. Elle délivre un diplôme d'animation florale artistique (DAFA), qui sélectionne toute personne apte à enseigner l'art du bouquet et à réaliser des animations[15]. Ce diplôme, agréé par le ministère de l'Education nationale, donne droit à différents titres : assistant animateur, animateur et professeur[16].
Mise à disposition des collections
Créée dès la fondation de la SNHF, la bibliothèque compte 10 000 monographies, dont 4 274 monographies anciennes, et 3 200 documents, 1289 périodiques spécialisés[17]. En [18], la bibliothèque est inaugurée dans de nouveaux locaux, avec l'ouverture d'une nouvelle salle de lecture[19]. Depuis 2011, la SNHF, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, dont la SNHF est devenue un pôle associé, numérise son fonds afin de le rendre accessible au plus grand nombre; les collections de la bibliothèque numérique sont ainsi accessibles via Gallica[18].
L'accès libre aux collections numériques de la SNHF se fait via un portail dédié dénommé Hortalia[20], mis en place depuis 2012[17].
De plus, la numérisation permet à la SNHF de sauvegarder son fonds patrimonial : la dématérialisation des ressources permet de limiter la manipulation des documents fragiles ou précieux[19]. Lieu de conservation, la bibliothèque poursuit depuis plusieurs années des programmes de reliures et de restauration des ouvrages anciens.
Publication
Depuis 1947, Jardins de France est la revue de la Société nationale d'horticulture de France. Cette publication emmène ses lecteurs à la découverte du monde horticole et des jardins.
Chaque numéro se construit autour d'un grand dossier traitant d'un thème d'actualité et de ses conséquences. Un ensemble d'articles variés complète la revue: histoire de plantes ou de grands hommes de l'horticulture, exploration d'un jardin remarquable, conseils pratiques de jardinage, des idées de lecture, etc.
La revue est disponible sous la forme d'albums imprimés ainsi qu'en ligne gratuitement sur jardinsdefrance.org[21].
Organisation
Adhérents
La Société nationale d'horticulture de France rassemble des adhérents divers.
Ceux-ci sont répartis dans quatre collèges :
- Collège 1 regroupant les particuliers qu'ils soient jardiniers amateurs ou experts, chercheurs, étudiants, ou encore propriétaires de jardins (600 adhérents);
- Collège 2 des associations et personnes morales à but non lucratif, tels que les sociétés savantes horticoles, les établissements d'enseignement horticole (180 adhérents);
- Collège 3 des professionnels de la filière horticole (production, distribution, paysage) et des organisations professionnelles représentatives (37 adhérents);
- Collège 4 des structures publiques, comme les collectivités territoriales, les structures administratives publiques (22 adhérents)[24].
Conseil d'administration
La Société nationale d’horticulture de France est dirigée par un conseil d’administration de vingt-quatre élus, représentatifs des quatre collèges d’adhérents de l’association élu tous les trois ans :
Son président élu est Dominique Douard, ancien président de l'interprofession Val'hor[25].
Comité fédérateur
Le comité fédérateur est une structure dédiée par la Société nationale d'horticulture de France aux sociétés adhérentes.
Il est composé de dix-huit membres élus au sein du collège 2 pour trois ans.
Il exerce des missions statutaires : avis sur les demandes d'adhésion des associations, patronage d’événements horticoles, label Floralies.
Conseil scientifique
Le conseil scientifique est constitué de vingt personnes. Il se mobilise sur des questions de recherche et de société, concernant l'horticulture et le jardin.
Les membres du conseil scientifique sont notamment membres du Groupement national interprofessionnel des semences et plants, des entreprises Yves Rocher, Limagrain, des interprofessions Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics ou Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. Certains sont universitaires[26],[27].
Les publications du conseil scientifique, notamment sur les purins d'orties, sont parfois contestées[28].
Autres
Il existe également des groupes de travail, des commissions spécialisées et des groupes dédiés à des projets ( tels Jardiner autrement, épidémiosurveillance, ou bioconttrôle, qui s'inscrivent dans le cadre des conventions signées avec l'ONEMA devenue depuis Agence française pour la Biodiversité. Ils remplissent la mission de sensibilisation à la réduction des pesticides dans les jardins d'amateurs, confiée par le ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer et le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt ).
Onze sections thématiques regroupent des adhérents pour des visites de jardins, conférences, concours, expositions, démonstrations, bourses aux plantes, publications.
Notes et références
- Gilles Thomas et Xavier Ramette, « La création et l'aménagement des catacombes », Napoléonica, (lire en ligne)
- Cointat, 1991, p. 140
- Comité des travaux historiques et scientifiques, « Société nationale d'horticulture de France (SNHF) », sur cths.fr, Annuaire des sociétés savantes (consulté le )
- Foley, 2013, p. 372
- Cécile Desprairies, Paris dans la collaboration, Paris, Seuil, , 656 p. (ISBN 9782020976466, Paris dans la collaboration sur Google Livres), p. 294
- Marc Mennessier, « Le palmarès 2018 des plus beaux jardins potagers de France », Le Figaro, (lire en ligne)
- « Lundi 14 janvier : ouverture du concours Jardiner autrement », Femme actuelle, (lire en ligne)
- « Participez au concours « Jardiner autrement » », sur ecologique-solidaire.gouv.fr (consulté le )
- « Des concours pour jardiner autrement », Ouest-France, (lire en ligne)
- Laurent Miguet, « L’année mondiale des légumineuses réveille l’horticulture de France », Le moniteur, (lire en ligne)
- Marc Mennessier, « «Grain de malice», lauréate du Grand prix de la rose SNHF », Le Figaro, (lire en ligne)
- L'Ami des jardins juillet 2020, n° 116, page 9.
- Trois variétés sont primées en 2020 par exemple : 'Landlust' de chez Kordes (grand prix), 'Élégance française' (Meilland) dans la catégorie buisson à fleurs groupées et 'Traliketch' des pépinières de la Saulaie, dans la catégorie rosiers paysagers.
- « Marcillac-Vallon. Véronique Lambert récolte un prix national », La Dépêche du Midi, (lire en ligne)
- Marc Mennessier, « Art floral: la démonstration de huit nouvelles diplômées », Le Figaro, (lire en ligne)
- Marc Mennessier, « Art floral: l'excellence française », Le Figaro, (lire en ligne)
- Emmanuelle Héran, « Les jardins : bibliothèques et chercheurs, ensemble pour partager, valoriser, éclairer », sur bbf.enssib.fr, Bulletin des bibliothèques de France, (consulté le )
- Laurent Miguet, « La bibliothèque horticole conjugue le passé et l’avenir », Le moniteur, (lire en ligne)
- Marc Mennessier, « Bibliothèque de la SNHF: plongée dans l'univers des livres de jardin », Le Figaro, (lire en ligne)
- Hortalia
- « Jardins de France », sur jardinsdefrance.org (consulté le )
- Hervé Brunon, « Naissances », Vacarme, , p. 58-62 (lire en ligne)
- Société Nationale d'Horticulture de France, « Comment le savon noir élimine les insectes? », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Rapport d'activités 2018 de la SNHF », sur snhf.org (consulté le )
- Déborah Paquet, « [NOMINATION] Dominique Douard a été élu président de la Société nationale d'horticulture de France », sur Actu-Environnement, (consulté le )
- SNHF, « Le conseil scientifique », sur Société Nationale d'Horticulture de France (consulté le )
- Roland Vonnet, « Une distinction pour Philippe Reignault », sur www.larep.fr, (consulté le )
- Jacky Guyon, « Jardinage : le purin d'ortie est-il efficace ? », sur leparisien.fr, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
Liens connexes
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